Skip to content

Ça c’est Palace !

Paris, 8 rue du Faubourg Montmartre. Cette adresse ne vous dit peut-être rien, mais elle a été pendant cinq ans le lieu de rendez-vous (et d’obsession) du Tout Paris en quête d’une nuit improbable. Bienvenue au Palace. Le Palace, c’est un mythe, le symbole des années 80, et des fêtes folles : c’est toute une époque qu

Paris, 8 rue du Faubourg Montmartre. Cette adresse ne vous dit peut-être rien, mais elle a été pendant cinq ans le lieu de rendez-vous (et d’obsession) du Tout Paris en quête d’une nuit improbable.

Bienvenue au Palace.

Le Palace, c’est un mythe, le symbole des années 80, et des fêtes folles : c’est toute une époque que les habitués se remémorent (avec une larme de nostalgie branchée à l’oeil) en glissant en introduction un ‘Oh fallait y être‘. Derrière ce lieu, un homme brillant, l’âme du club, Fabrice Emaer, à l’époque déjà propriétaire du réputé club gay le Sept, qui décide d’investir en 1977 un lieu plus grand pour surfer au mieux sur la vague disco qui inonde les dancefloors du monde entier : Paris se prépare à groover en pattes d’eph et col pelle à tarte.

Party made in Paris

Le Palace se place instantanément comme le pendant français des grosses discothèques new-yorkaises telles que le Studio 54 qui dessinait, à grands coups de soirées hallucinantes et de n’importe quoi, les nouveaux codes de la nuit. Le Palace sera à l’image de Paris, plus fastueux-intello que l’entrepôt américain, un véritable théâtre aux colonnes antiques imaginé par le peintre Gérard Garouste. Une Comédie Française à la sauce décadente.

L’inauguration s’ouvre sur la voix de la chanteuse Grace Jones, qui y interprète une version culto-déroutante de La Vie en Rose. Le ton est donné, le Palace est “the place to be” et devient le perchoir préféré d’oiseaux de nuit désireux de percer le mystère du lieu autant que d’y être vu. Mais le plumage est-il plus important que le ramage ? Détrompez-vous, malheureux!

Faire la fête avec un chercheur du Collège de France

S’y affichent Prince, qui y donnera son premier concert parisien, Roland Barthes et Andy Warhol, Jean-Paul Goude et Karl Lagerfeld, la bande de Christian Louboutin et celle d’Yves Saint Laurent, et de nombreux inconnus venus chercher l’inconcevable. Tout ce beau monde hétéroclite, riches et pauvres, célébrités et anonymes réunis dans ce temple de la nuit, se mélangeant pour faire la fête et parfois plus…

On rallume les lumières

La fête durera 5 ans jusqu’au décès soudain de Fabrice Emaer, subsistant comme un haut lieu des possibles, vecteur des tendances comme la house music (Laurent Garnier y a fait par exemple ses débuts). Les portes du Palais de la nuit finissent pourtant par se fermer en 1996, laissant des oiseaux orphelins dorénavant occupés à cristalliser le mythe comme Paquita Paquin dans son génial ouvrage ‘20 ans sans dormir‘. On donnerait cher pour y passer une tête et taper la discute avec Jagger autour d’un cocktail, intégralement, et seulement, revêtu de paillettes. On est comme ça nous.