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St Germain : “Le Rex, c’est un peu toute l’histoire de l’électro parisienne”

À l’occasion de son concert au Grand Rex pour les 30 ans du Rex Club, nous sommes partis à la rencontre de St Germain, musicien incontournable de la scène électronique française, mais aussi l’un des premiers clients du club du boulevard Poissonnière.

Villa Schweppes : Nous étions avec votre attachée de presse il y a un instant. Elle nous a dit que vous étiez un ours qui dort la journée et vit la nuit. Si on vous prend au pied du lit, nous sommes désolé.

St Germain : Disons que je ne suis pas du matin, ça c’est sûr. Je me couche vers 7h du matin et je me lève vers 12h-13h.

Vous êtes plus productif la nuit ?

St Germain : Je n’arrive pas à être productif le matin. Ce n’est qu’à la nuit tombée que ça repart. Je trouve qu’il y règne une autre atmosphère.

Pour rester un peu dans ce terme de la nuit, on souhaite vous parler des 30 ans du Rex Club. Qu’est-ce que cet établissement représente pour vous ?

St Germain : C’est un peu toute l’histoire de l’électro parisienne. Ça a réellement commencé là, je pense. En parallèle des raves, le Rex était quasiment le seul endroit où on pouvait se retrouver dans un local pour faire la fête avec des DJs internationaux. C’était la même ambiance, les mêmes personnes atypiques, de tous les âges et, surtout, sans aucun jugement à l’intérieur. C’était peace & love. La musique était vraiment différente de ce qui se jouait ailleurs.

Être un raveur, à l’époque, c’était intégrer un cercle assez fermé ?

St Germain : Oui. Aux toutes premières raves, on était 20-30. C’était dans les bois, on emmenait la sono, les platines, trois spots mais, surtout, du son, du son et du son. Puis il y a eu un effet boule de neige, de plus en plus de gens venaient. D’un point de vue sécurité, ça devenait compliqué, alors certains allaient se réfugier au Rex. Et puis, là-bas, il y avait un certain confort : on n’avait pas besoin de rapporter du matériel et le son était bien meilleur.

On a tendance à se dire “c’était mieux avant” et à idéaliser la culture clubbing de l’époque. Est-ce que, selon vous, la nouvelle génération a quelque chose à envier aux anciennes ?

St Germain : Ça fait le même effet pour un jeune de maintenant de découvrir les clubs. Seulement, nous, on a vécu ce mouvement comme une révolution. Je ne dis pas que c’était une meilleure période mais il y avait quelque chose de particulier : c’était l’époque de Canal +, des Nuls, etc. C’était pas le même délire.

St Germain

St Germain

Villa Schweppes : Pour votre date au Grand Rex, le 17 mai prochain, qu’est-ce vous préparez ?

St Germain : Il y aura peut-être des guests. Sinon, ce sera le même live que je fais d’habitude. Nous allons certainement ajouter, en clin d’oeil, quelques morceaux classiques de house de Chicago ou Detroit, à ma sauce.

Juste après, vous jouerez en DJ set en after party au Rex Club. C’est une pratique que vous n’avez pas l’habitude de faire. Comment vous appréhendez la chose ?

St Germain : J’ai dû jouer en DJ set 6-7 fois depuis que je fais de la musique. Ce n’est pas ce que je préfère faire mais, là, c’est une date assez particulière puisque je jouerai avec DJ Deep et Alex From Tokyo. C’est un petit peu les vieux copains derrière les platines. Normalement, on devrait jouer chacun notre tour. Comme DJ Deep est très techno et house et moi plus afro house et afro deep, je ne sais pas si l’échange des platines sera simple. On le fera au feeling !

Est-ce que vous pouvez résumer l’esprit du Rex Club en un track ?

St Germain : Je vais dire “Can You Feel It”. Plus que le Rex, il résume même une époque, pour moi.