Poni Hoax fête ses dix ans le 20 Mars prochain au Café de la Danse. L’occasion idéale de revenir sur leur carrière assez rocambolesque.
Ce qui est fou dans , c’est cette incroyable contradiction entre , le méticuleux compositeur du groupe, et , le chanteur-parolier, étonnant personnage, à première vue complètement “allumé”, essence moderne de la rock-star.
Ce que fêtera le groupe le 20 mars, ce sera en effet l’incorporation du second au groupe que le premier avait formé en 2001, formant ainsi Poni Hoax tel qu’on le connait. Une salvatrice rencontre entre ces jazzeux qui cherchaient à créer un nouveau genre de rock, dansant et intelligent, et ce parolier nourri aussi bien aux poètes romantiques qu’aux idoles 70’s et aux “jeunes gens mödernes”.
Début des hostilités avec un EP sur l’excellent label de . Frénétique, le morceau Budapest sera décliné en deux versions par le groupe, dont une avec la grecque Olga Koulkaki au chant. Mais sur ce disque, Ker restera muet. Ce ne sera qu’avec la sortie du premier album que cette association prendra toute son ampleur. La presse voit alors en Nicolas Ker un nouveau Ian Curtis. Il s’explique souvent sur ce point : “on a écouté les mêmes disques“.
Ces disques, ce sont ceux de et de Brian Eno. On retrouvera ces influences aussi dans le second disque, Image of Sigrid, sorti en 2008. Laurent Bardainne, lui, a un patrimoine musical bien plus académique. Mais la musique qu’on qualifie souvent par erreur de “classique” et le jazz ont tous les deux virés au XXème siècle vers la musique expérimentale, Stockhausen, le free jazz etc… C’est peut être ces démarches qui ont poussé ce compositeur ambitieux à pousser plus loin encore ses recherches sonores, à impulser au groupe un côté parfois krautrock, psychoactif. sort B la même année, l’ambiance est à la recherche sonore.
Mais c’est en mêlant celle-ci et une démarche habilement pop que le groupe va fédérer les spécialistes et le grand public. Mais ensuite, vient la traversée du désert : une signature avortée chez Sony, sans doute effrayés par un Nicolas Ker créativement trop ambitieux pour être maitrisé, un refuge tardif chez , et quelques disques en parallèle, notamment celui de Paris ou d’Alladin.
Finalement, A State Of War ne sort qu’en 2013, sur le label de , et . Dans le dernier , Arthur Peschaud, le boss de Paneuropean expliquait que le disque s’était finalement assez mal vendu car “il était sorti en même temps qu’une tonne de grosses références, comme Daft Punk”, et n’avait ” pas trouvé son public “. Mais ce n’est pas ce genre de soucis qui va éjecter le groupe du panthéon du rock français. En 10 ans, Laurent Bardainne a concocté suffisamment de (très) bonnes chansons et Nicolas Ker a su imposer sa patte, maladroite mais érudite. Personne, sinon eux-mêmes, ne semble capable de perturber l’équilibre fou de Poni Hoax.
Entre pop et pointu, entre savoir faire et inspirations physiques, entre gloire et underground.