L’animateur-journaliste Raphäl Yem (MTV, Radio Nova), craque pour la Villa Schweppes à Cannes, et croque une série de portraits d’artistes à la cool. Aujourd’hui : Cédric Couvez, alias CätCät.
Je croise Cédric Couvez sur la terrasse de la Villa Schweppes. Lunettes de soleil, grand sourire et un tee-shirt “Ici c’est Paris”. “Parce qu’on est champion putain de merde !”. Hier soir, les DJs Pone, Naughty J et James lui refilent le micro : “À côté des DJs de NTM, je me suis pris pour Joey Starr, et là j’ai exulté… J’ai bien gueulé et grâce à moi, tout le monde était au courant que le PSG avait gagné”.
Du PSG à Evry, il n’y a pas grand chose. Cédric y a grandi, s’y est ennuyé. Cannes, ses fastes, ses étoiles, ses scandales, ses fêtes, il en rêvait : “Je regardais Nulle Part Ailleurs, l’ancêtre du Grand Journal et je me disais : “Ils ont l’air de bien s’amuser””. Je ne m’imaginais pas que quelques années plus tard que je serais ici, à jouer à la Villa Schweppes, à m’amuser autant”. Avec un “Bac +O,5” dans la poche de son bermuda, après 6 mois dans un IUT de Paris, il est “entré à Paris par la porte des chiottes. Je voulais quitter la banlieue pour conquérir Paris en bon Rastignac”.
“Je voulais quitter la banlieue pour conquérir Paris en bon Rastignac”, Cédric Couvez
Son plan ? La musique, parce qu’on peut “faire péter les frontières”. Éclectique, “mais qualitatif”, sa bande son va de Dr Dre aux Red Hot, à qui il voue un véritable culte, allant même jusqu’à se tatouer leur blaze sur le bras il y a trois ans à L.A. “Je suis tendance californienne, mais j’étais pas contre New York”, prend-il soin de préciser. “Mon père était très Rock des 70’s, ma mère adorait Cabrel, et moi, j’écoutais tout ce qu’ils n’écoutaient pas”.
Il se construit un parcours multi-casquettes (journaliste, animateur TV, entertainer, DJ pour les soirées de films), et dit fièrement que c’est son 13ème Cannes d’affilée. Une année porte bonheur puisqu’il vient cette fois sous le masque de CätCät, un projet musical très personnel, fusionniste, qu’il lance en passant le chiffre fatidique des 30 ans, et avec cette obsession : “faire de la musique électronique, écoutable de 7 à 77 ans, tout est restant exigeant.”
Cannes, cette bulle de musique
“Plus qu’un festival de cinéma, Cannes, c’est devenu un festival pluridisciplinaire où la musique est passée à un autre stade. Plus que le cinéma, c’est presque devenu un festival de musique. J’ai connu Cannes quand on y passait que des musiques de mariage, et maintenant, c’est un des plus grands festivals de musique en France. Notamment à la Villa Schweppes, où tu as des choix et des partis pris“.
“Avant, quand je venais à Cannes, c’était un marathon”, Cédric Couvez
Hier soir, il jouait aux côtés de Leam, Greg Boust ou encore la patronne, Jennifer Cardini. Et si vous faites bien attention, vous remarquerez que juste avant de performer, il suce son pouce dans un doudou, “sa toutouille”… comme pour se rassurer. “Avant, quand je venais à Cannes, c’était un marathon. Aujourd’hui, c’est un sprint, je viens en mode Go Fast : trois jours et tu te casses”.
L’un de ses meilleurs souvenirs ici ? L’année dernière : “On a passé six jours en apnée sur le bateau, avec des moments extraordinaires, comme un énorme back to back avec Yuksek, en naviguant de la baie de Cannes pour aller à Nice, et c’était juste génial.”
“C’est très très couillon Cannes, c’est pas un truc sérieux. Tout le monde se met en mode débile. Ici, faut pas avoir de cerveau pour survivre à Cannes. La première question qu’on te pose, c’est : “Tu étais où avant”, et “tu vas où après ?””. Pour survivre à ce rythme fou cannois, sa go lui prépare chaque matin un cocktail à base d’Aspegic et de Citrate de Bétaïne. Radical !