Ce lundi, Bromance et le Slip Français ont sorti un caleçon cosigné. D’abord, on a plutôt rigolé en imaginant l’éphèbe dans un slip électro. Puis après, on s’est rendu compte que tout ça était assez symptomatique.
En effet, ce slip Bromance n’est pas simplement l’occasion de faire imaginer à votre compagne/on qu’il/elle a Gesaffelstein devant les yeux. D’abord parce que ça ne fonctionne pas, mais surtout parce que ça montre la complexification de la hiérarchie des labels. En effet, il ne semble plus vraiment y avoir de grandes différences entre majors (Live Nation ou Barclay) et indés (Bromance ou PIAS!).
Historiquement, on se rendra compte qu’on a globalement vu plus de produits dérivés outranciers du côté des majors que des petites structures, pour des raisons financières et essentiellement marketing. En effet, les principaux goodies absurdes se trouvent chez Metallica, Britney ou les Beatles. Impossible de justifier la cohérence artistique d’un mug Master of Puppets, mais c’est le résultat du contrat à 360°, qui correspond à la prise en charge par une seule structure de toute la chaîne d’exploitation d’un artiste, du disque au slip dédié, en passant par les concerts et l’édition pour tirer des revenus maximum. C’était jusqu’ici l’apanage de la major.
Mais aujourd’hui, une espèce de sélection naturelle fait qu’il ne reste debout que les structures indépendantes très subventionnées (Naïve) ou celles qui ont calqué leur fonctionnement sur celui de Sony ou Universal. Les subventions n’étant pas éternelles, intéressons-nous à cette seconde catégorie.
, agence couteau suisse de l’électro parisienne, invente à travers Bromance une nouvelle catégorie de label indépendant. Cette super-structure s’occupe en effet des disques, des tournées, des droits d’auteurs, des synchronisations des artistes du label et de trois -excellents- clubs parisiens qui serviront aussi à accueillir les résidences nécessaires à la préparation des shows. En maîtrisant ainsi la chaine entière, elle représente un nouveau type de fonctionnement indie.
Mais mettre tous ses oeufs dans le même panier, est-ce le meilleur choix pour un artiste ? Le futur le montrera. Malgré tout, ce système pourrait marquer l’abolition des gros labels indépendants français produisant uniquement des disques et de la diversité des acteurs (tourneurs, éditeurs etc…) pour généraliser un fonctionnement Live Nation-360° dans toutes les sphères et tous les étages de la musique. Au risque parfois, de perdre l’aspect artistique pour se concentrer sur des aspects plus financiers, même si Bromance s’en est jusqu’ici bien sorti.
Que tout ceci ne vous interdise pas d’acheter ce caleçon si le coeur vous en dit. Mais si vous voulez notre avis, on pense plutôt que vous devriez dépenser votre argent dans leurs disques, ou leurs soirées. Ce sous vêtement montre peut être une page qui se tourne. Mais est-ce une mauvaise nouvelle ? On vous laisse y répondre.