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Le plagiat, tendance de l’année ?

Pas une semaine sans qu’une affaire de plagiat ne fasse la une des magazines. De Michael Jackson à plus récemment, Gesaffelstein, nombreux sont les artistes autour desquels planent des suspicions de plagiat. Est-ce donc si difficile de créer sans copier ?

Katy Perry ne sort plus des polémiques. Depuis la sortie de son dernier album, Prism, les critiques musicaux découvrent de nombreuses similitudes entre ses singles et des morceaux d’autres artistes. Après “Roar”, qui ressemblait étrangement à “Brave” de Sarah Bareilles, c’est “Spiritual” qui partage pas mal de points communs avec le “Gaia” de la chanteuse mexicaine Belinda. Hasard ou pas très inspirée ? On ne saurait que trop rappeler à Katy que, comme nous le disait notre maitresse de CE2, copier, c’est mal.

Katy Perry aurait elle copié sur Sara Bareilles ?

Il ne faut pas l’oublier, le plagiat est puni par la loi. Reconnu à partir de sept notes identiques entre deux morceaux, ce “vol intellectuel” semble de plus en plus récurrent chez les stars internationales. Comme si elles ne pouvaient se payer de bons producteurs. Depuis que la musique est en libre accès sur internet, certains se servent chez les autres comme au supermarché. Il est en effet facile depuis la grande époque de Myspace (et maintenant Soundcloud) de tomber sur un petit DJ inconnu qui a posté un morceau ne dépassant 100 écoutes et de lui “emprunter” quelques harmonies en cas de page blanche.

Bruno Mars se serait “inspiré” de Breakbot pour Treasure…

On prend ainsi l’idée principale, on change un peu la production, la vitesse, et on constate fièrement la naissance d’une -pas si nouvelle- track un peu bidouillée qui va trouver facilement son public, comparé à un jeune artiste qui n’a pas d’expert en marketing et de maisons de disques prêts à pousser le morceau. L’artiste (et son staff) arrive toujours à se persuader qu’il s’est juste inspiré, et qu’il est facile de trouver des similitudes quand on a l’esprit un peu retors (on sait très bien que certaines suites d’accords sont utilisés sur de nombreux morceaux).

Comment faire plusieurs tubes avec quatre accords…

Le Sample !

Le petit plus de la manipulation ? On oublie évidemment de prévenir le principal interessé. C’est d’ailleurs, à l’heure des musiques électroniques, la différence avec le sample, où le morceau original est repris mais avec permission de l’auteur. Pas de vol. Un gentil prêt, comme a pu le faire Daft Punk avec leur album Random Access Memories ou Lady Gaga avec Zombie Zombie.

Mais le plagiat se fait très (toujours) repérer, plus facilement que dans les années 90, où il fallait avoir une certaine culture musicale (et une bonne mémoire) pour voir les points communs. Si Internet permet d’avoir accès à toutes les musiques, il permet aussi d’avoir accès rapidement aux informations. Facile alors pour les mélomanes de reconnaître les points communs entre deux chansons et d’afficher l’artiste sur les réseaux sociaux sur son manque d’inspiration. Un côté Robin des Bois de 2013, qui rend à César ce qui appartient à César.

Lady Gaga, aurait-elle plagié Madonna ?

Inspiration, plagiat, finalement la frontière est mince…

Après, jusqu’où va le plagiat ? On se souvient des propos de Robin Thicke, qui, contrant ceux de la famille de Marvin Gaye qui voyait de nombreuses similitudes entre “Blurred Lines” et “Got to Give up” disait que le crooner avait été pour lui une source évidente d’inspiration, mais qu’il n’y avait aucun vol derrière cela. Inspiration, plagiat, finalement la frontière est mince… Et les avocats peinent à défendre leurs dossiers.

Est-ce si difficile que ça d’être complètement original en 2013 ? Est-ce que l’inspiration peut être qualifiée de vol intellectuel ? Est-ce impossible d’imaginer que dans toute la masse de morceaux qui sortent quotidiennement, certains se ressemblent ? Le débat est ouvert. Mais les artistes devraient se méfier des producteurs un peu paresseux, qui préfèrent procrastiner sur le net plutôt que de se creuser la tête. A bon entendeur…