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Record Store Day 2015, Pedro Winter : “Pour réunir le skate, la musique et le fun, je suis toujours partant !”

Le 18 avril, à l’occasion du Record Store Day, Ed Banger sort deux projets. Interview de Pedro Winter, boss du label pour en parler.

Villa Schweppes : En quelques mots, que se passe-t-il lors de ce Record Store Day ?

Pedro Winter : L’idée est d’inciter les gens à rendre visite à leurs disquaires préférés. L’être humain devenu fainéant clique et zappe… Il est temps de se reprendre en main. C’est une super initiative qui a démarré aux États-Unis, un collectif de magasins indépendants qui l’ont lancé. Ce projet est fou, l’idée de départ est : ” Si on demandait à nos labels indés favoris de sortir des disques ? “. Il faut lire entre les lignes. C’est génial et en même temps désolant. En tout cas, moi j’aime l’idée et ensuite qu’elle soit récupérée par les majors ne me dérange pas plus que ça…

En quoi l’année 2015 est intéressante pour cet événement, quelles sont les projets ?
Je vais me jeter sur une cassette audio que Metallica sort pour ce Record Store Day.

P.W. : Je ne suis pas au courant de toutes les sorties. Plus les années passent et plus le nombre de sorties se multiplie. En ce qui nous concerne chez Ed Banger, on sortira deux disques. L’envie est d’associer des artistes pour créer des projets transversaux. Des disques aux formats différents, des rencontres singulières… En bon fan que je suis, je vais me jeter sur une cassette audio que Metallica sort pour ce Record Store Day 2015 !

C’est une belle association d’artistes, est-ce que vous pouvez nous en parler ? Comment ça s’est fait ?

Rebrancher mon vieux sampler a été libérateur.

P.W. : Pour la bande originale de ” Gypsy Life “, c’est tout simplement une belle histoire. La culture skate m’a ouvert les yeux, les oreilles et l’esprit. J’avais 14 ans quand j’ai décidé de plonger dans cette culture alternative. Même si j’ai arrêté de skater depuis bien longtemps, je reste attaché et sensible à ce milieu. Jérémie Daclin, le boss de la marque française Cliché m’a appelé pour me proposer de composer 30 minutes de musique pour leur prochaine vidéo. J’ai immédiatement accepté, je me suis enfermé en studio quelques jours avec mon vieux pote guitariste Bogue. J’ai ressorti ma vieille MPC 2000 (sampler Akai) et on a jammé ! Je voulais un truc spontané et ” rough “. Je suis vraiment fier du résultat et de cette collaboration. On a confié l’Artwork de la pochette à l’artiste et skater américain Chet Childress. C’est un projet global, une rencontre comme je les aime. Réunir le skate, la musique, l’art et le fun, je suis toujours partant ! Le deuxième projet que nous proposons pour ce Record Store Day est aussi une histoire de rencontre. L’artiste molécule est parti en mer enregistrer un album sur un chalutier. De son voyage, il reste un livre de photos et un CD publiés aux éditions Classic. Nous poursuivons le voyage en gravant sur un vinyle cette traversée poétique au son d’une techno profonde et solaire. Un objet magnifique, je suis content d’avoir croisé sa route !

Dans le communiqué de presse, il est dit que vous retrouvez le monde du skate. Vous l’aviez délaissé ?

P.W. : J’ai délaissé le Dome (Palais de Tokyo), l’endroit où je skatais jour et nuit… Je n’ai plus 20 ans non plus !

Comment avez-vous travaillé les morceaux ? Quel univers est présent ?

P.W. : Rebrancher mon vieux sampler a été libérateur. J’ai retrouvé plein d’ébauches de beats, de morceaux sur lesquels je bossais. J’ai appelé mon ami Bogue pour claquer des riffs qui ” grind “, la musique est très importante dans les vidéos de skate, je ne voulais pas décevoir les gars de Cliché. Il y a 2 facettes sur cette B.O, une partie bien skate rock speed, influencé par Sonic Youth et Rick Rubin. L’autre facette est plus moderne, électro et uptempo.

Qu’est-ce qui est ” gypsy ” dans votre vie en ce moment ?

P.W. : Pas grand chose comparé à leur délire dans la vidéo…

Qu’est-ce que l’on peut dire de Molécule, quel artiste est-il ?

P.W. : C’est un artiste discret qui mène sa barque avec intelligence. Son label mille feuilles commence à faire du bruit, c’est mérité. Sa techno est mentale, j’ai été touché.

Plus sur vous : quels vinyles passez-vous dans les bureaux Ed Banger ?

P.W. : J’ai rangé ma collection, on a 5000 vinyles à disposition, on écoute de tout. Je partage tout ça avec mon acolyte Raphaël avec qui j’aime parler du passé, du futur, de musique tout simplement. On se plonge autant dans un vieux Mos Def, le dernier L.i.e.s et mes éternels Kenny Dope.

Et chez vous ? Est-ce que certains sont inavouables ?

P.W. : Pourquoi aurais-je honte d’aimer ” Frankie Goes To Hollywood ” ou ” Tears For Fears ” ? (Rires).

Quelle est l’actu du label Ed Banger ?

Cassius approche de la fin de la prod de leur nouvel album.

P.W. : Après Record Store Day on sort deux maxis. Un nouveau Boston Bun, Just for freaks vol 2 un maxi pour les clubs sombres. Un nouveau Mr Flash, dernier extrait de son album Sonic Crusader avec plein de remixes super excitants. Cassius approche de la fin de la prod de leur nouvel album, très très dur de résister à vous en dire plus. Breakbot, Justice et Sebastian sont en studio… Hâte de partager tout ça avec vous en 2015 et 2016.

Quelles sont vos projets perso ?

P.W. : On a plein de beaux disques à sortir, je suis toujours autant excité. J’ai mon émission sur Mouv’ tous les vendredis soir de 23h à 00h. On a notre émetteur dans notre cave www.edwreck.com , des envies de fanzine, toujours…

Que faites-vous la nuit si vous ne dormez pas ?

P.W. : Désolé de te décevoir mais la nuit je dors #daddylife.

Si je vous dis Schweppes, vous pensez… ?

P.W. : Sers moi donc un bon Gin Tonic!