En provenance de Washington, sur le label français Danger Records, Sneaks est l’incarnation d’un minimalisme chaud nécessaire à 2015.
Quand Danger Records a annoncé la sortie du long format de Sneaks, c’est d’abord ce mystérieux artwork – provisoire – en noir et blanc qui a attiré notre oeil : une photo à l’arrache incrustée dans une mise en page de galeriste germanopratin, il annonçait la couleur.
Le groupe est plutôt avare en information à son sujet : on ne saura rien d’autre que leur provenance, Washington D.C. Pas plus d’infos sur la formation – un duo basse-voix ? – ni sur les patronymes des musiciens : on sait seulement que le projet est né l’an passé, et qu’ils ont donné quelques concerts aux États Unis.
Des morceaux bruts mais sensuels
Leur disque est si puissant que vous feriez bien, même si le vinyle n’arrive qu’en avril, de vous mettre en boucle sur les 7 premiers morceaux proposés sur bandcamp. La formule est racée : une boîte à rythme aride, une basse métronomique, une chanteuse au spoken word volcanique. On est a deux doigts de dire que c’est une version sexy et américaine des anglais Sleaford Mods.
Sans aller jusque là, le disque navigue dans des eaux troubles, entre fierté (post-)punk et sensualité en chocs thermiques. Le minimalisme de la formule impose une sobriété bienvenue, dans laquelle se débat cette chanteuse magnétique à la fureur glaciale. “Tough Luck”, “True Killer”, “X.T.Y”. : le disque enchaîne tube sur tube, rappelle la classe de The Kills dans leur plus belle période, mais dans une version bien plus moderne.
L’album va se répandre dans vos lecteurs à vitesse grand V grâce à un bouche à oreille qui est déjà en marche. Vous feriez bien de vous y préparer dès maintenant, en l’écoutant, tous volumes poussés à fond.
Il se dit que Sneaks fera quelques dates en France en avril pour la sortie du LP. Ce serait bête que vous les ratiez.