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Holy Oysters : “On est fans de Justin Timberlake comme de Tangerine Dream”

Nous avons rencontré le jeune groupe français à l’occasion du festival Les Nuits Claires ce week-end. Ils nous ont parlé de leur nouvel EP, du psychédélisme, de la crise des 25 ans, mais aussi de leur appli qui projette des images en réaction au son de la guitare…entre autres.

Holy Oysters, c’est un groupe de cinq jeunes français. Un premier EP éponyme sorti en 2016 donnait à leur musique une couleur pop-rock-psychédélique. Aujourd’hui, ils travaillent sur leur second EP, avec un son qui a évolué, selon eux. Nous les avons rencontré au Yoyo , juste avant leur concert de ce vendredi au festival Les Nuits Claires, où ils partageaient l’affiche avec Peter Doherty.

Villa Schweppes : Pouvez-vous me parler de l’histoire de Holy Oysters ?
Max : Au départ avec Akim nous avions un groupe, qui s’est dissout, puis on a rencontré Antonin, par hasard sur internet, qui nous a présenté Martin et Quentin. Certains sont partis, revenus, c’est un peu Dallas en fait ! Eux [Antonin, Martin et Quentin, nldr] ont fait des écoles de jazz, et nous sommes plus autodidactes.

Quelles sont vos influences ?
Antonin : Nos influences se rejoignent toutes un peu.
Quentin : Je vais tenter de faire une synthèse : il y a pas mal de trucs anciens, tels que Jackson Five, Beatles – un gros pilier les Beatles, Supertramp, Pink Floyd, Tangerine Dream…
Max : Oui Tangerine Dream pour tout ce qui est psyché barré. On est très influencé par la funk des années 70 et 80…
Antonin : De hip hop aussi, des années 90…
Max : De r’n’b aussi, à fond ! On adore le r’n’b bien girly des années 90. Ça va un peu dans tous les sens en fait ! On est tous fans de Justin Timberlake comme de Tangerine Dream.

Alors d’où est venu le côté psyché de Holy Oysters ?
Antonin : (Il s’adresse à Max) Pour moi ça venait de tes pédales d’effet au départ .
Max : C’est ça, ce sont des sons, du traitement, de l’habillage. Les chansons en soi sont vraiment pop : quand je les écris, c’est presque que piano-voix. Pour moi une chanson doit fonctionner avec tous les arrangements possibles, et quand on a fait ce premier EP, c’est la robe qu’on lui a mis qui était psychédélique, iridescente et avec des paillettes. On ne se définit pas non plus comme hyper psychédélique, même si ça fait partie de nos influences.
Antonin : Et ça évolue.

Aujourd’hui c’est quand même l’image que vous avez…
Max : C’est carrément une image qu’on a !

Holy Oysters

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Par le visuel, mais aussi la musique. Et quand je vous écoute, je pense à Temples, Tame Impala… Est-ce que ces groupes actuels sont aussi des influences pour vous ?
Antonin : Plus dans le 1er EP que dans le 2e qui arrive.
Quentin : C’est aussi l’idée de faire une synthèse de toutes ces influences qui viennent beaucoup des seventies. Ce côté psyché est arrivé par là, et par des trucs actuels comme Tame. Mais maintenant je pense qu’on évolue, à force de vouloir intégrer plein de choses.
Akim : On a plus ou moins les mêmes influences que ces groupes que tu as cité : elles se rejoignent donc forcément, le son qui en ressort est un peu similaire, on retrouve des choses. On écoute Tame, mais ce n’est pas notre première influence.

Est-ce que le mouvement psychédélique des années 60 et 70 vous a directement influencé ?
Max : On ne prend pas de drogues ! (rires) Mais oui, tout ce qui découle de cette culture en fait. Que ce soit l’émergence à San Francisco ou ce qui s’est passé à Londres et New York dans ces années-là. Et les Beatles surtout à partir de Rubber Soul, Revolver, Sergent Peper, ce sont des choses qui nous ont ouvert les oreilles.
Quentin : Dès qu’il y a un intérêt musical, on s’intéresse à ce qui va avec : la culture, etc. On a envie de voir à quoi ils ressemblent, comment ils étaient sapés, avec qui ils traînaient, etc.

Vous me disiez que votre son évoluait sur votre second EP. Est-ce que vous pouvez m’en dire plus sur celui-ci ?
Max : Ca va être un disque un peu hybride…
Akim : Il sera bleu.
Max : (rires) Il dit ça parce que notre premier vinyle est rose… Ce sera plus expérimental, un poil plus sombre, ça ne parle pas du tout des mêmes sujets. Le premier est orienté sur des textes assez psychédéliques, d’évasion, d’amour, de voir des choses, c’était plus bucolique. Le deuxième est beaucoup plus personnel, les textes sont plus sombres, même si la musique ne l’est toujours pas : c’est plus pop. Le son est beaucoup plus personnel, et moins vintage. Même pas vintage du tout.

