Tout à commencer par un "café sans lait s'il vous plait". C'est bien connu. Il ne faut pas se fier à la première impression. Les Lola Marsh en sont le plus bel exemple. Loin d'être exigeants ou capricieux, c'est avec le sourire que Gil raconte son apprentissage du français quand il était au collège et Yael de ce mot français "en-chan-té" qu'elle adore. Curieux de tout, avec eux, il est très vite possible d'inverser les rôles et de se retrouver interviewés à notre tour...
Villa Schweppes : Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?
Yael : Je m'appelle Yael. Je vis à Tel Aviv en Israel. Je pense que depuis que je suis toute petite, j'ai toujours voulu être sur scène. J'aime danser, jouer de la guitare depuis le plus jeune âge. J'ai grandi à la campagne, aux alentours de Tel Aviv. Puis quand je suis arrivée au coeur de la ville, j'ai très vite rencontré Gil et nous avons tout de suite travaillé ensemble.
Gil : Oui, il y a quatre ans, nous nous sommes rencontrés lors d'une fête, un peu ratée en fait. Il n'y avait que très peu de personnes. J'ai commencé à jouer un air de guitare, elle s'est mise à chanter. Et là, je me suis dit : "waoww". C'est la personne que je recherchais, et je pense qu'elle ressentait la même chose. On était connectés de façon très naturelle. On a travaillé de façon très intense, pendant un an et demi, uniquement tous les deux. On se voyait 4 à 5 fois par semaine. En fait, presque tous les jours...
Quand j'ai rencontré Yael, j'ai fait le choix de la suivre.
Yael : C'était une période très inspirante et cela fonctionnait très bien.
Gil : Cela a pris du temps mais c'était très simple de se comprendre l'un et l'autre, et de trouver les mêmes idées. Nous avons réussi à trouver notre propre univers. À la base, je faisais de la guitare, et j'avais un autre groupe baptisé "The Butlers". Mais quand j'ai rencontré Yael, j'ai fait le choix de la suivre. Il y avait quelque chose d'unique en elle et je savais que cela plairait au public. Après un an et demi, on a décidé de ne pas enregistrer seulement tous les deux, mais avec un vrai groupe. C'est pour cela qu'il a beaucoup plus d'instruments sur l'EP.
Villa Schweppes : Yael, tu as fait l'émission the Voice en Israel, vous aviez déjà formé le groupe au moment de ta participation ou non ?
Yael : Cela faisait déjà deux ans que nous avions formé Lola Marsh quand j'ai participé à The Voice en 2012. Je suis arrivée en quarts de final, et cela me va. J'ai fait cette émission à un bon moment de ma carrière. Je n'étais pas trop jeune pour le faire, j'avais un peu d'expérience et j'avais déjà mon groupe donc j'étais assez sereine. En plus, j'étais avec un ami pendant la compétition, c'était très relaxant et amusant à la fois.
On travaille en parfaite harmonie.
Villa Schweppes : D'où vient le nom " Lola Marsh " ?
Yael : Hé bien, on avait besoin d'un nom, alors on a réuni nos amis dans le salon et on leur a demandé leur avis. Tout d'un coup, l'un d'entre eux a dit " Lola Marsh ! ". Et on a tout de suite adoré. Il n'y a pas vraiment de signification.
Gil : Après un certain temps , on s'est peut-être dit que Yael était Lola, et moi Marsh, mais non, cela collait juste bien ensemble. On s'est attachés à ce nom.
Villa Schweppes : Entre vous deux, qui écrit les chansons ?
Yael : Tous les deux. Dans ce groupe, on fait tout ensemble. On travaille en parfaite harmonie.
Gil : Je pense que c'est à cause de l'intensité de notre rencontre. À force de se côtoyer, on a trouvé la façon dont on pouvait travailler ensemble, mais aussi, dans deux endroits séparés. Pour au final, partager nos découvertes. On travaille vraiment main dans la main, c'est assez unique.
