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Interview du groupe américain Phantogram

Le groupe américain originaire de New York, Phantogram, a fait escale en Californie pour enregistrer son troisième album, sorti en octobre dernier et intitulé tout simplement “Three”. Après avoir fait la première partie de Muse cette année, les membres du groupe sont revenus en Europe pour une tournée des capitales. Rencontre avec Josh Carter.

Villa Schweppes : Aux Etats-Unis, vous êtes un groupe assez connu mais, en France, ce n’est pas encore le cas… Est-ce qu’il y a une grosse différence entre vos concerts US et vos concerts ici ?
Josh Carter : Oui. On joue pour des milliers de personnes aux Etats-Unis alors qu’ici, on joue dans de très petites salles. On a une grosse production là-bas, des vidéos, des écrans, donc c’est vraiment très différent. Le public aussi réagit différemment. En France, on n’est pas encore très connus mais c’est aussi pour ça qu’on est là : pour construire quelque chose. C’est ce qu’on a fait aux Etats-Unis : on a tourné, tourné, tourné…

Vous êtes d’une génération qui écoute beaucoup de musiques différentes, qui a beaucoup d’influences. Est-ce que vous pourriez mixer tous les styles avec votre musique ou est-ce qu’il y a des limites ?
JC : Je pense qu’on peut incorporer n’importe quel style de musique qu’on aime et mélanger le tout. On ne fait pas de heavy metal ni de country pop mais, oui, on mélange tous les styles. Surtout le shoegaze et le hip-hop, des classiques. On a été influencé par My Bloody Valentine, Sonic Youth, Outkast

Vous êtes beaucoup plus “soft” que Sonic Youth ou My Bloody Valentine. Est-ce que c’est quelque chose qui était voulu ?
JC : Je n’ai jamais pensé à ça… On ne veut pas sonner trop “soft” ou “lisse”.

Mais vous avez quelque chose de très trip hop et ce genre de musique est plutôt lié à une image “soft” comme c’est le cas pour Massive Attaque ou Bonobo. Il y a une certaine association entre les deux… Vous êtes contre ce cliché ?
JC : J’aime Massive Attaque mais je ne connais pas Bonobo. Je suis contre l’idée de dire qu’on est un groupe qui sonne “lisse”. Peut-être que j’ai simplement écouté notre musique trop fort ou peut être que je dis ça rapport à la voix féminine, aussi…

https://youtu.be/jryzEU7WAlg

Depuis votre premier groupe, Charlie Everywhere, avez-vous fait évoluer votre projet musical ?

JC : C’est le même groupe, on a simplement choisi un vrai nom. On avait deux ou trois chansons comme “Mouthful of Diamonds” qu’on jouait aux Etats-Unis. On a commencé à avoir une fanbase. Beaucoup de gens ont commencé à nous apprécier et, parallèlement, on avait ce nom stupide et imbécile. On a voulu le changer, prendre quelque chose de plus sérieux. Mais la musique est la même, on a simplement changé notre nom.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur votre projet avec Outkast, BigGrams ?
JC : J’ai produit une chanson du dernier album solo de Big Boi et on a fini par écrire ensemble deux chansons. On s’est très bien entendus et on a décidé de monter un projet ensemble. On va certainement commencer à travailler bientôt sur le prochain.

Votre musique est très pop mais vous êtes classés dans les charts alternatifs. Vous vous sentez comment par rapport à cette étiquette “indé” ?
JC : Je me sens plus indé que pop ! Mais je pense qu’on écrit de la musique avec une sensibilité pop. En fait, ça dépend ce qu’on entend par “pop”. On ne fait pas du Kylie Minogue… Mais Nirvana était considéré comme pop parce qu’il étaient populaires. Je m’identifie plus à l’étiquette “indé” quand même parce qu’on fait tout de façon indépendante depuis longtemps et que je m’identifie plus à des groupes indé ou alternatifs.

Phantogram

Phantogram

Phantogram

Phantogram

Il y a constamment de grosses discussions à propos de cette étiquette “indé”… Qu’est-ce qui est indé, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Est-ce que tu as une idée de ce que c’est vraiment ?
JC : Non, je pense simplement qu’à la fin de la journée, on a fait de la musique… Aujourd’hui, en 2016, il y a tellement de gens qui assemblent tous types de sons différents dans leur musique… C’est aussi comme ça qu’on a commencé Phantogram. Je ne suis pas attaché à un style particulier. On peut nous définir comme on veut : comme trip hop, pop, indé. Tout ça n’est pas important pour moi tant que notre musique atteint beaucoup de gens et que ça nous lie à eux…

Sur votre site, vous avez partagé des vidéos sur vos sessions quotidiennes en studio… Quelle est votre relation avec vos fans ?
JC : On cherche à les faire entrer dans l’envers du décor, leur montrer ce qu’on fait en studio, ce qu’on y crée et ce qu’on y expérimente. Je pense que c’est important d’avoir des liens avec les fans. Moi qui ai grandi en étant fan de musique, j’ai toujours été fasciné par la façon de travailler des groupes et par ce qu’ils font en studio.

Quelle est ta vision du futur de la pop, de la musique ? Est-ce que tu penses que la musique du futur va être un gros mélange de styles ?
JC : Je pense qu’on y arrive, oui. De nombreux autres groupes le font aujourd’hui et on fait ça aussi. Je pense que je m’ennuierais beaucoup si je faisais juste du garage dans un groupe de punk ou un groupe qui a un son spécifique. Pourquoi est-ce qu’on aime tant un groupe comme Radiohead ? Parce qu’ils peuvent écrire de superbes morceaux au piano, puis ils vont faire un titre électronique très bizarre. Ils sont polyvalents. Muse est comme ça aussi. Et c’est ce qu’on fait avec Phantogram. On ne se limite pas à un style, une idée.