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Venera 4 met un coup de pied dans la fourmillière pop

En sortant leur premier EP physique, “Deaf Hearts”, Venera 4 débarque dans la sphère pop pour l’envoyer en orbite en imposant leurs codes et leur élégance. On adhère.

Formé par quatre jeunes Parisiens, Venera 4 se place avec la sortie de ce premier EP comme la nouvelle belle attraction pop offerte par la capitale. Deux femmes, deux hommes et une imagerie sévère et arty : ils risquent fort de devenir la coqueluche des prochains défilés. D’ailleurs, on avait déjà pu apprécier leur live lors de la présentation de la collection de cet hiver de la marque de prêt-à-porter Blackchapel.

Quand on lance les premières notes de cet EP “Deaf Hearts”, les choses s’organisent comme une évidence. D’une part, des guitares saturées qui brillent de leur raffinement, de l’autre, des voix féminines impériales qui semblent répondre dans un anglais assumé à la mode actuelle de la pop sucrée francophone. Tout ceci forme le prototype d’une pop passionnante.

L’intelligence de ce disque se trouve dans l’équilibre parfait entre références et invention. L’équation se comprend à travers un morceau comme “Blood” : les voix proposent des “ouh ouh” optimistes hérités du répertoire de la musique naïve et désuète pendant que les guitares s’offrent une virée plutôt bruyante dans les abysses des sons réverbérés. Mais jamais le groupe ne cède à la moindre évidence : il n’y aura ici ni agressions sonores malvenues, ni sucres d’orges bourratifs. Pas catchy ni trop clivant, ce titre invente une élégance nouvelle, distante, dure, mais profondément intriguante.

Si comme dans toutes expériences, il y a des échecs –Home–, l’immense majorité de ce disque débarque en faisant oublier instantanément les différentes modes qu’on a cherché à nous proposer jusqu’ici. Ils ouvrent, telle une boîte de Pandore, la voie à leurs camarades, plus rock ou dancey, du collectif Nøthing.

Le disque sort aujourd’hui, et souhaitons le sold-out rapide des trois cents premiers exemplaires vinyles sortis sur le label d’Hybu, Requiem Pour Un Twister. Alors qu’on les appelle déjà pour des performances aux quatre coins de l’Europe (dernièrement, en Suisse), il serait temps que la France se mette au diapason. Pour ça, une seule solution : Cliquer sur Play. Et aller les voir ce soir à l’International!