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Le collectif Mawimbi rapporte un peu d’Afrique à Paris

En 2013, Adrien, Alex, Clément, Bertrand et Lucas ont envahi Paris avec leur collectif métissé Mawimbi. Il était temps que l’on parte à leur rencontre. C’est chose faite avant leur soirée vendredi prochain au Showcase.

La Villa Schweppes : Bonjour ! Question classique : Présentez-nous en quelques mots le projet Mawimbi.

Mawimbi : Mawimbi c’est avant tout l’histoire d’une bande de potes qui avaient envie de construire quelque chose autour de nos influences. Le projet, comme nous le décrivons souvent, a pour objectif de mettre en lumière les ponts existants entre la musique électronique et la musique africaine. Nous ne sommes pas des experts en ethnomusicologie, et nous n’avons aucune prétention à être la voix de l’Afrique, mais nous essayons quand même d’insuffler cet esprit dans nos DJs sets et en invitant des artistes qui s’inscrivent dans cette démarche, d’où qu’ils viennent.

Vous avez joué pour la Concrete, la 75021, la Gaîté Lyrique, le Wanderlust, Chez Moune… C’était quoi votre meilleur souvenir de fête ?

Le crew : On a chacun le nôtre !

Adrien : Pour moi, c’est probablement la Soukmachines du 5 avril au 6B. Notre ami Nomad du duo Africaine 808 (Berlin) avait repeint et décoré toute la salle expo pour l’occasion, on a fait la jolie découverte de Jackson Thélémaque et j’ai le bon souvenir d’un set de 3h qui se termine à 6h du matin sur “I Need Your Love” en hommage à Frankie Knuckles.

Clément, Bertrand et Lucas : Oui la Soukmachines au 6B !

Alex : En ce qui me concerne, j’hésite entre notre date à la Gaîté Lyrique, où la vibe était très forte, notamment lors du final avec les Sud-Africains Aero Manyelo, Mo Laudi et Dj Spoko et le crew Sound Pellegrino qui dansait sur scène, et la deuxième soirée au Djoon avec Cuebur (tout aussi bon que son prédécesseur Shimza). La dextérité de ce DJ est hallucinante et à la hauteur de ses qualités humaines.

Bertrand : On a aussi eu un coup de coeur collectif pour le festival Hello Birds : l’ambiance, les lieux, l’équipe, le week-end à neuf en minibus…

Vous organisez aussi des soirées. Quelles têtes d’affiches rêveriez-vous d’inviter ?

Mawimbi : Il y en a vraiment un bon paquet mais si on ne doit en citer que quelques-uns, ils seraient : JD Twitch, Gilles Peterson, Ron Trent, Joe Claussell, Masters At Work, DJ Gregory, Karizma, Matias Aguayo, Mosca… et bien d’autres encore !

Et qu’est-ce qui est prévu pour la rentrée ?

Mawimbi : Pour la rentrée, nous avons prévu un événement un peu original au Batofar le 6 Septembre. Il s’agit d’une collaboration avec le label Djoon Experience. Certains DJs résidents du Djoon seront là et il y aura de la musique live, un atelier d’initiation au mix pour enfants animé par ALT, une masterclass autour de l’art du tambour vaudou et de la musico-thérapie par le percussionniste haïtien Atissou Loko, des performances, un cocktail spécial Mawimbi, un VJing et Mapping par le collectif Les Feuilles… et peut-être d’autres surprises ! Et tout ça gratuit ! On a hâte d’y être !
On est aussi invités à jouer à l’Institut du Monde Arabe pour la Arabic Sound System le 19 septembre. On a prévu de faire des sets collant à la direction artistique du projet, comme nous avions déjà eu l’occasion de le faire à Lyon, lors d’une soirée sur le thème du Sahara. Le reste du line-up est assez excitant et inspirant…

Les Siestes Electroniques donnent accès aux fonds audio du musée du Quai Branly, avec beaucoup de ressources africaines. Comment vous aborderiez cet exercice ?

Mawimbi : C’est marrant que vous nous posiez cette question parce que cela fait en effet partie des projets qui nous tiennent à coeur. On aimerait pouvoir mettre en place ce type d’opérations mais, le problème, c’est qu’on passerait pour des suiveurs après l’initiative des Siestes Electroniques. Pour répondre à la question, on aimerait bien se positionner en tant que “curators”, en proposant à certains artistes dont le travail nous paraît en cohérence avec les valeurs défendues par le Quai Branly à venir piocher dans cette collection. Le projet donnerait lieu à une représentation live et à une sortie sur disque. Il nous semble par exemple impératif qu’un artiste tel que l’italien Clap! Clap! puisse avoir accès à de telles ressources. Pour vous en convaincre, on vous invite à écouter sa toute récente mixtape pour Gilles Peterson et Worldwide Radio.
De la même manière, si on avait l’opportunité de nous prêter à cet exercice, on aimerait proposer une sorte de live/set hybride où field recordings et matière électronique ne feraient qu’un et prendraient la forme de morceaux originaux.

