De jeudi à samedi dernier, se tenait à la Grande Halle de la Villette à Paris le désormais légendaire Pitchfork Music Festival… On est allé voir ce que ce line up galactique nous réservait…
Fin octobre, c’est la saison du Pitchfork Music Festival à Paris. Depuis quelques années maitnenant l’agence médias organise une grande fête musicale et culturelle entre Chicago et Paris. Alors quand on voit une programmation pareille, on ne peut s’empêcher d’avoir l’eau à la bouche… C’est vrai : Rhye, Rome Fortune, Laurent Garnier, Run The Jewels, HudMo, Ratatat, Thom Yorke et son nouveau band… Ça a de quoi motiver même les plus réticents.
(In)dépendants : les groupes et le public
On a décidé de s’y rendre le samedi 31 octobre, parce que Run The Jewels. Un temps assez clément en ce jour d’Halloween : en fin d’après midi il ne fait même pas froid, et les files qui se sont formées devant l’entrée patientent tranquillement. On y croise des sorcières, des squelettes, des vampires et autre créatures maléfiques, ici et là. On y croise aussi pas mal d’anglo-saxons, un peu partout. Le festival a en effet attiré une grosse population étrangère, à qui ce line up a décidément donné envie…
Il est bientôt 21h et c’est l’heure d’aller voir les deux emcees les plus chauds du moment sur la scène indie US, balancer leurs lyrics incendiaires sur des productions explosives. Les receleurs de bijoux mettent le feu partout où ils passent depuis leur premier album commun et éponyme en 2013. En 2014, ils remettent le couvert et sortent Run The Jewels 2. Encore une fois, Killer Mike et El-P cartonnent. C’est donc le moment de voir ce que le duo donne sur scène. Etant à l’autre bout de la Grande Halle de la Villette, on essaie de se dépêcher, pour avoir des photos convenables : mission compliquée vu la foule immense. Mais on a réussi à ne rien rater de ce ce feu d’artifice, et autant vous le dire directement : c’était puissant. Un peu court (un peu moins qu’une heure, le format Pitchfork), mais puissant.
(Ré)créatif : le festival
A peine le temps de se remettre de nos émotions, de faire un petit tour sur le Playground, où quatre balançoires, une table de ping-pong ronde, deux, trois flippers et un bar attendent ceux qui avaient besoin d’une petite pause, que Ratatat fait sonner les premiers accords de gratte électrique. C’est l’effervescence en bas et le Playground se vide. Le duo de Brooklyn sonne comme personne et donne envie à toute la salle de jouer ses sons à la air-guitar. Le set était simplement fou. On a adoré, comme tout le monde. C’était rafraichissant, beau et intense. Tout l’inverse de ce que le groupe a pu proposer récemment : des albums répétitifs, réchauffés et trop convenus. Ratatat, c’est vraiment le live-band idéal pour ce festival.
Inutile de vous préciser que le Pitchfork, c’est plus que de la musique : sur les balcons et, en fait, partout où il n’y avait pas de scène, l’organisation a prévu des animations. Des pop-up stores, des stands d’animations (déguisements DYI, coloriage à l’aveugle, restaus (bof), bars…) et des jeux. Presque impossible de s’ennuyer, sauf si on le veut vraiment (quand on veut, on peut).
Electr(on)ique : la fin de soirée
Il est minuit, et Hudson Mohawke débarque bientôt de l’autre côté de la salle, la foule arrive progressivement… Beaucoup de fumée, des fausses toiles d’arraignée, des planches de cerceuil, l’ami HudMo est bel et bien dans le thème du jour : Halloween. D’ailleurs, on le voit à peine, même à trois mètres de lui… On commence à se demander si ce n’est pas réellement un fantôme qui joue son set (démoniaque et agressif, comme on l’aime). Accompagné de deux percussionistes, le producteur écossais balance ses plus gros hits solos et la foule est satisfaite. Service minimum, mais très bon serivce quand même.
Pour ce qui est électro, ce n’est pas fini : Laurent Garnier passera clore le festival aux alentours de 3h du matin… L’expérimenté producteur français montrera qu’il maitrise à la perfection la musique et la foule : il la frustre quand il le veut, et lui donne pile-poil ce qu’elle veut (quand il le veut). Du grand art. D’ailleurs, le français a produit intégralement le dernier album du rappeur Abd Al Malik, Scarifications, dont on vous parle ici.
Le plus de la soirée : Très clairement la programmation, et les éxécutions parfaites de sets par ces artistes…
Le moins de la soirée : Malgré les animations mises en places, on avait un peu l’impression d’assister à une suite de concerts, plutôt qu’à un festival… Trop gros pour être une véritable fête ?
L’anecdote de la soirée : On a perdu le cache de l’objectif de notre appareil photo à cause d’une foule un peu trop compacte… Les photos sont là, c’est le principal !
La citation de la soirée : “Do you speak English? Me no hablo… Ah t’es français ?!”