Avec “Sweet Sound of Ignorance”, Soko signe un clip coloré et dirigé par ses soins. Une vidéo qui annonce surtout une nouvelle direction dans l’air du temps.
Il est loin le temps où Soko était bénéficiaire d’un buzz inespéré sur sa folk song naïve, lo-fi mais revancharde “I’ll Kill Her”. Devenue un véritable objet pop, aux frontières de la it-girl et de la musicienne dont on attend éternellement l’embrasement, elle avait mis finalement les pendules à son heure avec un second album esthète et référencé.
My Dreams Dictate My Reality l’avait, en effet, propulsé au coeur des débats dans la presse spécialisée. De la question de savoir s’il s’agissait d’un disque de pose ou d’un petit chef d’oeuvre inattendu, on retiendra que la jeune femme à le goût de savoir s’entourer pour faire des disques qui sonnent et autorisent tout l’étalage de son univers selfie-vhs démesuré.
Pourtant, à l’écoute de son nouveau single, “Sweet Sound of Ignorance”, on se dit qu’il est peut-être temps de considérer Soko comme un véritable marqueur de (fin ?) de tendance. Si elle actait de la fin d’un revivalisme 80’s sur son précédent opus, elle semble reprendre ici les codes de la pop bricolo de Mac Demarco et consorts qui, certes usés, semblent faire là un dernier baroud d’honneur.
Bien qu’on puisse donc poser l’idée que Soko puisse marquer la fin de certains courants esthétiques majeures des musiques “indie”, il ne faut pourtant pas jeter le bébé avec l’eau du bain : le morceau n’est en effet pas mauvais pour autant et le clip qui l’accompagne, lancé en grande pompe avec le magazine américain Nylon, devrait pour le moins attirer l’oeil. Décor en carton-pâte, rêverie infantile : réalisatrice, l’artiste joue la carte du premier degré arty et c’est visiblement là quelque chose qui devrait réjouir ses fans. Surtout, voilà l’annonce d’un nouveau long format, sur lequel elle travaille actuellement.
