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Breton, rencontre avec Roman Rappak

Découverte en 2011 avec un premier album ‘Other People’s Problems’, Breton, formation anglaise composée de 5 membres polyvalents et arty, revient en ce mois de février avec ‘War Room Stories’. Roman Rappak, lead singer nous parle du ‘second album syndrom’ et de leur façon unique de faire de la musique. Rencontre.

Jeudi 6 mars, la file d’attente s’intensifie devant la Cigale dans le 18 arrondissement de Paris. A l’affiche ce soir, Breton avec en première partie Samba de La Muerte. Il est 18h30 et on a rendez-vous avec Roman Rappak, ‘membre’ de Breton : difficile de le qualifier tant l’aventure Breton est chorale, collective, entre musique, films, photographie et art. Il nous guide dans les arcanes de la Cigale : les Samba sont en balance et dans les loges ça cause anglais, tapote intensément sur des claviers et discute le bout de gras au catering.

Direct on amorce l’interview : Roman est volubile, bavard, passionné, il vous entraine dans une histoire à chaque question dans un franglais parfait qui vous fait prendre conscience du vôtre. Ces cinq artistes (on pèse ce mot) ont mis en danger leurs 40 morceaux composés pour ce redouté deuxième album dans un espace brut/théâtre de Berlin : ‘donc dans ces conditions, dès que vous aviez une mélodie qui fonctionnait c’était incroyable‘. L’Anglais raconte ce que représente la musique pour lui et nous donne envie de ressortir notre triangle (et pourquoi pas ?) : “la musique doit te permettre de t’échapper : quand j’étais petit je voulais habiter dans les albums. J’ai essayé d’écrire des trucs dans des salles normales comme un studio à Londres, mais ça sonne comme quelque chose d’écrit dans un studio normal…“. Un positionnement, un process, une façon de faire qui semble avoir éradiqué le fameux second album syndrom bien connu des jeunes musiciens ayant bénéficié d’un succès avec leur premier opus. Cette démarche de réaliser un projet honnête, qui fasse sens, ce focus c’est l’essence de Breton : un groupe bien dans son temps qui trouve punk de faire un tube pop (“Envy”) alors qu’on attend d’eux qu’ils fassent de l’expérimental pointu.

Une désinvolture assumée et perceptible dès les premiers échanges avec Roman : bienveillant et charmant puis en mode ‘fuck them’ quand il évoque ce que la société/les gens peuvent attendre et qui nous fait d’un coup mesurer la puissance du ‘Fuck Off’ du morceau “15 Minutes”. Ces garçons qui se gavent du web, de ses images, des ses sons, de ses stories bonnes ou mauvaises, estiment qu’un artiste contemporain “doit accepter que tout va à 10 000 à l’heure aujourd’hui (…) Moi j’aime juste aller cliquer, aller regarder des centaines de vidéos sur YouTube pourquoi pas sur la façon dont on fait le verre ou un documentaire de 30 minutes sur la vie de Francis Bacon ! Sauter de sujet en sujet c’est pas superficiel, je pense que cela crée d’autres associations“.

Le temps passe vite mais grâce au flow de Roman on en saura beaucoup : ses collabs, ses lieux berlinois, son rapport au graphisme, et même un truc que peu de gens savent sur Dan McIlvenny, un des cinq de Breton, avec Adam Ainger, Ian Patterson, Ryan McClarnon.

Notre conclusion ? Le théoricien du Surréalisme serait ravi d’avoir un groupe aussi dangeureusement cool porter son nom.

L’album War Room Stories de Breton est disponible depuis le 3 mars 2014 (Believe).

Breton sera rédacteur invité de villaschweppes.com du 21 au 23 mars 2014.