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Saison des amours chez Caribou, les rimes de les-majesté de Shabazz Palaces

Le “rayon frais”, votre boussole des sorties de la semaine devant l’éternel, trie pour vous le bon grain de l’ivraie dans l’actualité musicale.

JJ se dilue dans la pop

En tête de gondole : En quatre albums, les suédois Joakim Benon et Elin Kastlander ont introduit dans hip hop tout un langage fait de romantisme caoutchouteux, sensualité cotonneuse et de féérie – toute scandinave – à l’oeil rouge. Et comme vous ne comptez qu’en chiffre romain, vous vous doutez qu’un album nommé V est leur cinquième.

Est-ce toujours frais ? V est tendre. Lorsqu’hip hop il y a, il est toujours confortable, chaque titre reste matelassé et produit pour la voix ouvre le ciel en deux. L’endroit est cosy mais le duo délaisse les productions de chambre et le hip hop ambitionnant un format pop, copieux, gorgé. Si le duo continue à laisser transpirer leur union et ses références propres dans leur musique, cet album n’ajoute pas de pierre à leur édifice autrefois si singulier. Au contraire, à vouloir fondre dans la pop, ils ne se distinguent plus tellement.

Shabazz Palaces, rimes de lèse-majesté

En tête de gondole : le cousin de Gonjasufi produit le rap post cataclysme nucléaire. Suffisamment iconoclaste pour vous faire croire que le rap n’existait pas avant lui, Shabazz Palaces fait de sa discipline une mystique.

Est-ce toujours frais ? Plus que jamais. Boom bap (rap originel) du futur, deuxième album chiffonne les espaces-temps. Plus iconoclaste que sur son premier LP, ce Lèse Majesty porte parfaitement son nom en offensant les rois du rap actuel. Tordus, plastique, hermétique à toute gravité, avec cet album Ishmael Butler rentre dans le lard du jeu actuel comme on enfonce une porte. Il fait tout voler en éclat pour maintenir la pièce en apesanteur. A tous les étages, dans chaque chambre, Shabazz Palaces entretient un grand goût.

 

Bonus : l’objet impossible de Moiré et Caribou ouvre une nouvelle saison des amours

C’est un de nos paris de la rentrée. Avec ses rythmes boiteux et ses harmonies chromatiques plastiques et nauséeuses, le premier LP de Moirée est un mystère pour l’esprit. Une sorte d’objet impossible en techno qui sort aujourd’hui même.

Le 6 octobre prochain cessera la chasse au Caribou puisque la bête déposera un énième album à nos pieds. Il s’appelle Our Love et le canadien offre le single titre, un monolithe dont la bassline en ébullition rappellera les légendaires Inner City (“Big Fun” entre autre chose).