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Rencontre avec Juveniles

Ils étaient samedi 18 mai à la Villa Schweppes, mais c’est quelques jours auparavant que nous avons fait connaissance avec JS et Thibaut, du groupe Juveniles. Ce jeune duo originaire de Rennes enchaine depuis quelques temps les singles qui surbutent. Après la déferlante “We Are Young”, “Strangers” et “Fantasy” ont conq

Ils étaient samedi 18 mai à la Villa Schweppes, mais c’est quelques jours auparavant que nous avons fait connaissance avec JS et Thibaut, du groupe Juveniles. Ce jeune duo originaire de Rennes enchaine depuis quelques temps les singles qui surbutent. Après la déferlante “We Are Young”, “Strangers” et “Fantasy” ont conquis les amoureux de synthpop en quête de nouveauté. Un vent jeune et frais venu de Bretagne, qui chavirera les coeurs dès le 10 juin, pour la sortie de leur premier album produit par Yuksek, “Strangers”. Rencontre avec deux jeunes gens très modernes.

Villa Schweppes : Vous venez de formations différentes (Wankin Noodles et Russian Sextoys) : comment a débuté l’aventure Juveniles ?

JS : Justement de la rencontre de ses différentes formations, et de la scène Rennaise dont nous sommes originaires. Comme ce n’est pas une grande ville, tout le monde se connait dans le monde de la musique. Avec l’ancien troisième membre, nous habitions en colocation, et il connaissait très bien Thibaut. On s’est dit qu’on avait tous envie de faire quelque chose orienté un peu plus pop.

VS : D’où vient ce nom de scène ? Et comment le prononce-t-on ? A l’Anglaise ou à la Française ?

JS : Le nom est venu naturellement, quand on s’est penché sur les problématiques de nos textes. Et puis, comme nous avons été découverts avec le morceau “We Are Young”, ça nous a vite paru évident.

Thibaut : Pour la prononciation, on dit comme on veut !

JS : Par contre, si on pouvait éviter la prononciation à l’Espagnol, ” Roubénilesse ” ça serait préférable.

VS : Il y a t-il une répartition des rôles au sein de Juveniles ?

JS : C’est moi qui écrit, et après nous travaillons ensemble avec notre ingé son, Olive, qui est tout le temps avec nous, que ce soit en live ou en studio. Et puis, pour l’album, on a évidemment travaillé beaucoup avec notre producteur, Yuksek.

VS : Quelles étaient vos envies quand vous avez commencé Juveniles ? Vous aviez des modèles, des influences ? On peut sentir une touche un peu eighties…

JS : On voulait avoir des synthés car on en aime le son, on a choisi de mettre les voix en avant, et c’est vrai qu’on aimait bien le côté chanteur hyper charismatique des années 80.

Thibaut : C’était un peu il est vrai à la base du projet, mais on a fini par trouver notre propre couleur musicale. Nos modèles sont à chercher autour de la scène electropop/synthpop actuelle comme Hot Chip, Holy Ghost, toute la scène de DFA, et évidemment celle, électro-française…

VS : Vous vous sentez plus électro que rock ?

JS : On avait lu une review de notre concert en Angleterre où le critique semblait étonné de nous voir avec une guitare et une vraie batterie. Bah oui, on est un groupe. J’ai personnellement toujours été en admiration devant LCD Soundsystem ou encore Hot Chip, qui font de vrais lives avec de la musique électronique. C’est un juste milieu un peu bâtard que j’aime bien. Tu as envie d’aller voir Hot Chip en concert parce qu’ils sont 7, parce que ça joue… C’est ce dont nous avions envie pour Juveniles. Pour l’instant sur scène nous sommes 4, mais on espère bien un jour être le double (rires).

VS : Vous accordez plus d’importance au live qu’au studio ?

Thibaut : Ce sont deux choses qui se répondent. En studio, tu enregistres une musique, tu attaches une certaine importance à la production, à la couleur musicale que tu veux donner à chaque titre. En live, tu proposes autre chose. Nous essayons à chaque fois de modifier nos morceaux quand nous sommes sur scène.

JS : En live, tu peux faire un peu comme les DJS, faire durer certaines parties très longtemps, passer d’un morceau à un autre sans coupures, raccourcir des morceaux qui ne fonctionnent pas…

VS : Vous êtes assez perfectionnistes sur ces trucs-là ?

JS : Complètement ! S’il y a bien une raison pour lequel on peut se battre physiquement, c’est pour le live.

