Coup de génie ou grossse provocation branque ? Le duo The Knife, actuellement en tournée, refuse de jouer son album sur scène, mais se livre à une performance cheloue laissant le public un peu…interloqué.
Tête d’affiche de la journée de jeudi du Pitchfork Music Festival, The Knife est un groupe…difficile à cerner. Leur musique, inclassable, est un ensemble compact évoquant l’électro, mais aussi la noise, et prend parfois même des accents minimaux ou à l’inverse presque pop.
Le son de The Knife est tellement fou, qu’il est très difficile pour eux de le retranscrire en live. De nombreux critiques musicaux disaient ainsi que leurs morceaux perdaient de leur intensité en concert, tant il est impossible pour eux de reproduire ce qu’ils ont imaginé dans leurs studios.
Que faire alors ? Se lancer dans un show complètement à l’opposé de ce qu’on peut attendre d’eux. Le duo composé de Olof Dreijer et sa soeur, Karin, s’est en effet entouré pour leur tournée “Shaking the Habituals” de danseurs, chorégraphes et performers pour un spectacle où…ils n’interprètent pas leur dernier opus. A la place, ils se livrent à des danses un peu bancales, font chanter d’autres personnes que celles qu’on entend sur l’album (un karaoké ?), et laissent leurs fans sur leur faim, un peu déstabilisés.
Car ce n’est pas vraiment du live auquel se livrent les auteurs de “Heartbeats”, mais plutôt à un statement politique et provocateur. Ils veulent ainsi bousculer le public qui s’attend évidemment à un concert, et qui se voit proposer un show de tout, sauf de musique. Un spectacle plus “stimulant” intellectuellement pour eux, qui peut évoquer du grand “n’importe quoi” pour d’autres. The Knife a néanmoins réussi là où beaucoup ont échoué : ils ont fait parler d’eux, sans renier ce qu’ils sont. Bien joué, et inspire toi de ça, Rihanna.