Il était grand temps de rencontrer les activistes du clan Tête d’Affiche. Vous les avez vus à Cannes, à Paris et plus encore : ils seront tout le week-end sur le magazine Villa Schweppes.
Depuis le temps qu’ils participent à la vie des fêtes Villa Schweppes, il était à nos yeux nécessaire de prendre un week-end pour inviter les membres de l’agence Tête d’Affiche et explorer leur identité, leur univers, en long et en large.
Tête d’Affiche est certes une agence de booking – les gens qui font que tel DJ joue sur telle soirée – mais occupe une place à part sur ce “marché”. Et ce, tant à cause de la typologie de son roster – DJs “pro” cotoient personnalités publiques – que de part son histoire. En effet, il faut comprendre que leur parcours est intimement lié à l’émergence du Baron et de son ADN, qui, tout clivant qu’il puisse être, est né en opposition à un clubbing devenu trop uniforme dans les années 2000.
Plus que l’agence d’un club
A l’origine de l’agence donc, le besoin de DJ différents, de personnalités fortes avec une approche du métier complètement décomplexée faces aux canons de la nuit pour alimenter les soirées du club de l’avenue Marceau et celle, de plus en plus nombreuses, qui s’affirmaient dans cette esthétique.
Si on ne peut passer à côté de ce club pour définir Tête d’Affiche, il en est de même pour Savoir Faire et le Social Club. Pour autant, les choses évoluent, et l’agence, toujours menée par Greg Boust, étend ses activités pour développer aujourd’hui des artistes et étendre son champ d’action.
Une exigence renouvelée
Tête d’Affiche veut faire valoir aujourd’hui les propositions musicales de ses artistes et ce, bien au delà de leurs simples offices de DJ. En témoigne les gens que nous avons rencontré pour préparer ce week-end durant lequel ils seront nos rédacteurs en chefs invités.
D’abord, Dean de la Richardière qui a allègrement contribué à relancer le mythique label Ze Records (Marie et les Garçons, Lizzy Mercier Descloux, Suicide Roméo…) pour sortir son album, enregistré à Kingston dans la grande et passionnante tradition de la maison. Ensuite, Polocorp et Alex Pan. Le premier vient de sortir l’excellent EP Roudani 434 avec The Atlas Collective. En duo, ils ont proposé le maxi Dorothy sous le nom Polo & Pan, mélange habile entre dream pop pour tous et expérimentations utiles.
Et, naturellement, celui qui relie tous ce petit monde : Greg Boust. DJ installé depuis des décennies, fondateur de l’agence, homme de connexions et surtout moteur de cette écurie un peu hors cadre. On a découvert au fil des discussions que derrière la fête, il y avait des convictions quasi-militantes, une vraie ambition musicale, une volonté de donner du sens à son action. Quoi qu’on en pense, Tête d’Affiche n’est pas un booker comme les autres.
On a donc passé près de deux heures à les sonder, à vouloir en savoir plus, à un moment charnière de leur developpement, dans lequel le rassemblement des DJs qui animent les soirées les plus selects de la capitale s’affirme comme vivier d’artistes à considérer à part entière. Pour le meilleur, sans aucun doute.