Skip to content

Kiesza et la vie après Hideway, Objekt et la techno d’un plat pays…

Chers lecteurs, veuillez trouver ci-joint votre boussole dans les sorties de la semaine. Avec en very special guest cette semaine Kiesza, Objekt, Dorian Concept.

Kiesza, une vie après Hideaway ?

Qui ça ? Kiesza était la sensation de l’été avec son tube monstrueux “Hideaway”, concentré de dance 90’s réactualisée. Fait notable : la chanteuse s’affirme dans une promo kamikaze qui reproduit, en live TV et sans -trop?- de playback, la chorégraphie de son clip jusqu’à flirter avec l’asphyxie devant Kimmel. Touchant. Reste à savoir si son long peut tenir le passage à l’heure d’Automne.

Comestible jusqu’en hiver ? A fond. Les poptimistes pleurent de joie tant l’album Sound of a Woman sonne comme massivement juste. La jeune Canadienne en appelle à ce que le mainstream a fait de mieux, des 90’s dansants au hip hop pluvieux. L’album s’écoute étonnement autant en club qu’en canapé, ce qui en fait, finalement, un tank ultra blindé. Cette fille peut faire du bien à la pop culture mondiale.

Yann Kesz est chaud pour produire du méga hit

Qui ça ? Yann Kesz est un beatmaker parisien déjà repéré pour un album en 2011 et une réactualisation marquante de 26 classiques hip hop en début d’année. Le garçon vient cette fois-ci déposer le EP “Relexxions Series” sur le label Nowadays.

Qui est le patron ? Il semble que ce soit lui : son EP est puissant, riche et intelligent. Enchaînant morceaux instrumentaux en forme de turbines et quelques featurings avec de super MCs, il marque l’oreille comme rarement. Le disque est une lettre d’intention : rappeur/ses, chanteur/ses, si vous voulez faire un bon disque, c’est à Kesz qu’il faudra désormais faire appel pour grimper au sommet des tops Itunes.

Objekt, la techno et son plat pays

Qui êtes-vous Objekt ? TJ Hertz, un bon élève britannique de la techno, tableau d’honneur à chaque EP, parti en Erasmus à Berlin pour se perfectionner. Depuis, il a signé chez Pan, sort son premier LP et est devenu une femme à barbe de l’électronique. Tant mieux.

On s’en relève la nuit ? Deux fois par nuit. Progressiste de sa discipline, Objekt caresse dans ce Flatland le sound design jusqu’au frisson. Abstrait, palpable, fait de rebonds et de soubresauts, ce premier LP d’Objekt rompt avec l’austérité de sa ville d’adoption, Berlin et son esthétique impénétrable. Une techno en objektion, dirons-nous, pénétrante, vivante, autonome, voire une techno objektive, vécue à la première personne par les vues de son auteur. L’auteur, une notion forte dans ce premier album tant il est marqué des traces de pas que son auteur effectue partout où il avance. Une techno d’auteur et une techno de substance. Flatland est fait d’une même matière à étirer, tordre, percer, découdre, coudre et recoudre. En ça, Objekt porte son nom, il sculpte une matière définie dans l’espace. Mais aussi une électronique impressionniste, qui compose par touches et gestes vifs. Organique mais sans présence humaine, la machine fonctionne indépendamment de l’homme. Un questionnement comme esthétique qui n’emmène jamais loin cet album des lieux d’Art contemporain. Mais intuitif et bavard, Flatland se traverse sans visite guidée. Un nouveau sommet de 2014.

 

Dorian Concept retient la nuit

Qui es-tu Dorian Concept ? Oliver Johnson, allumette rousse signée chez Ninja Tune, installée à Vienne et objet d’une notion que l’on pensait tombée en désuétude : la folktronic.

On s’en relève la nuit ? Oui même si c’est plutôt voué à l’écoute horizontale. De la folktronic donc. Mais de la folktronic jouée par un gentil dingue de Philip Glass et Steve Reich. De la pastorale en beatmaking de chambre et de l’électronique clavière. Electronique pensive, climatique, Dorian conçoit sa musique comme nappe de pique-nique : fleurie, cotonneuse et bucolique. Néanmoins, sa proximité avec Flying Lotus – qu’il côtoie en tant que claviériste – lui aura enseigné à placer le sentiment en début et bout de course de chaque titre pour ne plus uniquement s’intéresser au pigment dans sa peinture. Si vous demandiez à Dorian, lui situe son LP “quelque part entre un rêve lucide flottant et un profond voyage dans un pays des merveilles synesthésique“. Ecoute horizontale, donc.

Panier Bio : L’indie, la musique au naturel

“Non mais oui” vol. 2, le nouveau très gros EP de Cléa Vincent, vient de sortir sur l’excellent label Midnight Special. En écho au “vol. 1” précédemmment sorti, la Parisienne teinte cette fois-ci ses compositions de mélodies électroniques et dansantes. Ça reste tout doux, une électro pop très bien produite et surtout complètement assumée !

Dans des contrées plus arides, les improbables Belges Anal + ont lancé le passionnant album Artaud +. On a trouvé notre No Wave à nous. A écouter en boucle, jusqu’à ce que ça rentre.