Skip to content

Vaults, grammaire londonienne

Ils viennent de Londres, pratiquent la pop dans ses accents les plus baroques et nous rappellent un autre groupe bien connu…

Dans le chemin moderne vous conduisant vers la renommée, le schéma classique veut que vous produisiez quelques titres distribués sur Soundcloud puis que vous attendiez patiemment que le charme agisse jusqu’à ce qu’une entité x ou y vous mette le grappin dessus. La carrière de Vaults était encore coincée, il y a peu, au stade pré-grappin. Les trois de Londres n’évaluaient leur succès qu’en nombre d’écoutes Soundcloud, raflant des centaines de milliers à chaque sortie et comptabilisant pas loin du million au total, réparti sur leurs trois seuls titres. C’était tout pour les chiffres, merci Arsène.

Trois sorties donc et déjà trois strikes. Chose qui n’a pas échappé aux radars d’une grande maison comme Virgin EMI et à qui il faut au moins des millions d’écoutes avant de s’investir dans une bataille. Trois strikes, disions-nous, s’incarnant chacun en une pop rêveuse, très lyrique, massive, en pierre de taille, jamais très loin des Banks (lorsqu’elle est produite par Shlohmo) ou de London Grammar. Derrière ce masque très 80’s, on évoque plus que l’on ne raconte, on trouve de l’épique très intime, un drame muet, de la synth-pop qui n’en n’est pas et toute cette tradition des voix de marbre que l’on étire de Kate Bush à Florence Welsh.

Baroque, excessivement romantique, très copieux et dense dans sa production, Vaults doit néanmoins se consommer modérément au risque de devenir rapidement bourratif sur le long terme. Rien de rédhibitoire pour autant, le souci de surgonflage des prods devrait s’alléger au passage du premier LP et offrir un bel édifice délicatement glacé et doucement rococo.