Aujourd’hui en France de quels collectifs, groupes ou artistes vous sentez vous les plus proches ? Qui composent votre team ?

Mawimbi : SEML, Antinote, Le Panier, le club le Djoon, Macki Music Festival, ClekClekBoo , Hot Casa Records, Sofrito, Le Comptoir Général, Lazy Flow, Mo Laudi, Rafael Aragon, Exploration Music… Désolés si on en oublie certains !
Et sinon autour de Mawimbi gravite une sorte de famille dont font partie les copains Génèse & Trépas, notre graphiste Viatic, le collectif de vidéastes Les Feuilles, notre ami Simon qui nous prodigue de précieux conseils sur notre usage du web et Corentin Vallet, un autre ami graphiste.

Et avec qui vous aimeriez bien travailler ?

Mawimbi : Avec des vrais musiciens africains, avec des instrumentistes, des chanteurs, des percussionnistes, de vrais griots, des guitaristes… Histoire de dépasser le stade du sample et de créer une musique afro-électronique plus authentique.
Nous avons envie de créer mais aussi l’envie d’impulser des projets, à l’instar du projet Hal of Gnawa qui, comme la Boiler Room et Dar Al Ma’mûn au Maroc, propose des collaborations originales entre musiciens gnawa et pointures de la scène électronique actuelle, telles que James Holden, Floating Points, Vessel et Biosphere. On aimerait créer des liens entre musiciens électroniques et musiciens africains, à travers des projets cohérents et respectueux des traditions musicales locales.

Votre truc c’est (on vous cite) : “tout ce qui tourne autour de l’Afrique et des musiques africaines”. De nouveaux bons artistes dans cette veine à nous conseiller ?

Mawimbi : The Busy Twist, Clap! Clap!, Drumtalk, surveillez aussi les labels Soundway et Huntleys + Palmers, Africaine 808, Umoja et plein d’autres artistes dont nous vous parlerons très prochainement.

Vous pensez que vous faites partie de l’une des nouvelles scènes musicales parisiennes ?

Mawimbi : Oui et non. Oui parce que notre collectif est récent. Et non parce que la musique dont on parle avait déjà une scène existante. D’autre part, avant de parler de nous décrire comme nouvelle scène, il faudrait déjà que nous ayons sorti des disques, ce qui n’est pas le cas. Pour l’instant, on est qu’un collectif de DJs qui organise des soirées. Mais on a vocation à devenir bien plus encore, un peu comme Denver le dernier dinosaure.
Si vous faites référence à l’ébullition actuelle de la nuit parisienne, alors oui, on est contents de participer à une émulation saine où il y en a pour tous les goûts. Après on essaye surtout d’impulser quelque chose qui nous plaît sans chercher à se raccrocher à une vague. On est vraiment des passionnés.

Où sortez-vous en général (quels clubs, quelles soirées) ?

Mawimbi : Tout dépend de la programmation ! On sort quand même essentiellement au Djoon, à la Machine du Moulin Rouge, à la Concrete, au Batofar, au 6B, parfois au Wanderlust, à la Java et au Rex.

Quel est votre “killer track” ?

Adrien : “The Bangah” de Karizma.

Alex : “Zulu” de Circle Children.

Clément : “In Da Jungle” de Black Coffee feat Black Motion.

Bertrand : Chambray – “Untilted (Rub EP)”.

Lucas : “Everything In Its Right Place” de Radiohead (Joe Claussell 10:00 Edit).

En février vous annonciez sur Hartzine une compilation Mawimbi. Où en est le projet ? Quoi d’autre de prévu pour la suite ?

Mawimbi : On a déjà choisi les artistes avec qui on souhaite réaliser cette compilation. Ils viennent du monde entier et représentent chacun une facette du projet musical défendu par Mawimbi. On leur a donné carte blanche et on récupèrera bientôt les morceaux. Ça fait plusieurs mois qu’on parle de cette compilation et on a envie de repousser sa date de sortie parce qu’on s’est vite rendu compte que la quantité de travail à fournir pour cette dernière était légèrement supérieure à nos prévisions initiales. Disons qu’on débarque un peu ! (rire).
Mais rassurez vous, tout est en route et on travaille d’arrache pied pour faire en sorte que cette dernière soit la plus belle première sortie de l’histoire de l’industrie musicale (au minimum). Cette compilation se veut la concrétisation physique (et digitale) du projet Mawimbi, une illustration en musique de ce que nous défendons dans nos soirées ou à travers notre présence sur les réseaux sociaux. C’est pour ça qu’on veut absolument tout peaufiner, de l’identité visuelle à la direction Artistique, en passant par la distribution et la promotion.

La chose que l’on ne sait pas sur vous ?

Mawimbi : On aime le rugby et la bière ! Non, plus sérieusement, on est un collectif parisien mais en réalité seul l’un d’entre nous est un vrai Parisien, on est tous des provinciaux.

La Nuit…

Mawimbi : … nous appartient ! (en référence au très bon film de James Gray).

La page Facebook de Mawimbi

Vendredi 22 août 2014, le collectif Mawimbi invite Culoe de Song et Cooly G au Showcase

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