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La “Musique de Club” de Bagarre, une histoire de point de vue

Bagarre vient de sortir son nouvel EP, “Musique de Club” et devrait intéresser tous ceux qui aiment jouer à pile ou face.

Normalement, après leur intriguant EP sur Rouge Vinyle et l’annonce d’un premier extrait du disque qui nous intéresse aujourd’hui, vous connaissez Bagarre. Leur Musique de Club explose donc enfin à la face du monde, via 5 titres qui osent une direction radicalement plus claire qu’auparavant.

Enfin du booty dans la “pop-talent”

Si vous votre connexion internet faisait des siennes à l’époque, reprenons : les parisiens Bagarre ont sorti un premier maxi qui mélangeait de manière audacieuse beats trappy et rock à synthé (au sens très large) en 2014. Un groupe excitant donc, vivant dans son époque, auteur d’une musique de jouisseurs capable de satisfaire le mélomane exigeant.

Aujourd’hui, le groupe sort un EP dont la direction et la production ont fait le choix de trancher entre la musique de danse noire-américaine et les références euro-synthétiques qu’ils métissaient auparavant : Musique de Club, leur nouvel essai, fronde à 200% pour le booty. Ils réalisent ce qu’aucun groupe français n’avait fait jusqu’ici, à savoir utiliser une musique de masse des 10’s dans le cadre d’une pop qui ne cache pas son ambition. En voilà une réjouissance !

Maladroit?

Pour autant, en abandonnant leurs contorsions passionnantes pour se faire plus compréhensible – “Bagarre fait de la booty bass en français” – le groupe se met tout seul dans une très position dérangeante : celle d’Eddy Mitchell dans les 60’s. On hésite entre l’intérêt et la crise de rire quand ils plaquent sur un clone sous-produit de Diplo une ligne de voix – et un texte – ultra marqués France Inter. S’ils évitent ainsi les incompréhensions qu’a pu connaître TTC en important de manière ultra littérale la ghetto-house (“Girlfriend”), ces tracks donnent parfois l’impression de participer à une démonstration de twerk dans le salon guindé d’un hôtel particulier du 16ème arrondissement.

N’empêche qu’un titre sort néanmoins du lot : “Le Gouffre” récupère les grooves qui ont émérgé avec la vague électro-araboïde (Acid Arab, la musique Cairote…), pour les mêler à leur musique composite. La piste obtient quelque chose d’objectivement (plutôt) frais pour l’auditeur.

Côté pile, côté face

Tout dépend dans avec quelle approche on écoute leur disque : à échelle de la “pop-talent” française, ce disque est un coup de pied dans la fourmilière, une véritable secousse. Du point de vue de la musique de club, ça tient de la maladresse gênante. Par fidélité à notre bon souvenir à propos leur premier maxi, on choisira le premier. Vous aussi ? Essayez donc.