Hungry Music, un label made in France qui prend la techno à contrepied. On vous dresse le portrait de ce label vorace aux trois facettes.
Hybride, c’est le mot qui peut le mieux convenir lorsqu’il s’agit de définir la musique de ce label. A l’instar de tout ce qui dure dans le temps, ce label s’inscrit dans une logique inédite – du moins, encore peu exploitée dans l’hexagone. Réunir dans un même label tous les ingrédients qui permettront au collectif de s’émanciper des contraintes codifiées du genre “techno”.
La culture de la différence
Le défi n’est pas mince et pourtant c’est en partie réussi, même si la route à parcourir reste encore éprouvante, on en est certains. Le talent du groupe commence à se faire remarquer en France et dans ses pays frontaliers : Dour, Pukkelpop, Rock-en-Seine, Solidays, le Montreux Jazz Festival ou encore les Transmusicales de Rennes, autant d’institutions qui ont accueilli les artistes pour offrir leurs performances à des audiences de plus en plus grandes. N’to jouit par exemple d’une réputation impeccable dans l’hexagone pour ses performances percutantes. De son côté, Joachim Pastor remplit les salles et fait danser sur une techno tout de pop teintée qui soigne ses stats un peu partout où il passe. Et puis il y a aussi Worakls, qui s’amuse à mélanger avec brio les instruments et la techno, qui en manque parfois cruellement. Une printanière de sonorités qu’on s’amuse à écouter autant qu’eux à les cultiver. La singularité du collectif réside, vous l’aurez compris, dans la pluralité de leurs influences.
Assurément, il semblerait que la montée en puissance de ce trio ne soit pas uniquement dû à cette culture si singulière des sonorités instrumentales. En plus, on peut noter une réelle qualité et la quasi omni-existence de mélodies fortes, en plus d’un présence scénique plutôt remarquable. On adhère par exemple à ce live tout fou de Worakls et son band, à Marseille lors du festival WeAre Together.
L’élément le plus universaliste, ici, c’est peut-être N’to. Rock des années 70, jazz, hip hop, trip hop, classique, soul… Toutes les mouvances les plus incontournables de l’histoire de la musique moderne semblent toucher l’artiste, et il nous renvoie en retour des lives de percussions pour le moins frappants, rythmés sans pour autant être ostensibles. Une techno douce et pointue, comme on en trouve rarement… La vidéo ci-dessous en témoigne.
Niveau actualité, on retrouve encore et toujours ce goût prononcé pour la mélodie, dans “Fever”, le prochain track de Joachim Pastor. Ici en duo avec Mischa, ce remake très 2016 du classique de Peggy Lee est prévu pour le 22 janvier. Le morceau risque sérieusement de vous faire vibrer et / ou planer et pour cause… on vous conseille la “Aerial Version”. On n’en dira pas trop car spoiler, c’est mauvais… On vous laisse avec cet extrait de “Taïga”, ou la techno entraînante comme on l’aime.