Vous êtes producteur et souhaitez travailler avec Booba, Rohff, ou encore Joke ? Wealstarr vous dévoile le secret pour y parvenir dans cette interview.
Villa Schweppes : Peut-être que nos lecteurs ne te connaissent pas. Pourtant, tu as produit des gros tubes pour Booba, Joke ou RimK. Comment on en arrive à bosser avec ces gens-là ?
Wealstarr : Ça prend des années. Quand j’ai commencé, je ne connaissais personne. Je pense qu’il suffit de produire un gros titre et, ensuite, tout s’enchaîne. En ce qui me concerne, deux gros sont arrivés en même temps : “Tu Peux Pas Test” de Mac Tyer et “Dirty Hous'” de Rohff. Au fur et à mesure, on est alors connectés et ce sont les artistes qui t’appellent. On en vient à travailler avec Booba. C’est du taff, en fait. Si tu ne te bouges pas, tu n’arriveras à rien. Le truc, c’est que même si t’es bon, les gens ne le verront pas forcément, donc il faut “pousser”. Moi, je suis allé voir les artistes, j’allais aux concerts et je me présentais en disant que je faisais du son. Faut y aller et pas hésiter. Dans une interview, Metro Boomin expliquait que c’était un acharné. Il disait qu’il était même énervant tellement il forçait. Il allait sur le compte Twitter des autres producteurs et leur demandait sans arrêt de faire des collab’.
Villa Schweppes : Toi, tu ne regrettes pas d’avoir forcé pour réussir ?
Wealstarr : Non, je crois qu’honnêtement, je ne l’ai pas fait assez.
Villa Schweppes : Aujourd’hui, tu n’as plus besoin d’envoyer tes demo aux rappeurs ? Ce sont eux qui viennent à toi ?
Wealstarr : Toujours, mais pas les rappeurs français (rires).
Villa Schweppes : Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer en solo ?
Wealstarr : J’avais fait un peu le tour dans le rap français. Je voulais faire mes propres trucs. Ça m’a pris du temps pour prendre cette décision. Mais là, c’est mortel. C’est clairement un autre projet artistique pour moi. C’est ce que j’aime vraiment. Je n’ai pas toujours kiffé ce que je faisais pour les autres, je faisais parfois presque de l’industriel.
Villa Schweppes : Il t’arrivait parfois de faire ce qu’on te demandait ?
Wealstarr : Pas ce qu’on me demandait mais ce que le marché du rap français attendait.
Villa Schweppes : Il y a maintenant une espèce de starification des producteurs, à l’image de DJ Khaled, ou encore de Myth Syzer en France. Selon toi, on peut toujours considérer ça comme un métier de l’ombre ?
Wealstarr : Ouais, ça n’a plus rien à voir avec avant. Avant, il n’y avait pas de DJ set et de mise en avant. Maintenant, tu as des artistes comme Metro Boomin qui font des tournées dans le monde et font des albums. En France, c’est vrai qu’il y a toujours une part d’ombre dans le métier de producteur mais il y aussi des possibilités de se mettre en avant.
Un de nos photographes arrive pour prendre Wealstarr durant l’interview. Il met à ce moment-là ses lunettes de soleil.
Villa Schweppes : Tu mets tes lunettes pour ne pas que l’on te reconnaisse ?
Wealstarr : Non, c’est juste que je suis plus beau avec (rires) !
Villa Schweppes : Tu produis toujours pour d’autres ou tu te consacres uniquement à ton projet solo ?
Wealstarr : Je continue un peu à produire pour d’autres. Mais, là, j’ai un deal avec Wagram et, du coup, je dois m’investir dans mon projet solo. Je vais sortir six titres dont cinq featuring : deux avec un Français et trois avec un Américain. Ça va être différent de ce que je faisais avant, ça sera des chansons et non pas seulement des prod’.
Merci Wealstarr !

Wealstarr à la Villa Schweppes à Cannes