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Interview : le duo Synapson

De passage au Venezia MORE Festival, Paul et Alex de Synapson ont accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Interview de ceux que certains décrivent comme la relève de la French Touch.

Le 22 mai dernier, le duo Synapson était à La Villa Schweppes à Cannes. Plus tard, le samedi 6 juin, on a retrouvé Paul et Alex au Venezia MORE Festival. L’occasion pour nous de leur poser quelques questions après leur set. Rencontre.

La Villa Schweppes : Bonjour ! Première fois à Venise ? Contents d’être là ?

Synapson : Oui c’est notre première fois ! Et on est ravis d’être là, il y a plein de gens qu’on connaît, des visages familiers dont vous qu’on a vu à Cannes il n’y a pas très longtemps…

Ça vous a plu de venir mixer à La Villa Schweppes ? Vous étiez aussi DJs résidents des Marches, sur le tapis rouge. Qu’est-ce que vous avez préféré faire ?

Synapson : Disons que ce n’est pas le même exercice… Mais, musicalement, on s’est quand même plus amusés à la Villa. Chez vous, les gens venaient écouter notre set alors qu’aux Marches, on était là pour “habiller”.

Vous avez pas mal enchainé les dates cette année… Laquelle restera dans les annales ?

Paul : Récemment, c’était à Tahiti au Mango Club parce que c’était la première fois qu’on était aussi loin de chez nous et même si c’est francophone, c’est génial de faire 22h d’avion et de voir les gens qui dansent sur tes propres morceaux.

Alex : Et puis les gens étaient tellement accueillants qu’on avait l’impression de se retrouver dans le Sud-Ouest (le duo est originaire de Biarritz, ndlr), chez nous ! On s’est fait un groupe de potes et, alors qu’on pensait aller à l’hôtel, on s’est finalement retrouvés à apporter nos platines chez eux ! Gros kiff.

Et votre première date il y a un an et demi, ça a dû vous marquer aussi, non ?

Les deux en choeur : Oui, c’était à Lyon au Double Mixte !

Alex : Ça nous a marqué parce que c’était effectivement notre première grosse date. Mais on a aussi adoré mixer sur la plage à Calvi où c’est un autre public, un autre délire…

Paul : Et aussi à Capo di Feno à côté d’Ajaccio ! Les cadres comme ça, sur les plages, on adore !

Depuis plusieurs années, on essaye de ralentir de plus en plus le BPM pour laisser de la place au groove et à la mélodie

Vous jouez en warm up ce samedi au Venezia MORE Festival. C’est un exercice qui vous plaît le warm up ?

Paul : Au delà du warm up, ce qui nous plaît, c’est de commencer assez tôt. C’est assez cool parce que le public reste très ouvert et ça nous permet de l’emmener un peu là où on veut. À 4h du matin, les gens ont souvent un peu plus envie d’entendre des morceaux qu’ils connaissent et quelque chose d’un peu plus “pêchu”. Nous, depuis plusieurs années, on essaye de ralentir de plus en plus le BPM pour laisser de la pace au groove et à la mélodie. D’où l’intérêt de jouer à cette heure-là.

Vos morceaux passent sur les grosses antennes radio. C’est flatteur pour vous ? C’est un signe de réussite de devenir cross over ?

Alex : Quand c’est le cas, on a tendance à se dire : “Ça y est je passe en radio donc je deviens mainstream”. Et être un peu montré du doigt. En vrai, il ne faut pas voir les choses comme ça. On pense plutôt qu’être playlistés en radio, ça signifie juste que ces radios se rendent compte qu’il y a un changement musical, un nouveau courant qui arrive, basé plus sur la mélodie et le groove. Et, ainsi, ces radios vont chercher d’autres artistes de la scène électronique et s’ouvrent à quelque chose de nouveau.

Paul : Et puis l’intérêt de passer en radio, aujourd’hui, c’est qu’en plus du public qui nous écoutait sur internet, on peut faire découvrir notre musique à une autre population. Vous utilisiez très justement le terme de “cross over”, c’est bien notre cas ! On est cross over en ce qui concerne la diffusion de notre musique sur les médias, mais aussi en ce qui concerne l’âge de notre public : on fait danser les jeunes de 18 ans, mais on va aussi être écoutés par nos parents, nos tantes etc. Ça nous fait plaisir d’être présents sur tous les tableaux !

Vous semblez être des adeptes du remix. Quel(s) morceau(x) a été le plus cool à “réinterpréter” ?

