Bowie, Boulez… Ce que nous réserve la Philharmonie de Paris

Un architecte star, des travaux pharaoniques qui n’en finissent et un nouveau lieu dédié à la musique dans le parc de la Villette. Maintenant que le lieu est à quelques jours de son baptême penchons-nous sur ses ambitions.

Après un romanesque feuilletons faits d’aléas budgétaires et de retard dans les travaux, la tant attendue Philharmonie de Paris va enfin voir le jour pour. L’édifice que Jean Nouvel, son architecte, qualifie de “Centre Pompidou de la musique“ entend se consacrer à la Symphonie et s’interroger sur la création contemporaine.

Un lieu nécessaire puisque Paris, lieu d’Opéras, n’était pas encore doté d’infrastructures dignes de ce nom pour accueillir des ensembles symphoniques. Une salle conçue autour de l’acoustique et la proximité, dont l’ambition est de baigner intégralement le public et de conserver, même mes rangs les plus éloignés, à portée du chef d’orchestre.

Autant Wagner que Bowie

La Philharmonie de Paris s’inscrit dans une volonté de rajeunir le public des musiques savantes en travaillant à la médiation, en apprivoisant le public, en organisant nombre de cycles et en pratiquant une politique tarifaire avantageuse. Dans les faits, on y promet un lieu allant “du symphonique à l’électro-pop”. La programmation tient à faire dialoguer musiques savantes et musiques actuelles en étant autant traversée par L’Orchestre de Paris, du Varèse ou Boulez comme Gonzales, The Divine Comedy, Glenn Branca ou un spectacle de Philippe Decouflé en hommage à David Bowie. Ce coudoiement de public et de génération donnera aussi l’occasion d’assister à des créations audacieuses des 90’s comme La Bête et la Bête de Cocteau mis en musique par l’ensemble Philip Glass. Le Musée de la musique suit le même cahier des charges en débutant sur David Bowie et Pierre Boulez. Ses fonds accueillent un véritable trésor de 7 000 oeuvres – dont un piano de Chopin ou une guitare de Brassens – tenant autant de la préservation du patrimoine que de la transmission d’un savoir.

Pédagogie musicale

Et justement niveau pédagogie, la Philharmonie se distinguera par sa belle ambition pédagogique en proposant des cycles de conférences autour de sujets omniprésents dans la musique moderne type “le pastiche et l’emprunt“, “écouter la musique contemporaine en dix cycles” ou “Lorsque l’acoustique sonne électronique“.

Tout vient à point à qui sait attendre, en somme.