Le rendez-vous des lépidoptères nocturnes approche à grand coup d’aile ! À J-4 de l’évènement musical made in Normandie, nous avons pu nous entretenir avec la direction artistique du festival des Papillons de Nuits !
Du 22 au 24 mai, le village de Saint-Laurent-de-Cuves accueillera le très gros festival des Papillons de Nuit. Le petit bourg normand qui compte un peu plus de 400 habitants a su attirer en 15 ans pas moins de 600 000 festivaliers. Cette année, plus de 70 000 participants sont attendus et pour cause : une programmation éclectique jonglant entre les têtes d’affiches, les sensations pop de l’année, les nouveaux talents électroniques et une scène régionale prometteuse. À quelques jours du début des festivités, nous avons souhaité poser nos questions à Patrice Hamelin, le programmateur du festival depuis sa première édition.
Villa Schweppes : Combien de temps en amont prépare-t-on une programmation pour le festival des Papillons de nuit ?
Patrice Hamelin : Une programmation se prépare d’une année à l’autre, il nous arrive parfois de nous positionner sur un artiste avant même l’édition en cours. Sinon, on commence véritablement en fin d’été.
Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne programmation de festival ?
PH : Elle doit tout d’abord, répondre aux attentes de nos festivaliers, être en phase avec l’actualité musicale du moment. La ligne artistique doit être cohérente sur la soirée (plutôt reggae/hip hop/soul le vendredi, pop/rock/électro le samedi et chanson/variété le dimanche), sur les trois jours mais aussi d’une année à l’autre pour ne pas perturber le public. La programmation doit être composée de têtes d’affiches mais aussi de découvertes avec lesquelles on peut se différencier des autres festivals, ce qui l’un des points forts de P2N grâce à une scène entièrement dédiée à la découverte. Il est important également de placer chaque artiste sur le créneau qui le valorise au mieux (sur quelle journée, dans quel ordre et à quelle heure).
C’est votre 15ème édition, êtes-vous satisfait de l’évolution du festival ?
PH : Nous sommes partis de rien mais avec des objectifs bien en tête, une équipe motivée, compétente et soudée. Aujourd’hui, nous avons pérennisé le festival, en accueillant 70 000 festivaliers, des artistes français et internationaux et cela dans un petit village rural de moins de 500 habitants. En parallèle de cet événement culturel, il existe un énorme engagement bénévole (1 300 au total, de 15 à 90 ans!) autour de cette organisation purement associative – rappelons-le.
Quel est, à ce jour, votre plus beau souvenir au sein des Papillons de Nuit ?
PH : Il y en a beaucoup ! Mais c’est vrai que la venue de Yannick Noah en 2004 avait marqué tous les esprits, par la gentillesse et la proximité de l’artiste avec le public et les bénévoles. On a aussi eu le plaisir d’accueillir Jacques Dutronc pour son grand retour sur scène, à l’occasion des 10 ans du festival. Et puis, évidemment, les concerts grandioses de David Guetta et Stromae l’année dernière. Dantesque !
Y’a-t-il déjà eu des frustrations au niveau de la programmation ?
PH : L’élaboration d’une programmation est faite de joies et de déceptions, et dans ce cas il faut vite oublier et passer à autre chose. Beaucoup d’éléments font qu’un artiste vienne ou ne vienne pas : disponibilité, être sur la période de tournée, accessibilité financière et technique, etc. Tous ces paramètres sont parfois difficiles à réunir mais le bonheur n’en est que plus grand quand on arrive à signer une belle tête d’affiche espérée depuis longtemps, comme c’est le cas avec Placebo cette année.
Quels sont vos artistes “coup de coeur” de cette année ?
PH : Là aussi il y en a plein ! Mais, au-delà des grosses têtes d’affiche que sont Lauryn Hill, Christine and the Queens, Selah Sue ou Placebo, on a une affection particulière pour les représentants de la scène normande : Fakear et Superpoze en tête. Triggerfinger est un groupe qu’on affectionne aussi particulièrement ; la Belgique a vraiment les meilleurs groupes de rock du monde ! On aime aussi beaucoup Carbon Airways, Ibeyi, Faada Freddy et Bigflo & Oli pour l’originalité et la fraîcheur de leurs projets.
Pour terminer, 5 mots qui décriront le festival et donneront envie à nos lecteurs de venir chez vous :
PH : Simplicité, professionnalisme, convivialité, accessible et cadre naturel.
