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Le Festival de Cham: “Raide Carpette”

Festival de Cham, jour 2. Loin des studios parisiens de Touche pas à mon poste, le chroniqueur Bertrand Chameroy continue de faire des canneries sur la Croisette.

“Toute première fois, tou-toute première foiiiiiiiiis” : hier, 22 heures, Jeanne Mas était absente mais ils étaient une dizaine, dont moi, à délaisser la Villa Schweppes pour subir leur dépucelage cannois en foulant, pour la première fois, les marches du Palais des Festivals.

Ils espéraient assister à la projo du “Saint Laurent” de Bertrand Bonello… RATE ! Ce sera un film argentin… Horreur, malheur, stupeur dans la file d’attente :

“Attends, le truc qu’on va voir c’est argentin ? Ca sent la dépression sur grand écran à 10 bornes ! Je te préviens, je me barre par la sortie de service après la montée des marches.”

Dommage pour les esquiveurs, “Relatos Salvares”, délicieuse comédie ovniesque produite par les frères Almodovar a provoqué l’hilarité de l’assistance.

Mais avant la pénombre de salle de projection, il y a les flashs, les lumières, la foule, ses noms hurlés en majuscules avec douze voyelles “JENIFEEEEEEEEEEEEEER !!!”… Bref, c’est ce que certains appellent le “protocole-ultrakiffant-qui-te-donne-l’impression-d’être–une-star-même-si-ça-n’est–pas-le-cas”.

Mais qui dit protocole, dit règles scrictes : Il était grand, gominé, apprêté…MAIS….Portait une cravate au lieu du sacrosaint noeud pap’. SACRILEGE ! Rassurez-vous, Cannes restant la capitale mondiale du business improbable pendant la Quinzaine, notre ami festivalier a pu monter les marches moyennant la coquette somme de 15 euros en liquide, prix d’un noeud pap en très moyenne forme mais synonyme de sésame pour accéder au Palais… Business is business !

Sur le tapis rouge, les anonymes, faute d’attirer l’attention des photographes officiels, tapent la pose sur des selfies. Les iPhone crépitent, bouchons sur les marches. Au bout du sixième “attends elle est floue recommence !”, un agent de sécu se charge de réguler le traffic. Ah oui, c’est vrai, on est ici pour voir un film, pas pour se la jouer starlette en devenir !

23 heures, retour sur le voilier de la Villa Schweppes. Concert des Casseurs Flowters. Entrée en matière directe avec le désormais culte “Suce ma b*te pour la Saint Valentin”.

Ceux qui n’ont pas saisi le sens des paroles ont pu compter sur un “Monsieur dame” qui a assuré, seul dans son coin la traduction explicite en langue des signes.

Quelques “J’mettrais ma b*te dans ta rondelle” plus tard et une nuit (enfin…sieste) et quelques citrates de Bétaïne salvateurs pour les noceurs, le jour se lève sur le voilier.

Ciel bleu, soleil de plomb…Le pont est vide. Presque vide… Au bord de la piscine, affalé sur un Fat boy, serviette sur la tête, un fêtard (ou ce qu’il en reste), termine sa nuit. Ou la commence, c’est selon.

Et c’est en le voyant que je me réjouis d’avoir achevé ma soirée au Schweppes Agrum, malgré les moqueries.