Villa Schweppes : Sur Youtube, on peut trouver un de vos clips, qui s'intitule "Wishing Girl". Pourquoi ne pas l'avoir mis sur votre nouvel EP ?
Gil : Justement peut-être qu'il sera dans l'album.
Villa Schweppes : Ah, vous avez une idée de sa date de sortie ?
Gil : Oui, notre prochain album est prévu pour la rentrée prochaine. On a vraiment hâte !
Pendant l'enregistrement de l'EP, j'écoutais beaucoup LCD Soundsystem.
Villa Schweppes : Yael, ta voix est très proche de celle de Lana Del Rey. Et en tant que duo, vos mélodies ressemblent beaucoup à celles d'Angus et Julia Stone, quels sont les artistes qui vous inspirent lorsque vous composez ?
Yael : Bon Iver, Sufjan Stevens, Elvis, Edith Piaf... Et aussi de très vieux films en particulier les comédies musicales comme La Mélodie du Bonheur dont l'actrice Julie Andrews m'a beaucoup inspirée.
Gil : J'écoute beaucoup de groupes de rock, Pink Floyd, Led Zeppelin... J'essaye d'écouter de la musique en permanence pour trouver de l'inspiration.
Villa Schweppes : Et par exemple, en ce moment vous écoutez quoi ?
Gil : Hier, nous étions au concert de Tame Impala, c'était super ! Et on aime aussi la chanteuse française Yelle. On essaye juste d'avoir des influences de plusieurs horizons. Par exemple, pendant l'enregistrement de l'EP, j'écoutais beaucoup LCD Soundsystem. C'est très loin de notre univers, mais on peut toujours trouver de bonnes idées partout, peu importe le style de musique que l'on écoute.
Villa Schweppes : vous avez un mentor en particulier ?
Gil : Je crois que Nick Drake est le guitariste qui m'a le plus inspiré, c'est lui qui m'a fait découvrir la guitare acoustique.
Yael : De mon côté, je pense à Julie Andrews, sans aucun doute.
Quand on écrit une chanson, on le fait pour nous
Villa Schweppes : Vous étiez en concert la semaine à Paris ? Comment s'est passé cette rencontre avec le public français ?
Gil : L'ambiance était très cool et l'endroit parfait. À chaque fois, c'est un véritable défi d'arriver dans un endroit que l'on ne connaît pas. La salle Les Bains est un lieu très sympa, et il y avait beaucoup de monde donc on était ravis. Mais nous reviendrons en France, nous avons une autre date, le 13 avril prochain dans la salle Les Etoiles. Nous serons aussi présents au Printemps de Bourges.
Villa Schweppes : Pouvez-vous nous parler un peu de la couverture de cet EP ?
Yael : Ce n'est pas un endroit de notre quotidien. À première vue, on ne peut pas vraiment savoir où il se situe. En réalité, c'est une statut installée au coeur de Tel Aviv, c'est assez haut. Mais le but est de ne pas la reconnaître. J'aime bien cette atmosphère qui ressort de cette couverture. C'est comme un endroit mystérieux...
Villa Schweppes : Si vous deviez envoyer cet EP à un ami que lui diriez-vous ?
Yael : Quand on écrit une chanson, on le fait pour nous, dans notre chambre, et cela devient fantastique lorsque l'on peut toucher autant de personnes, alors je dirai juste : "merci beaucoup de nous avoir écouté".
Villa Schweppes : Avez un endroit où vous rêveriez de jouer à Paris ?
Yael : Oui, au grand Rex, là où nous avons vu Sufjan Stevens en concert, ou encore, le zénith où s'est déroulé le concert de Tame Impala. On vise haut mais on va commencer avec les Etoiles et ce sera parfait !
Villa Schweppes : Avez-vous déjà réaliser ce rêve en Israel ?
Gil : Oui ! Nous avons déjà eu l'occasion de faire des concerts dans l'un des plus grandes salles de Tel Aviv, où je rêvais de jouer depuis tout petit, appelé le Barby.
Le nouvel EP de Lola Marsh, You're mine.