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On était au marathon Exploration(s) ce week-end au Glazart

Quatre jours de musique, en extérieur et en club, mêlant scène locale et internationale avec option babyfoot : c’était Exploration(s) ce week-end au Glazart.

On a déjà pu saluer longuement l’intention du collectif Exploration Music à travers sa proposition pour le 15 août : rassembler les outsiders de la musique électronique française, les mêler avec les spécialistes européens de genres sous-valorisés dans la capitale, ajouter un zeste de sable et transats et shaker bien fort. Une promesse implicite : une odysée festive et musicale digne des plus grands guerilleros du dancefloor. Quatre jours de fêtes et de nouveautés.

On fait de belles nuits complètes en amont, on forme une équipe solide pour chaque soir, on planifie les passages que l’on ne veut absolument pas rater… et on arrive, enfin, sur la Plage de Glazart le jeudi soir. On rate de peu Tommy Kid, l’impressionnant producteur du crew [Re]Sources, mais on se prend les savates downtempo gourmandes de DJ Absurd. Les spécialistes s’en lêchent les babines : ils vont avoir droit à une grosse heure de bass music. Il ne pleut pas, mais la foule éparse mais conquise se masse devant la scène.

A minuit, on rentre dans le club. Pas decidé à faire retomber l’ambiance hynotique, Hanuman JR fait danser en frappant fort avec des morceaux aux basslines rugueuses et explosives. La force du lieux est aussi dans le son : les baffles tremblent sous les assauts des lignes virevoltantes des Djs. Le club se remplit au fil de la nuit, mais en bons coureurs de fond, on décide de rentrer sur les coups de 2-3 heures du matin. Nous ne sommes qu’au premier jour, et l’intention d’Exploration est déjà claire comme de l’eau de roche : frapper fort, pour le meilleur.

On aborde le vendredi avec un certain appetit : la programmation se voudra plus “pop”, plus abordable. Pour ça, Oxyd prend le parti de jouer très club dès 21 heures : ça se déhanche dans les transats, le resident des soirées 75021 fait monter la pression. Le live plein de promesse de Neue Grafik aura lieu ensuite. En mêlant ses créations à d’autres morceaux “exotiques”, le protégé de Beat X Changers va réjouir des danseurs massés devant le soundsystem presque trop faible de la plage. On croise alors ALT, de Mawimbi, qui se dit extrêmement réjoui par sa prestation. Ni une ni deux, on décide de le convier à interviewer le garçon à nos côtés.

On passe dans le club, l’occasion de prendre une piquette – un peu injuste – par JB et Anais au babyfoot, deux fêtards visiblement assez heureux de la prog du festival. On rentre dans le lieu et là, c’est la déferlante : les residents Weddell Sea Observatory Sound System et surtout Positive Centre vont faire exploser la ligne d’enceintes basses calées sous la scène avec un sacré savoir faire. Les sets de HxB et Akkord vont virer au blitzkrieg : hypnotiques, violentes et racées, leurs prestations vont envoyer le dancefloor dans l’espace. Les néophytes découvrent avec passion une musique qu’ils n’entendent pas dans les clubs “habituels” de la capitale, les aficionados sont comme des fous. Exploration a gagné.

Mais qui dit grosses basses et nuit blanche dit réveil difficile. Pour revenir à des métaphores sportives, on peut dire qu’on avait ” les jambes coupées ” le samedi. Toute notre équipe de spéléologues est au tapis, on ne fera pas long feu. Mais ceux qui ont vu le géant Youngsta nous ont raconté une rencontre généreuse, foudroyante et cathartique avec l’homme qui joua pour la première fois du dubstep sur Rinse UK. Un set de basses fines, de wobbles nobles qui a passionné les survivants.

Le dimanche se concentrera sur la plage. On arrive tôt. Les nuages, pourtant muets, ont dissuadé la foule de venir terminer sur le brillant set acide de Jaquarius, dont les cheveux verts et la severité techno aurait pu réveiller un mort. Theo Muller, de Midi Deux, jouera quand à lui nettement plus chill, passant sans complexe du coq à l’âne pour concocter une bande son spéciale “reconfort après l’effort “. On boit quelques verres, on assiste au début du set de Bluntsman & Pohy et on dresse le bilan.

En 4 jours, l’armada de Djs qui ont irrigué le Glazart de son était impressionnante. Le coeur du propos, la musique “bass”, a vu tous les clichés qui l’entourait voler en éclat. Soignée, érudite et audacieuse, la programmation du festival a montré tout le potentiel d’une scène qui ne demande plus qu’à ce qu’on lui ouvre les portes des plus grands clubs. Un grand bol d’air frais, éreintant mais réjouissant, au coeur du week-end du 15 août.

Le plus du Festival : une programmation loin des sentiers battus !

Le moins du Festival : les nuages, dissuasifs, menaçants mais souvent muets.

La rencontre du Festival : Toute cette scène club “alternative” à laquelle nous n’avions pas été présenté.

La phrase du Festival : “Ohlalalaaaa!” pendant les déferlantes de basses