Qu’est-ce que ça veut dire, “pas vintage” ?
Max : Dans le traitement, la production, ça va sonner moderne.
Antonin : Plus hip hop aussi. Dans le 1er EP, la plupart des titres ont plus de 3 ans et à l’époque les influences se rapprochaient beaucoup plus de Tame Impala. Là ce sont des morceaux plus récents et on sent plus nos influences hip hop, même r’n’b et funk. Ce sera beaucoup plus personnel dans cette direction.
Quentin : Au fur et à mesure des influences, on les digère, et il y a un truc dans l’écriture et la façon d’arranger qui fait que c’est moins psyché. Il y a plus une volonté de faire juste de la bonne zik et de bien faire des chansons : on s’exprime plus largement et plus librement.
Max : Je ne me suis jamais dit, pour l’écriture des nouveaux morceaux : “je vais faire quelque chose de psychédélique”.

Comment se passe l’écriture d’ailleurs ?
Max : C’est moi qui écris.

Tout ?
Max : Oui, texte, musique et prod.
Antonin : Et visuels.
Max : Oui je fais aussi les visuels.
Akim : Il fait les courses aussi. (rires)
Quentin : Il prépare les catering…
Max : Je fais à manger…
Akim : Masseur aussi.
Quentin : Et il a un bip : il doit venir faire ma lessive à chaque fois qu’il sonne. (rires)
Max : C’est ça. je suis un peu la petite Causette du groupe en fait. Plus sérieusement, c’est moi qui écrit les morceaux, et c’est pour ça que je dis que ce deuxième EP est beaucoup plus personnel. Ça joue aussi par rapport à ce qu’il s’est passé dans ma vie récemment. Le premier, j’étais avec cette fille, tout allait super bien, c’était génial. Elle m’a largué, et voilà ! (rires) C’est aussi simple que ça.
Quentin : Il a tenté de nous faire prendre un virage gothique… (rires)
Max : Ça parle surtout de sa relation avec soi-même. Et du reflet dans le miroir, de ne pas se reconnaître parfois…
Antonin : D’introspection en fait.
Akim : C’est drôle parce qu’il y a des personnes dans le groupe qui ont aussi des parcours introspectifs, et donc ce n’est pas lié qu’à Maxime.
Max : Carrément, c’est d’actualité ! On est tous un peu dark en ce moment…

Vous avez à peu près le même âge, non ?
Max : Exactement ! À un ou deux ans près… Oui c’est la phase (rires)
Antonin : La crise des 25 ans !

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L’image paraît aussi importante que la musique pour vous…

Max : Aujourd’hui je pense que c’est hyper important, quand on commence un projet, d’avoir une vision à 360°, parce qu’on vit dans un monde qui va à 1000 à l’heure. Si on sait ce qu’on dit avec notre musique mais pas au niveau visuel, ça ne va nulle part. Donc je pense que c’est important d’avoir une vision concise et un tout.

Est-ce qu’il y a aussi quelque chose qui a été travaillé dans la scénographie et qui va dans ce sens ?
Quentin : Oui, à fond, il y a des choré, il y a plusieurs animaux… (rires) Venez nous voir, il y a des trucs incroyables !
Akim : Des cracheurs de feu…
Max : Plus sérieusement, on a cinq symboles sous forme de médaillon qu’on porte sur scène. J’ai aussi commencé à développer une application qui réagit au son : les sons de ma guitare et la batterie sont dirigés dans un ordi, et une projection va changer en fonction de ce qu’on va jouer.
Antonin : Ça va moduler l’image.

Et ce sera quoi comme projection ?
Max : C’est assez abstrait, des formes organiques.
Antonin : Ce sont des bulles qui se déconstruisent, qui grandissent, etc.
Max : Par exemple, si on fait des notes graves ou aiguës, ça ne sera pas la même chose…

Quand est-ce qu’on pourra voir ça sur scène ?
Max : D’ici la rentrée j’espère !
Akim : Il faut qu’on le perfectionne en résidence, et il faut un technicien qui monte ça.
Quentin : En fait on est obligé de devenir célèbres parce qu’il faut une scène assez grosse pour utiliser ça… Et maintenant qu’il a fait l’appli, on s’est dit qu’on était obligé de faire de grosses scènes. (rires)

D’autres scènes de prévues d’ici la rentrée ?
Quentin : 15 avril, à Londres pour un festival. C’est gratuit !

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