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Baauer : Aa, un album aux deux visages

Quatre ans après sont premier projet, le producteur de Philadelphie sort un album, son premier, intitulé Aa. Un projet divisé en deux parties, dont on vous parle ici.

Les faits d’armes du producteur américain dépassent l’entendement. “DumDum” l’a mis dans la cour des grands et son cultissime “Harlem Shake” est devenu l’un des memes les plus connus de la planète. Pas facile après une pareille expropriation de se retrouver artistiquement, et de se renouveler sans effrayer le public. Aa est très hétérogène. Non pas dans le fond, mais dans sa forme.

Baauer - Aa

Baauer – Aa

Un album aux deux visages

Tout au long de cet album, le producteur américain marie les ambiances, saute de la bass music la plus profonde à des influences hip hop assez marquées. Ce qui saute d’abord aux oreilles, c’est le spectre de cet EDM un peu trop caricatural qui apparait par moment. Sans être omniprésent, c’est parfois pesant et peut-être aussi dans une certaine mesure, gênant. Surtout quand on remarque la grandeur de certains morceaux comme “Day Ones”, sur lequel Novelist (aka Mr Tetris) et Leikeli47 sont conviés pour y poser dans la plus pure tradition du grime londonien. D’ailleurs, on ne sait pas si c’est volontaire, mais sur “Sow”, le morceau qui précède, Baauer sample le célèbre jeu de briques, et le clin d’oeil est des plus appréciables.

C’est aussi à travers des détails comme celui-ci que l’album est appréciable. Ses différents niveaux de lectures peuvent lui offrir une durée de vie respectable. Et là encore, frappe cette versatilité. Des morceaux comme “Church Reprise” sont difficilement imaginables en club, alors que le reste de l’album s’y prête outrageusement. De tels morceaux fonctionnent dans un ensemble cohérent, faisant de cet album hétérogène une oeuvre en dents de scie. Passant d’une ambiance planante à un drop EDM un poil trop évident : l’exemple le plus parlant reste le morceau “Aa”, qui vient clore le disque.

L’efficacité des invités

Là ou l’album reste justement efficace, c’est au niveau de sa structure. Baauer a concentré l’essentiel de ses collaborations entre la piste 6 et l’avant dernier morceau. L’ensemble de 13 pistes reste cependant cohérent et facilement appréciable. La présence d’invités de marque comme M.I.A., Future, Pusha T ou encore Rustie donne un souffle au projet. On imagine déjà les festivals et les clubs du monde entier faire monter la sauce sur des tracks comme “Kung Fu”, “Temple” ou “Make It Bang”.

Heureusement, des morceaux comme “Body”, “Sow” ou encore “Aa” viennent contrebalancer l’opus, prouvant à qui en douterait que le producteur connait ses meilleures armes, et qu’en 2016, il sait plus que jamais s’en servir.

Baauer – Aa
LuckyMe – Warp
Sortie le 18 mars 2016