Peter Vurst, professeur de musique et leader de recherche au CMB (Center for Music in the Brain, Aarhus, Danemark) explique pourquoi les êtres humains que nous sommes apprécient écouter des morceaux en boucle. Il nous prévient également : il ne faut pas abuser des bonnes choses.
“Mask Off” de Future, “Happy” de Pharrell Williams ou “Despacito” de Daddy Yankee et Luis Fonsi ont tous un point en commun : vous les détestez très probablement, après les avoir adoré.
Pour la faire courte, une seule substance est responsable du phénomène : il s’agit de la dopamine. C’est ce qu’explique en tout cas Peter Vurst, musicien à l’Académie Royale de Musique du Danemark et, accessoirement, l’un des leaders du groupe de recherche nommé Center for Music in the Brain (le centre de la musique dans le cerveau) à l’université d’Aarhus, toujours au Danemark.
L’homme de musique et de science a récemment été interviewé par Noisey. Dans cet entretien, il révèle que les raisons pour lesquelles tel ou tel morceaux nous attirent, diffèrent d’un individu à l’autre. Voilà pourquoi “Despacito” (au hasard) plaît tant à une partie de la population, alors que le reste la vomit. “C’est difficile à expliquer mais nous savons que la musique interfère avec notre système de reconnaissance. Il évolue d’un individu à l’autre – la musique rend certaines personnes plus “perchées” que d’autres […] Il y a des gens que la musique fait frissonner. Nous savons qu‘il s’agit d’un état régulé par la sécrétion de dopamine – la drogue naturelle du cerveau.“
Mais la partie la plus surprenante de l’entretien est le passage où le professeur danois explique à quel point le plaisir pris lorsqu’on écoute de la musique est semblable à celui que l’on ressent lorsque l’on satisfait nos addictions.
Ici, il prendra l’exemple de la drogue ou de la nourriture. D’après lui, c’est également de là que vient la raison pour laquelle on a tendance à détester un morceau qu’on a trop entendu (coucou, Pharrell Williams). “Si vous écoutez un morceau trop de fois, il fait le chemin inverse : nous cessons d’apprendre ou de découvrir quoi que ce soit à chaque nouvelle écoute, ce à quoi nos circuits biologiques sont particulièrement sensibles.”