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Pourquoi Agoria peut conquérir le monde

La France a son Richie Hawtin ou son Villalobos, ce genre de producteur capable de séduire toutes les castes de tous pays. Il s’agit d’Agoria, producteur qui porte son nom et sait rassembler toute la cité sans avoir à se travestir.

Agoria peut conquérir le monde mais comment et surtout pourquoi ?

Parce qu’il sait composer des hymnes

Si ça n’a jamais été un point cardinal de sa carrière, Sébastien Devaud a tout de même parsemé son parcours de gros hits. Oui, un hit. Celui qui marque le moment comme celui qui dure. Celui qui a été écouté en club comme en discothèque, celui qui vous renfloue comme celui qui ruine une carrière s’il éclipse le reste de votre oeuvre. À ce compte, les “Violons Ivres” connait une durée de vie remarquable, produit en 2007 avec l’aide de ses futures signatures (sur inFiné) Francesco Tristano et Rami Khalifé, le morceau à une hauteur baroque et une ouverture lumineuse qui, combinés à l’authenticité de sa techno, commence à propager sa signature. Néanmoins “Steréolove” reste son premier vrai grand tube, réalisé en 2004, qui connaitra l’honneur (à l’époque, ça en était un) d’être remixé par Paul Kalkbrenner.

Parce que sa techno dépasse la techno

Enfant de la rave, biberonné à la techno de Detroit, Agoria conservera toujours des fossiles authentiques et intacts de la techno originelle dans son ADN. Et s’il la respecte religieusement, Sebastien sait jouer, se jouer et déjouer les codes du genre en permanence. C’est ce qui traverse Impermanence, dont “Panta Rei” est le meilleur exemple, monolithe où l’on croise Detroit et ses divinités en tout mais où on la survole pour l’emmener vers des hauteurs insoupçonnées. C’est avec cet album qu’Agoria produisit le genre de techno abordable dans Télérama : accessible et transcendée, de la techno de genre et d’auteur.

 

Parce qu’il s’est hissé sans forcer à l’International

Remixé très tôt par Kalkbrenner, Agoria est devenu rapidement le point Français à placer sur la carte internationale de la techno. Ainsi, personne ne s’étonne de croiser Seth Troxler (newcomer à l’époque) ou Carl Craig sur Impermanence (2011) comme de le voir remixer Moby ou être remixé par Gui Boratto. Il le sait mieux que personne, Agoria est un nom qui se prononce facilement en anglais.

Parce qu’il monte des institutions

Partout où il passe, un édifice s’érige. Il était à l’origine de Technopol, l’organisme fondateur de la Techno Parade. Il est responsable de l’éclosion des Nuits Sonores, le festival est devenu un des rendez-vous les plus courus de l’électronique en Europe. Il a monté inFiné, le label a font monter des petites bêtes comme Rone, Aufgang, Francesco Tristano, Arandel ou Clara Moto. Une âme de bâtisseur.

Parce qu’il est capable de tout plaquer pour se réinventer

Agoria est capable de gestes forts comme quitter son bébé, inFiné, pour se délester et gagner de nouvelles hauteurs. Néanmoins Agoria injurie la sécurité et le confort, refuse tout pont d’or préférant s’orienter vers un microlabel bouillant et une référence d’intégrité artistique de Berlin (Innervisions, le label de Dixon & Ame), un creuset de house U.K (Hotflush, le label de Scuba) ou encore orchestrer une plongée dans le corps humain filmée par Jan Kounen (à venir). À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.