Alex : On aime effectivement ça ! On s’est fait connaître avec un premier remix de The XX, ensuite de Bonga, puis de ce qui est devenu notre titre “Djon Maya Maï“. C’était des titres originaux qu’on prenait plaisir à écouter et on se disait qu’on aimerait bien les jouer pendant nos sets. Du coup, on les a juste rendus un peu plus dansants et peut être aussi un peu plus accessibles au club (sans prétention aucune). On a toujours envoyé nos remixes aux artistes originaux pour avoir leur avis et aussi pour savoir si ça ne leur posait pas de problème. Ça s’est toujours bien passé et même, mieux, on a carrément crée un contact humain et artistique avec Victor Démé avec qui on continue d’ailleurs de bosser… On n’en dira pas plus !

On dira qu’on est la relève le jour où on ouvrira la voie à d’autres

Certains vous décrivent comme la relève de la scène électro à la française. Vous avez l’impression que vous pourriez faire partie d’une nouvelle French Touch ?

Paul : On dira qu’on est la relève, le jour où on ouvrira la voie à d’autres. Par exemple, dans les années 90, deux grands groupes comme IAM et NTM ont ouvert la porte à la nouvelle scène de rap française actuelle. Si nous, avec des morceaux comme “Djon Maya Maï” qui ne respecte pas les codes de structure classiques – couplet-refrain -, on est les premiers à enfoncer des portes avec cette musique-là, et bien on pourra être fiers de nous. Rendez-vous dans quelques années !

Quels sont les nouveaux jeunes artistes que vous suivez attentivement ?

Paul : Ce sont les copains qui nous entourent et qui ont participé à la tournée Flash Deep en octobre et novembre : Joris Delacroix, Feder, The Avener

Alex : … et Joss Moog qui est un artiste qui ne fait pas partie de la tournée mais qui est un peu dans cette vibes qu’on aime jouer. On peut aussi parler de Soundstream qui n’est pas français mais qu’on apprécie aussi.

Dans vos rêves les plus fous, à quoi ressemblerait la soirée idéale (où ? avec quel line up ? etc.) ?

Alex : À Biarritz déjà !

Où ça ?

Alex : Plage de la Milady…

Paul : … dans un restaurant qui s’appelle Le Bounty.

Alex : C’est en bord de plage. Après, côté line up, on pourrait avoir The Reflex, Soundstream, Joss Moog et Miguel Campbell.

Paul : … et ASAP Rocky !

À quel(s) DJ(s) confieriez-vous vos nuits ?

Paul : Moi à Nicolas Jaar et Alexandre… lesDaft Punk.

Alex : Eddie Amador !

Paul : Les Daft Punk, non ?

Alex : Ah oui les Daft. Un set à la Homework, une base pour moi.

Paul : Vous voyez, je peux répondre pour lui.

Quel est, selon vous, la “Killer Track” du moment ?

Paul : Pour moi c’est “Soul Train” de Soundstream.

Alex : Moi j’aime aussi beaucoup “Laguna Spiller from Rio” qui est un vieux morceau que mon père m’a fait découvrir. C’est un truc que j’écoute beaucoup en ce moment…

Le meilleur club du monde ?

Alex : Le Club Soda à Montréal nous a beaucoup marqué même si c’est plus une salle de concert. Mais restons là-dessus !

Paul : Oui, restons là-dessus !

Et le meilleur cocktail ?

Paul : Le meilleur cocktail il se trouve au Silencio. Il faut demander au barman de vous faire un cocktail d’automne et vous aurez l’impression de boire des feuilles mortes.

Le Venezia More Festival…

Paul : … C’est une idylle pour les amoureux de la musique !

Paul : “Avec Victor Démé, je pense qu’Anna Kova est une de mes plus belles rencontres artistiques”

Un dernier mot pour la fin ?

Alex : Oui ! On vient de sortir un morceau : “All in You” avec Anna Kova.

Parlez-nous de cette rencontre avec Anna Kova. Il paraît que vous vous êtes rencontrés au Silencio, justement.

Alex : Alors, pour la petit histoire, on a été présentés à Anna par le biais d’Alex Nebout, le DA chez Parlophone. On s’est rencontrés, on a discuté parce qu’on avait justement un morceau pour lequel on recherchait une voix. Du coup, on lui a envoyé le dit morceau et Anna nous a tout de suite envoyé un premier essai. Là, coup de foudre musical et puis on s’est revus et on a finalisé le titre. Après c’est vrai qu’entre temps, on est allés la voir au Silencio pour son projet solo (très différent de ce qu’on fait avec elle). On pense qu’elle a un réel talent et que c’est une vraie artiste en devenir…

Paul : Oui, avec Victor Démé, je pense qu’Anna Kova est une de mes plus belles rencontres artistiques ! Cette fille-là est juste ultra-talentueuse.

Donc il est possible que vous retravailliez ensemble ?

Paul : Pas tout de suite mais si le morceau vit comme il faut, avec grand plaisir, oui !

Alex : “All in You” fera partie de l’album qui sortira en octobre, mais en ce qui concerne une nouvelle collab avec Anna, ça sera pour 2016 !

On note bien la date…

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