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James Murphy met en musique l’US Open : la “data musique”, c’est vieux comme le monde

James Murphy de LCD Soundsystem met actuellement en musique les datas de l’US Open à travers un système automatisé. Ne criez pas trop vite à l’expérimental, ça n’a rien de nouveau !

Un James Murphy expérimental

James Murphy, de LCD Soundsystem, s’est lancé dans un partenariat avec une grande marque informatique pour mettre en musique les statistiques issues des matchs de l’US Open. En gros, on lui traduit les données en pistes midi, qu’il attribue ensuite à ses machines. Une nouvelle approche de la musique expérimentale, ici en la tirant de matchs de tennis.

On s’est donc lancé dans l’écoute du match Gasquet contre Monfils (dans lequel le premier s’est fait vraiment mettre à l’amende par le second) à écouter ici . Ici, on n’est pas forcément de méga fans de ce sport, et c’est peut être pour ça que l’expérience nous a semblé aussi ennuyeuse. Mais en tout cas, c’est répétitif, et même lorsqu’on est famillier de choses assez conceptuelles – errances de synthés semi audibles, musique noise, musique concrète – le duel fratricide était des plus soporifique: des ” Blip bloum bop ” plus ou moins régulier. A la limite, un concert d’encéphalogrammes qui bippent aux rythmes de différents coeurs sur les tonalités différentes nous sembleraient même plus amusant.

Mais depuis 60 ans, d’autres sont allés plus loin

La force de cette transfiguration audio réside surtout dans son acte performatif basé sur les joueurs. Mais en terme de recherche, le travail de Murphy est assez limité : il règle les machines et va prendre le thé. Certain ont été beaucoup plus loin. En effet, les ordinateurs peuvent générer leur propre musique depuis un bout de temps déjà. Par exemple, cette pièce a été composé en 1956 par un ordi et joué par un orchestre. Aujourd’hui, avec des programmes comme Puredata, on pose les règles et le reste suit. Par exemple, ce morceau a été crée par un programme du très doué Benjamin Bouvrot. Elle est incroyable, on dirait du Steve Reich.

Dans la performance, pourtant, certains prennent les devants et entre en dialogue avec la machine pour créer une véritable musique “cyborg”. Certains producteurs jouent avec ces algorithmes pour créer une excellente techno, comme c’est le cas pour ceux du crew Algorave incluant entre autre Luuma. Le résultat est très In Paradisum.

Quelques autres expérimentations ? Le jeu vidéo Minecraft, consistant concrètement à évoluer dans un monde aléatoire en déplaçant des blocs de terrain, permettait d’utiliser des “Noteblocks” pour générer de la musique, des boîtes à rythmes et autres séquenceurs, créant ainsi la première forme de musique live jouée dans un monde virtuel. De la méta électro ?

Récemment, le programme Melomics 109 a réussi à composer des morceaux digne d’un véritable compositeur humain, fort d’harmonies audacieuses et de motifs mélodiques infiniment déclinés. Son album est sorti en juillet dernier.