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“Turn Blue” : les Black Keys peuvent-ils périmer ?

Le 13 Mai, les Black Keys sortiront “Turn Blue”, leur huitième album. L’occasion de vérifier ce qui succède à l’âge mûr : l’âge pourri.

Leur précédent album, El Camino, propulsé par le single Lonely Boy, roulait tout seul sans jamais vraiment passer la seconde. Pas de crash mais pas de de flash non plus. A l’image du danseur du clip, le son des Black Keys prenait du bide, mais n’en faisait pas un. Le groupe voulait tailler pour les stades, gonflait le son, contenait plus d’air mais aussi plus de vide et finissait (tout de même) par récolter trois Grammy Awards. Les enfants sont comme ça, dès qu’on les félicite, ils se relâchent, et) de leur prochain album Turn Blue qui n’avait de fiévreux qu’une sueur rance et deux membres ankylosés. Torrent de déceptions sur l’Internet, les fans comme les profanes sont circonspects face à ce nouvel objet toujours produit par Dangermouse (moitié de Gnarls Barkley). On ne retrouve rien de leur collabs précédentes, les sons des grandes plaines, le maquillage sexy des arrangements, les grands choeurs ou les pianos canailles. Absents aussi : toute la fureur ainsi que le dénuement jusqu’à l’os, jusqu’à l’essence du blues, propre aux Black Keys.

Mais qu’est ce qui reste ? Un album (nous avons pu l’écouter) qui cherche à embrasser toutes les 70’s du rock mais ne finit que par les embarrasser. Que nous sommes durs. Disons que le duo caresse plusieurs (sous) genres du rock 70’s, son blues, son psyché, les effleure mais sans jamais vraiment les toucher. Ni tubesque, ni entubeur, ce nouveau Black Keys affirme que lorsque rien ne se crée et que les choses se perdent, il est temps de (se) transformer. Face à ce Turn Blue, on aurait presque préféré un blues return .