Thibaut : C’est là que tu es attendu, et que tu fais la différence. Les artistes sont nombreux à sortir de très bons albums, mais c’est sur scène que tu te démarques des autres.

VS : Vous avez été rapidement encensé par la presse : vous vous êtes sentis stressés ou ça c’est bien passé ?

JS : Ça s’est… passé. “We are Young” était le premier titre qu’on a écrit et composé, et à l’époque, nous avions 5 morceaux, et on avait fait un ou deux concerts. On était nuls, pas mal stressés, et les morceaux qui existaient autour étaient assez moyens. Du coup, quand nous sommes arrivés aux Transmusicales de Rennes, c’était à peine notre cinquième ou sixième concert. Le titre était sorti sur Kitsuné, la presse était déjà sur le coup… Quand des gens te font confiance comme cela, tu as juste envie de leur donner raison en bossant d’arrache-pied.

VS : Vous avez d’ailleurs deux singles sortis chez Kitsuné : comment s’est passé cette collaboration ?

JS : C’est une rencontre qui ne s’est pas faite directement. On était assez proches de gens de Saint-Brieuc, et j’avais envoyé ça à l’époque à Julien Tiné, qui faisait partie des Djs accompagnant Yelle, qui l’a fait écouter à Grand Marnier, qui avait bien aimé et l’avait envoyé à Gildas Loaëc. Il nous a rappelé, et on a sorti ainsi le premier single. Grand Marnier nous a de plus invité sur quelques dates, on a fait la fin de leur dernière tournée en décembre 2011. Ce sont de très bons souvenirs.

VS : Votre album, Strangers, prévu pour le 10 juin, a été produit par Yuksek : comment s’est passé cette rencontre ?

JS : Il avait fait un remix pour nous, et nous cherchions à l’époque un producteur qui soit aussi musicien. On l’avait invité à Rennes, et on a discuté. On s’est revu à Cannes, et à Reims, chez lui, où on lui a fait écouter des démos. On a rapidement accroché. Vu qu’il est “béton” musicalement, qu’il produit très bien, et qu’il est aussi cool que posé, tout s’est bien passé.

VS : Qu’a-t-il apporté à votre “son” d’après vous ?

JS : Ça dépend. Pour certains morceaux, il les a juste uniformisés avec le reste de l’album, et pour d’autres, on les a intégralement composés chez lui. J’arrivais juste avec un piano/voix, et il me disait ce qu’il fallait rajouter, peaufiner… Son implication change vraiment en fonction des titres, et donne des productions différentes à chacun des morceaux.

VS : Vous vous voyez faire appel à d’autres producteurs dans le futur ?

Thibaut : Non. On a trouvé le bon, on ne le lâche plus (rires).

JS : Quand on a fini l’enregistrement, on s’est dit qu’il n’était pas impossible qu’on retravaille avec lui. D’ailleurs ça ne s’est pas arrêté, un morceau sur lequel on a participé sort sur son label Partyfine !

VS : Vous faites partie de cette “nouvelle scène française” : y-a t-il des groupes dont vous vous sentez proches ?

JS : Au Printemps de Bourges, on a invité les Concrete Knives a venir jouer avec nous sur scène. Ce sont des bons potes. Les Granville, on les connait peu, mais on les avait vu il y a très longtemps et on avait trouvé ça énorme. Aline aussi, c’est cool…

Thibaut : C’est vrai qu’il y a une nouvelle vague, plébiscitée d’ailleurs par la compilation “Une Education Française”. Mais chaque groupe a son identité.

JS : On sent un véritable intérêt de la presse, et pas forcément spécialisée pour toute cette nouvelle scène, et c’est tant mieux.

VS : Vous avez un rêve pour Juveniles ?

JS : J’ai envie de te dire un cliché, celui de fonctionner aux Etats-Unis. C’est l’Eldorado pour nous.

Thibaut : Voyager, tourner partout, ça serait vraiment cool. Pourquoi pas au Japon, notre album sort bientôt là-bas…

JS : Oui, si on pouvait tourner partout en France, et bien marcher en Angleterre, et puis continuer à faire des collaborations cool, sortir des albums… Ça serait parfait.

VS : Des projets de tournée ?

Thibaut : On est sur pas mal de festivals cette année. Les Vieilles Charrues, Solidays, les Eurockéennes de Belfort… En septembre, nous partons pour Istanbul et Beyrouth. Toutes ces dates s’annonçent très enrichissantes.

JS : On fait le Montreux Festival aussi. Ça va être VRAIMENT bien.

Propos recueillis par Marine Normand

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