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Kub : “je veux que rien ne soit prévu”

Alors qu’il venait de terminer son live pour le lancement du Villa Schweppes BPM 2016, on est allé prendre des nouvelles de Kub, le gagnant de l’édition précédente. L’occasion de retrouver ce producteur ovniesque qui zig-zague entre rythmes nocturnes et textures introspectives.

Quand on s’est quitté l’an passé, tu nous disais préparer un EP. Où en es-tu ?

Kub : Je vais sortir mon EP en mai à l’occasion d’une date que je ferai à Cannes, à la Villa Schweppes. Il y a un ou deux morceaux qui sont extraits de ce que je fais en concert. D’ailleurs, le fait d’avoir pu jouer en public plusieurs fois m’a permis de vraiment terminer ces tracks. En les confrontant au public, j’ai découvert plein de nouvelles idées. On trouvera aussi sur le disque des choses toutes neuves et des morceaux assez anciens qu’il me semblait bon d’y faire figurer.

J’aimerais maintenant cultiver une double identité : être assez doux sur disque et bien plus musclé en live

Tu joues essentiellement sur un ordi et un contrôleur : c’est un statement ?

Kub : Mon set up est conçu dans une idée d’économie. Pour autant, j’arrive à transmettre ce que j’ai à faire passer avec un contrôleur. Je peux gérer chaque élément de mon live séparément, je peux entièrement déconstruire mon morceau, le mettre en forme différemment. A terme, j’aimerais avoir assez de matière pour pouvoir être complètement libre. Ouvrir de manière plus ambiante ou muscler le jeu directement, faire exactement ce dont j’ai envie sur le moment. Que rien ne soit prévu. Sur une soirée comme celle de ce soir, je prévois une intro, un déroulé, même si j’improvise toujours un peu.

Ta musique est plutôt contemplative. Comment ressens-tu ces lives en club ?

Kub : Je fais de la musique depuis près de 3 ans de demi. Mais j’ai vraiment acheté mon matériel uniquement pour le live. Ça a changé toute mon approche. Ce que je faisais avant était très doux. Quand je me suis mis à faire du live, je me suis rendu compte qu’il était intéressant d’offrir quelque chose de plus pêchu. J’aimerais maintenant cultiver une double identité : être assez doux sur disque et bien plus musclé en live. Je trouve ça intéressant de jouer en club, mais c’est pas forcément là où je me sens le mieux.

Tes prods sont plutôt affranchies de la culture club…

Kub : Je ne suis pas issu du monde de la nuit. J’ai commencé à faire de la musique électronique avant d’aller en club. Ce n’est pas un milieu auquel je m’affilie. Je suis influencé par Max Cooper, pour son traitement de la musique, très organique, techno et posé à la fois. Marek Heman aussi, dans une idée plus house. Mais je n’écoute pas tant d’electro : du hip hop, du trip hop uptempo… J’essaie de ne pas trop écouter ce qui se fait, rester libre.

Je suis un bedroom producer

Tu vis à Lyon. Quel rapport entretiens-tu avec ta ville et sa scène électronique ?

Kub : Je suis assez seul à Lyon. J’ai aucun contact avec cette scène, et je n’ai jamais joué à Lyon. Je suis un peu nul en communication. Je contacte peu d’organisateurs de soirées, j’ai pas trop ce réseau. Il y a un gars qui serait partant pour bosser avec Roch Music, mon label, pour m’aider en booking, mais rien n’est acté. C’est désespérant de me dire que je n’ai jamais joué dans ma propre ville.

Artistiquement, vers quoi tends-tu à te diriger aujourd’hui ?

Kub : A l’avenir, j’aimerais développer un peu plus le côté musique pour l’image, participer à des clips. Travailler des visuels assez abstraits. J’aurais du mal à composer sous contrainte. La contrainte, ça me plait tout autant que ça me bloque. C’est pas naturel, je suis un bedroom producer, je n’ai aucune contrainte en soi. J’ai pas envie de travestir ma musique. La contrainte m’a fait vraiment évoluer tout de même. J’ai ré-écouté des choses qui dataient d’il y a presque deux ans, c’est dingue.

L’an dernier, tu nous confiais ne jamais avoir pensé à mixer. C’est pourtant commun de mêler une proposition live avec des Djsets. Rien n’a changé ?

Kub : Je vois le Djing et la production comme deux activités différentes. J’ai beaucoup de respect pour les Djs, mais ça ne me botte pas plus que ça. Un jour, je pourrais y trouver une nouvelle passion, mais pour l’instant, je dois avouer que ça ne m’intéresse pas.