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Passion Pit, Flavien Berger… Le Rayon Frais du 20 avril

Cette semaine, on vous convertit à une nouvelle religion sonore, on écoute l’amusement d’un artiste, on succombe à une pop d’été. Et bien plus encore, dans notre sélection de disques hebdomadaire.

Kindred, nouvel album de Passion Pit

Les Américains originaires de Cambridge Passion Pit avec leur charismatique Michael Angelakos au micro et aux textes reviennent avec un nouvel album, Kindred. Cette “parenté” proposée réunie une nouvelle vague pop, rock et électronique du groupe, avec un mélange intéressant entre la fragilité des mots et de la voix d’Angelakos à la maturité du groupe, reconnu internationalement. C’est une pause dans l’espace temps où tout va très vite, comme nous l’avait raconté le leader du groupe dans une interview récente à Paris. SC.

Flavien Berger a bien raison de s’amuser

La première chose qui marque l’oreille à l’écoute du Leviathan de Flavien Berger, c’est son aspect ludique : le garçon s’amuse de son patrimoine sonore, le singe, le déforme, le décale, le réinvente et recolle le tout sur un album étrange, souvent donné à la pop par ceux qui n’aiment qu’elle, mais surtout parfaitement déviant. Ici, il joue avec les textures dans un méli-mélo abscons, là, il corrige la copie de Suicide, en ouverture, il s’offre une bombe de club et comble le ventre de son essai avec des synthés FM comme on n’en fait plus. Pourquoi ? Pour le plaisir, tout simplement. Son long format en sort avec un léger manque de vue d’ensemble, mais finalement, quand on s’amuse avec autant de désinvolture, cela n’est pas suffisant pour venir gacher la fête. CC.

Everydayz & Phazz : la belle paire

Ils étaient faits pour se rencontrer. D’un côté nous avons Everydayz, originaire de Perpignan dans un style plutôt hip-hop mais sur lequel on cherche encore à mettre une étiquette, de l’autre, Phazz, résident à Lyon et producteur d’une Future Beats dont tout le monde raffole ces dernières années. Le temps d’un LP, les deux beatmakers ont fait matcher leur savoir-faire et cela donne un très beau bébé de 9 titres avec, en bonus, une version Chopped and Screwed de ” Girl Of My Dream “, leur titre en featuring avec Bridge.

Pour faire la fête avec eux, direction la release party organisée par Free Your Funk le jeudi 30 avril (veille de jour férié) à la Bellevilloise. Ils joueront en compagnie du Londonien Fwdslxsh, Noi & Krampf et le Nowadays Crew (Yann Kesz, Oogo, Chomsky). LL.

Raphael et l’âme d’enfants

Le chanteur s’est fait plutôt discret depuis la sortie de Super-Walter, en 2012. Pour son 7ème album studio, Raphael a pris son temps pour un projet qui lui tenait à coeur depuis la naissance de ses fils : travailler avec des enfants. Cette idée a eu le temps de germer, se développer puis prendre forme avec l’aide d’élèves de CM2 d’une école parisienne. Somnambules, c’est la jolie rencontre entre les voix angéliques des petits chanteurs et celle cristalline du chanteur. LL.

Moslyve, un album solaire et ses alter-egos

Ce sera leur dernier album : la formation française Moslyve annonce tirer sa révérence alors même que son dernier album semble clairement être son meilleur. Have Faith porte bien son nom : alors que jusqu’ici, le groupe a été odieusement boudé par à peu près tout le monde, ils sortent un album final très esthète. On se sent dans ce disque comme allongé dans l’herbe, le soleil dans le visage, un dimanche matin : entre psyché délicat, shoegazeries douces et soft-rock fier, ce disque met fin à 6 ans d’existence avec classe. Pour enfoncer le clou et en renforcer l’aspect définitif, le label Mind Riot Music sort aussi Faith, une version du disque mixée par le leader du groupe, plus sèche et Faith in the Sound, traité pour sa part par Lys Last Stand, autre membre du label. CC.

Gnod, rituels du nouveau monde

L’Angleterre tremble. Les générations de musiciens bruitistes se succèdent depuis Throbbing Gristle, prêts à mettre à mal des nuées de kids. Alors que Vessel incarne le renouveau de la musique anglaise qui tord le ventre, oublier Gnod serait une erreur. Leur triple album Infinity Machines est une merveille de post-techno industrielle qui dépasse son propre statut. Sur ce disque, le groupe devient bien plus qu’un leader d’underground opaque et inabordable : il offre une musique profonde, rituelle et corporellement explicite, qui désormais ne mérite plus d’être réduite à une classe, un genre, une scène. La succession entre des plages ambiantes et le bruit charnel des machines donne la sensation de faire face à la divinité du nouveau millénaire, celle face à laquelle tout auditeur ne pourra que poser genou à terre. Ceux qui courbent déjà l’échine devant Low Jack ou Etienne Jaumet seront les premiers pasteur de cette religion nouvelle. Le son pour nourrir l’esprit. CC.