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45 minutes avec Joseph Mount, l’architecte de Metronomy

Rencontre avec Joseph Mount, le talentueux leader de Metronomy à l’occasion de la sortie du quatrième album du groupe anglais, Love Letters.

Ces jours-ci, difficile de faire plus chic qu’une interview de Metronomy, le groupe anglais devenu culte depuis la sortie en 2011 du magnifique The English Riviera. Enfin chic… Joseph Mount le leader incontesté de la formation qui a sorti son quatrième album le 11 mars, est tout simplement partout : de la couverture des Inrockuptibles aux colonnes du Parisien jusqu’au plateau du Before de Canal + ! Alors comment se sentir privilégiés dans la masse ?! 45 minutes avec Joseph auront suffit à éradiquer définitivement cette question.

Mais on aurait dû s’en douter : l’album Love Letters à la pochette et aux influences psychés nous téléporte dans une période faste de la musique, les beautiful sixties, tout en intégrant des sonorités d’aujourd’hui qui interviennent comme un repère dans cette structure un rien vintage.

Vintage le mot est laché et correspond au lieu de rendez-vous : la Maison de la Radio, bâtiment culte de la radio française depuis l’année de son inauguration en… 1963. Un lieu qui fascine et intimide, et qui sue littéralement la musique : au bout d’un dédale de petits couloirs desservant des studios, nous retrouvons Joseph dans une petite loge qui surplombe un amphithéâtre où s’enregistre une session classique : comme dans une bulle au-dessus d’autre chose, le chanteur de Metronomy semble tout à fait à son aise, en parka-basket. On amorce tout de suite sur une question icebreaker sur le titre de l’album en lui demandant s’il est ‘romantique’ et il sourit et lance un “oui je pense que je le suis ou que je l’étais… Parce que maintenant je suis en couple alors je peux m’abstenir“. Et oui Joseph est drôle comme tout Anglais qui se respecte. Mais il est aussi intello quand il aborde son travail de composition et de production, s’attardant sur l’importance de l’acte de créer et de l’intention dans la musique. Il s’énerve un peu aussi en disant des mots comme ‘pissed off‘ ou en nous lachant comme un évidence ‘je préfère les disques aux concerts‘ et un ‘les années psychés c’est pas que les pattes d’eph et les lunettes rondes‘… Puis il se fait d’un coup accessible en évoquant la pop music et ce côté populaire qu’il affectionne et son besoin de s’éloigner un peu de la technologie pour se rapprocher d’un travail ‘d’artisan’. Il suffisait de regarder ses mains pour s’en rendre compte.

Et quand on lui demande qui il admire il dit en réfléchissant avec une petite voix ‘des gens comme David Bowie ou The Beatles‘… Evidemment, un rejeton des Quatre de Liverpool et de Bowie. On ne peut s’empêcher d’entendre ce dernier dans la voix de Joseph qui ne s’en cache pas, lui qui ne se voyait pas chanteur et qui semble le devenir consciemment avec cet album. Une voix qu’il expérimente, travaille au fil de morceaux cinématographiques qui alternent entre mesures mélancoliques et claques rythmiques.

Time’s up, on se lève et Joseph nous tend la main avec un ‘Bye Guys‘ : on la voit, gigantesque, qui vient vers nous et on la sert différemment après ces 45 minutes.

Metronomy sera rédacteur en chef invité de VillaSchweppes.com du 14 au 16 mars 2014 .