Skip to content

“Save Yourself” : SBTRKT s’est-il fané ?

La fine fleure de la musique électronique a-t-elle perdue de sa superbe ? On écoute de “Save Yourself”, son nouveau mini album.

SBTRKT vit-il toujours sur la claque qu’il a mis à l’univers avec son premier album ? Alors que le Wonder Where We Land de 2014 n’avait pas su prolonger les grooves incontournables qu’il avait libéré en 2011, il est aujourd’hui de retour avec un Save Yourself qui soulève une question aussi simple que terrible : le producteur anglais a-t-il perdu son mojo ?

Cette nouvelle proposition tire vers l’idée d’un R’n’B à l’anglaise, infusée au garage et à la bass. L’occasion pour lui de s’associer au Québécois The-Dream et de renouer avec Sampha, chanteur de tous ses tubes. “Pour moi, ce disque ressemble à mon premier à album” explique-t-il. Pourtant, on peine à trouver dans ces 8 morceaux quoi que ce soit qui puisse concurrencer les chemins tortueux de “Ready Set Loop” ou les pop songs délicates comme “Never Never”.

Si on retrouve bien le son du producteur à travers ses synthés dès le single “Good Morning”, révélé la semaine passé, on peine à y renouer avec sa fougue. “I feel your pain” pédale dans la semoule, quand “TDB” ne tient pas cinq secondes face à n’importe quel pied des nouveaux producteurs d’Albion, qui lui tirent désormais la bourre.

Ce que vit SBTRKT ressemble à ce qui arrive à de nombreux producteurs clubs lorsqu’ils veulent globaliser leur art : en forçant sur l’aspect pop de sa musique, il perd ici sa signature labyrinthique et syncopé pour ne tomber que dans les grandes eaux d’une musique émotive.

SBTRKT s’est-il fané ? Son talent s’est-il érodé ? Le fait de présenter ce disque comme un projet à part, incluant aussi l’art visuel, lui laisse le bénéfice du doute. Ne nous hâtons donc pas, mais ré-écoutons son premier album éponyme. Tête brûlée ? Faites vous votre propre idée du disque en l’écoutant maintenant ci-dessous.