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Culoe De Song et Avatism pour Haiku (à l’Espace Pierre Cardin)

En dépit d’un nom qui évoque le petit format, Haiku voit les choses en plus en plus grand. Avant de recevoir Âme le 31 janvier, le duo conviait ce vendredi à l’Espace Pierre Cardin quelques noms dont vous parlerez à l’avenir.

On ne dirait pas comme ça mais organiser une soirée à l’Espace Cardin est une ambition de quelques dangers. Le premier d’entre eux est le chic que peut susciter le nom de l’endroit. Les moins avertis pourraient se vêtir comme au Gala de l’ambassadeur au risque de paraitre un tantinet coquet en arrivant sur place. La seconde est la situation des lieux. Tout à fait accessible par le métro Concorde, l’endroit reste néanmoins planté en face de l’ambassade Américaine et si vous osez vous tromper de trottoirs, vous vous faîtes, (barack) au bas mot, hurler dessus.

Ces petites mises en jambes passées, la nuit reprend son cour et vous pouvez découvrir à loisir que l’Espace Pierre Cardin n’est pas des plus coquet. Tout à fait sobre, voire un poil sévère, le lieu connait cela dit une situation idéale et autorise les fumeurs à affronter la fraicheur molle de décembre 2014 dans le cadre bucolique du jardin du Petit Palais. Voilà qui est agréable. Pour le reste, personne n’est suffisamment inquiet des choses de la décoration d’intérieure pour flinguer sa soirée à scruter les murs. Un bel espace par sa jauge, dignement exploité puisque, même bondé, l’évènement reste particulièrement respirable et agréable dans ses déplacements. On fend la foule, la faune est on ne peut plus bigarrée. Ici des beaux linges bien peignés, là, des animaux de nuit en goguette, puis des dos nus, des couvre-chefs amusants, quelques costumes type afterwork… Haïku sait créer une unité, quelque chose de très cohérent par une même envie, sous une même bannière.

Une unité par le son, pour le son. Si le line up n’est pas (encore) dans les tops 100 et/ou sur beaucoup de lèvres, Haiku a pris un risque sans danger, notamment avec Avatism et Culoe De Song. Le premier est Italien, a partagé un split avec Clockworks et connait une chaleur toute analogique et un amour de la texture transformant ses sets en un vrai brasier. Son passage au Panorama Bar s’est joué à couteaux tirés, celui d’Haiku utilisait le même genre de lames. Le second est sud-africain. C’est peut-être un détail pour vous mais en électronique, ça veut dire beaucoup. Culoe De Song a été aspiré dans le succès de Black Coffee, il vient de là où la deep house est diffusée sur MTV. Son (long mais sans longueur) set s’est donc déroulé avec une maitrise chirurgicale. Culoe choisit de se masquer à un moment donné sans que l’on comprenne la raison précise, une part de folklore qui se coordonne avec une doublure dans l’intensité de son jeu. La deep house “sud-aff” a encore un coeur palpitant, voilà la conclusion du set de Culoe.

Finalement, avec ce genre de line-up, Haiku s’inscrit dans quelques mesures qui ont redoré la nuit parisienne. Une affiche coquette mais sans têtes qui parvient à combler la salle, une faune hétérogène par bien des aspects et un bon esprit latent suscitant des échanges faciles. En somme, un rien de temps qui a suffi à Adrien et Nadir pour établir un nouveau point de repère dans la nuit parisienne.

Le plus de la soirée : le bon esprit

Le moins de la soirée : l’espace Pierre Cardin, beaucoup d’espace peu de Pierre Cardin

La rencontre de la soirée : l’agent en France d’Avatism

La phrase de la soirée :ça, c’est un Vasarely que je me suis acheté avec des bons de réductions“.