Alors qu’il s’apprête à sortir le nouvel album de son groupe Black Strobe à la rentrée et vient de signer une B.O. brillante, Arnaud Rebotini sera notre rédacteur en chef invité du week-end.
Pour toute une génération ayant découvert la musique électronique dans les années 2000, Arnaud Rebotini est un monument inattaquable, inspirateur de vocations et initiateur de longues heures de recherches musicales.
En effet, depuis le milieu des années 90, le grand gominé se bat sur tous les fronts : musique “expérimentale” avec Zend Avesta, techno en solo, et rock électronique avec Black Strobe. Disquaire chez Rough Trade à ses débuts, producteur de “Dans La Foulée” pour Alain Bashung, collaborateur du Groupe de Recherche Musicale, l’institution française des musiques d’avant-garde, boss de label et maintenant compositeur de bandes-sons, l’homme a toujours eu l’art de porter une multitude de casquettes simultanément.
L’art du contrepied
J’ai pris une sorte de revanche sur la sphère électronique avec mes albums solos
C’est la seconde partie de la dernière décennie qui va vraiment faire d’Arnaud Rebotini un personnage unique dans le paysage musical mondial. D’abord, avec la sortie en 2007 de l’album Burn Your Own Church de Black Strobe. Alors que le groupe se concentrait jusqu’alors sur des tracks dites “electroclash”, Rebotini prend le contre-pied en balançant un album nourri de rock industriel, blues et de synthétiseurs : “C’était un ovni, et ça a été très mal perçu par le milieu électronique qui a été… disons… déçu de cette évolution de Black Strobe” explique-t-il.
Pourtant le single “I Am A Man” se retrouve utilisé dans RockNrolla ou encore dans le trailer de Django Unchained et va cartonner : 3 500 000 vues pour cette reprise de Bo Diddley et un vrai succès populaire et commercial.
“J’ai pris une sorte de revanche sur la sphère électronique avec mes albums solos“: Rebotini va en effet le clouer le milieu club sur place avec Music Components, son premier album en solitaire. Produit quasiment qu’avec des machines analogiques des années 70 et 80, ce disque va réunir à la fois l’indiesphère et le public dansant. Rétrospectivement, nombreux sont ceux qui jugent que c’est l’une des plus belles pièces synthetiques des années 2000.
Un mastodonte presque immuable
Depuis lors, Rebotini semble planer au dessus du monde musical : quand on voit exploser dans l’indé des artistes comme Egyptology, Blackmail ou Sommet, on ne peut s’empêcher de penser que Rebotini a damé le terrain, ramenant les sonorités analogiques au premier plan, dans et hors du cadre de la musique de danse. Il peut aujourd’hui faire ce qu’il veut, la presse y portera une oreille attentive. C’est un luxe qui revient aux artistes qui ont ainsi dominé une époque, comme un Thom Yorke ou un Damon Albarn électronique. Et à raison : qu’il se lance dans un album de blues-rock moderne ou dans une odyssée électro, c’est la même puissance, le même génie qui en ressort.
À l’occasion de la sortie de la B.O. d’Eastern Boys et surtout de celle prochaine de Godforsaken Roads, le nouvel album de Black Strobe, nous avons le plaisir de recevoir Arnaud Rebotini et ses acolytes comme rédacteurs en chef invités de ce week-end. On parlera avec eux de ce nouveau disque, de la techno, des bons apéros, de musique pour les kids et bien plus encore. Restez branchés.