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On a rencontré Lou Doillon, et elle nous a parlé de son métier

Le nouvel album de Lou Doillon est sorti, et il a beaucoup fait parler de lui. Donc on a voulu savoir ce qui se cachait derrière ce “patchwork”, comme elle aime l’appeler. Et voici ce qu’on a découvert sur sa façon de travailler…

Cette fois-ci, nous n’avons pas bravé les éléments pour notre rencontre musicale, mais les dizaines de guitares entreposées un peu partout dans le showroom où nous avons retrouvé Lou Doillon. Posée dans un gros fauteuil club, la chanteuse nous a livré les secrets les mieux gardés de son métier au fil d’une discussion… passionnée ! Elle nous a aussi parlé de son nouvel album, accessoirement.

Lou nous explique, un bras sur l’accoudoir, que ce nouvel album est né de “son désir de fantaisie”. Véritable patchwork, elle y a mis toutes ses influences sans se limiter à un seul style, ni à un seul producteur, et encore moins à une seule manière de composer. “Oppositions, paradoxes, équilibres” : voilà comment elle résume Soliloquy. Un nom qu’elle a trouvé de manière un peu inhabituelle, nous confie-t-elle, en riant.

Dès mon premier album Places, je m’étais créée un petit rituel. La dernière chanson enregistrée devenait le titre de l’album.

Villa Schweppes : Quel est ton petit secret pour trouver les noms de tes albums ?

Lou Doillon : Nommer un album, c’est compliqué. Surtout parce que c’est la dernière étape du travail, qui arrive quand on est rincé de fatigue. Dès mon premier album , je m’étais créée un petit rituel. La dernière chanson enregistrée devenait le titre de l’album. Je n’ai pas fait ça cette fois-ci. La dernière chanson que j’ai enregistrée était “Snowed In”. Et “Snowed In”, après “Lay Low”, ça faisait un peu trop dramatique, donc j’ai choisi l’avant-dernière chanson enregistrée : “Soliloquy”. J’aimais bien l’idée du soliloque et de la référence à la théâtralité antique. Dans l’album précédent, je voulais retourner à mes racines, sans artifices. Je ne pouvais pas aller plus loin. J’ai donc rebroussé chemin vers la théâtralité. Avec Soliloquy comme titre, ça fait sens.

Voici un album très théâtral, donc, qu’elle a créé avec non pas avec un, mais deux producteurs. Elle voulait changer de manière de faire. “Car quand on est avec un seul producteur, on devient un duo. C’est une collaboration charnelle qui naît. On se met à créer un point de rencontre qui donne une couleur entière à l’oeuvre”, nous explique-t-elle avec de grands gestes. Là, Lou voulait éviter ça. Elle a donc bossé avec plusieurs artistes, pour découvrir de nouvelles choses : Dan Levy (The Dø), Benjamin Lebeau (The Shoes) et Nicolas Subrechicot. Dont elle parle avec beaucoup d’admiration, on note.

Lou Doillon nous parle de son nouvel album, Soliloquy

Lou Doillon nous parle de son nouvel album, Soliloquy

Villa Schweppes : C’est quoi l’envers du décor avec les producteurs ?

Lou Doillon : Pour moi, la base de la relation avec un producteur, c’est le désir. Je préfère travailler avec quelqu’un avec qui il y a un grand désir même si je ne suis pas sûre musicalement, que l’inverse. J’ai donc choisi des personnes avec qui je sentais ça, même si leur univers musical est très différent. Dan et Benjamin, par exemple, c’est le jour et la nuit. Chaque producteur me voit à sa façon, mais j’étais quand même le point central de tous ces gens. Donc j’ai pu m’amuser à incarner différentes facettes de ma personnalité. Avec Benjamin Lebeau, c’est plus rock, punk. Avec Dan Levy, c’est plus de l’ordre de l’épique, du cinématographique. Ce qui ressort des morceaux produits avec Nicolas est mon amour pour les comédies musicales. Tout ça donne un brassage de plein de choses que j’aime. Avec des musiques toutes très différentes… mais complémentaires à la fois.

J’ai envie que les gens mangent mon travail.

D’ailleurs, Lou a grimacé lorsqu’on lui a demandé de choisir son morceau favori de l’album – ou celui qui était le plus représentatif. Elle n’a pas pu le choisir. Pour elle, “ils sont tous indispensables à l’album, car ils représentent quelque chose qu’elle avait besoin d’incarner à tout prix, même dans les moments de faiblesse”. Elle ne peut pas monter sur scène et chanter ce Soliloquy si elle se sent “moyen bof”. Elle se sent obligée d’y aller à fond. “Une sorte de guet-apens” qu’elle s’est tendu, nous dit-elle avec franchise. Et c’est un choix qu’elle ne regrette absolument pas.

Villa Schweppes : En parlant de monter sur scène, on a hâte de retrouver son public après plusieurs mois de travail acharné en studio ou on a plutôt envie de se reposer ?

Lou Doillon : Non, on a hâte ! C’est d’ailleurs la prochaine étape, là. On va mettre tout ça en musique à 5 et on va s’amuser à réintégrer les chansons des autres albums ! Mais j’ai surtout hâte de voir comment le public va accueillir l’album. J’ai envie que les gens mangent mon travail. S’ils peuvent se l’approprier et que ça fasse partie de leur vie plus que de la mienne, j’aurais accompli mon travail. Et j’espère aussi beaucoup que l’opus vivra à l’étranger.

Voici le premier single du nouvel album de Lou Doillon : “Burn” :

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