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“Fatohm & Fever” : Que le public s’agenouille devant Torb !

Torb est de retour avec un nouveau maxi, “Fatohm & Fever”, entre température post-soviétiques et synthés volcaniques.

Le premier maxi Mars Premier de Torb est à classer dans les grandes injustices du monde du la musique électronique. En trois morceaux, il mettait toute la concurrence au tapis : l’émouvant 4ever Young ou le monument Rubidrama plaçaient directement le duo à la hauteur des pères idéologiques, Rebotini en tête, dès 2012. Pour d’obscures raisons, il n’était que très peu passé par la presse, même spécialisée.

Dès la première écoute, on s’étonnait de la maîtrise parfaite de synthétiseurs analogiques au grain nouveau, qu’on a d’abord suspecté Russe – les soviétiques avaient créé des miracles en la matière, qui sont devenus très rares et donc peu communs. En se renseignant, on apprenaient que les deux compères étaient les petites mains de Zdar (Cassius) au studio Motorbass. L’un ingé-son, l’autre technicien à l’entretien des précieuses machines. Et, surtout, qu’ils fabriquaient leur propre matériel.

Bien plus que des mécanos

Si c’est là dessus que risque de s’axer l’intérêt des journalistes – comme les analos de Rebotini avaient fasciné à l’époque – il serait bien malvenu de s’arrêter sur l’aspect technique de Torb. Car le second disque, qui sortira au 3 Novembre, est d’aussi bonne facture. Cette fois-ci par contre, ils ne resteront pas dans les zones d’ombre. Les inRocks les ont convié avec justesse à leur festival, de quoi leur permettre d’être identifiés à plus grande échelle.

Le 2 titres Fatohm & Fever est une réussite absolue : le premier propose d’étendre sur 13 minutes une techno sombre et hypnotique dans laquelle des leads dissonants semblent faire les équilibristes sur un continuo de basse. Le second se fait moins pop, plus dur, plus ambiant, plus sordide. En voici d’ailleurs un court extrait.

Synth patrie

Torb réunit ici deux des grands héritages musicaux de notre contrée. D’abord, ces lignes de synthé sci-fi d’avant-garde typiques, que le public a redécouvert récemment à travers des gens comme Etienne Jaumet. Ensuite, la techno mécanique qui rappelle la frénésie – n’ayons pas peur des mots – du sacro-saint Homework, mais surtout des raves originelles. Le tout conçu, sans aucun doute, en direct, dans un rapport physique à l’instrument.

On vous recommande donc de ne pas perdre un instant de plus et de monter très nettement le volume de vos enceintes. Torb devraient déjà être, à l’heure qu’il est, dans les sommets de la techno rugueuse française. Soyez sûrs qu’ils s’y promèneront bien vite.

Ci-dessous de quoi rattraper votre retard et vous préparer à choper le vinyle dès le 3 novembre prochain.