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Asa à coeur ouvert : l’interview de notre rédactrice en chef invitée

Après “Aşa” et “Beautiful Imperfection”, la chanteuse nigériane revient avec Bed Of Stone, un album écrit au cours d’une tournée à travers le monde, dans lequel elle a mis tout son coeur.

Villa Schweppes : Comment êtes-vous arrivée en France ?

Asa : Ma famille a vécu pendant 6 ans en France avant de s’installer à Lagos au Nigéria. Moi je n’y suis restée que 2 ans. Mon père faisait ses études à Paris. J’ai renoué avec la France grâce à l’Alliance Française à Lagos. C’est un endroit où les jeunes artistes qui font de la musique peu conventionnelle peuvent s’exprimer et répéter. J’étais la chanteuse d’un groupe originaire de Marseille. On a testé beaucoup de choses, créé des chansons assez originales. Ça a plu donc on est parti en tournée en France. Et j’étais de retour !

Quel genre de musique faisiez-vous au départ ?

Je pense que je faisais la même musique qu’aujourd’hui. Elle est peut-être maintenant simplement plus mature. A l’époque, je me cherchais encore. J’écoutais beaucoup de soul : Erykah Badu, Lauryn Hill, Billie Holiday, Ella Fitzgerald mais aussi du Bob Marley et un peu de Fela Kuti.

Après ma dernière tournée je me sentais vide, j’avais besoin de voir des gens. J’ai projeté tout cela dans mon nouvel album.

L’afrobeat était important à l’époque au Nigéria n’est-ce pas ? Est-ce qu’il a influencé votre musique ?

Oh oui, énormément. L’Afrobeat c’était et c’est toujours une culture. Mon père jouait tout le temps du Fela Kuti donc c’est sûr que ça a influencé ma musique.

Quels thèmes aimez-vous aborder dans vos chansons ?

Je parle de tout ce que l’on peut ressentir. J’aime penser que je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas. Ce dont je parle concerne tout le monde.

Et quel message adressez-vous dans vos chansons ?

Le message global de mes chansons, je dirais que c’est : “il n’y a rien de nouveau sous le soleil”. Tu es malheureux ? Sache que je peux l’être aussi. Nous sommes tous semblables. J’aime la force que peut avoir la musique. La musique peut mettre fin à une guerre vous savez !

Quelle place tient la scène dans votre vie d’artiste ? Est-ce quelque chose de difficile ?

La scène en elle-même n’est pas difficile, ce qui est difficile c’est quand tout s’arrête. On passe 200 jours avec les mêmes personnes et tout à coup, on se retrouve seul avec soi-même. Après ma dernière tournée je me sentais vide, j’avais besoin de voir des gens. Je cherchais aussi l’amour à l’époque… J’ai projeté tout cela dans mon nouvel album c’est certain.

Que signifie le titre de votre opus, Bed Of Stone ?

“Bed Of Stone” est au départ une chanson qui parle d’un sentiment d’inconfort. On le ressent dans tout l’album c’est pour cela que j’ai décidé de lui donner son nom. En fait, l’opus avait déjà été enregistré une première fois mais il ne me plaisait pas du tout, ce n’était pas moi. J’ai donc tout recommencé à zéro. Bed Of Stone faisait bien écho à tout cela.

On ressent fortement l’influence du blues dans votre album, quels sont vos chanteurs de référence ?

Ah il y en a beaucoup ! Ray Charles, Robert Johnsonn, Sun House, Lightening Wolf, et Malouma (Madagascar).

Mis à part le blues, écoutez-vous d’autres genres de musique ?

J’écoute vraiment de tout : de la pop, de l’électro, du rock. Le seul genre que je n’apprécie pas trop c’est le métal. Mais je comprends qu’on puisse en être fan. Si vous êtes stressé, c’est le parfait exutoire !

Êtes-vous connectée ?

L’album a été enregistré une 1ère fois mais il ne me plaisait pas du tout, ce n’était pas moi. J’ai donc tout recommencé à zéro.

Oui, je le suis assez. Je passe du temps sur internet mais je ne suis pas accro comme certaines personnes. Je n’ai pas grandi comme ça, je suis quelqu’un d’assez réservé. Vous ne me verrez jamais me prendre en photo dans ma salle de bain par exemple ! Après, j’accepte cette nouvelle génération très connectée, il faut vivre avec son temps.

Avez-vous découvert des artistes français récemment ?

Oui, j’ai vu le concert d’un groupe il y a quelques jours mais j’ai oublié le nom… Ah si, c’est Feu! Chatterton. J’écoute aussi beaucoup Féfé, je l’adore.

Vous voyagez beaucoup grâce à vos tournées n’est-ce pas ? Est-ce que cela a changé votre manière d’écrire ?

Oui, j’ai la chance de voir du pays. Ce qui m’intéresse quand je voyage, c’est de découvrir comment les gens écrivent ailleurs. Je suis allée à Nashville parce que c’est un peu la capitale des compositeurs. Les gens ont là-bas une toute autre façon de travailler. On se met à plusieurs autour d’une table et on brainstorme de 9 heures à 17 heures. C’est une expérience extraordinaire, je n’étais pas du tout habituée à ça ! Moi j’ai l’habitude de commencer par gratter seule ma guitare. J’ai besoin de me dessiner une image dans ma tête. Le texte vient après.

Bed Of Stone, sortie le 25 août (Naïve)

Site officiel d’Asa

Retrouvez Asa en Rédactrice en Chef du 29 au 31 août sur Villa Schweppes