Paquita Paquin était une des figures de la nuit dans les années 80. Aujourd’hui, la désormais journaliste et écrivain pense ne “plus avoir l’âge” pour les QG. Elle nous raconte quand même ses années Palace, des anecdotes à la porte du club, aux rencontres merveilleuses qu’elle a pu faire là-bas. Flashback.
Paquita Paquin était une des figures de la nuit dans les années 80. Aujourd’hui, la désormais journaliste et écrivain pense ne “plus avoir l’âge” pour les QG. Elle nous raconte quand même ses années Palace, des anecdotes à la porte du club, aux rencontres merveilleuses qu’elle a pu faire là-bas. Flashback.
La Villa Schweppes : Alors la fête c’était mieux avant ?
Paquita Paquin : Même si je le pense je préfère ne pas le dire parce que ça fait trop nostalgique. Ça me fait penser que nous avons fait une fête tordante dans les années 90 intitulée : “C’était mieux hier”.
Comment on rentrait au Palace ?
PP : Il n’y avait aucun critère de sélection. L’originalité était de mise. Vous rentriez parce qu’on vous connaissait, que votre tête nous plaisait ou juste parce qu’on sentait que vous aviez envie de vous amuser. On n’aimait juste pas trop les sneakers et les gens qui se prenaient au sérieux.
Quel était le client type de ces années là ?
PP : Dans les années 80, Le Palace était plein tous les soirs, alors je ne pense pas qu’il y avait vraiment eu un seul type de clientèle. C’était là le génie de Fabrice Emaer le patron du club : laisser se mélanger tous les genres.
Néanmoins le samedi, c’était “Gay Tea Dance”, le dimanche était réservé aux “blacks” et le jeudi dédié à la New Wave.
Le club avait-il un cocktail maison ?
PP : Au Palace, il y avait plusieurs bars, déjà : un au sous-sol, un au fumoir – le plus chic -, un au niveau de l’orchestre et un au balcon. Il n’y avait pas de “cocktail maison” mais je me souviens que le breuvage préféré de Loulou de la Falaise était le Fernet Branca/Jet 27 pour palier la cuite de la veille.
Quelle est la pire histoire que vous ayez vécue au Palace ?
PP : Un coup de feu dans la salle au sous-sol bondée de 400 personnes. Il s’agissait d’une histoire de jalousie : un type a tiré sur un autre. La blessure a été légère mais, sur le coup, on était tous blêmes. Finalement, les flics (peut être bien prévenus par les stups qui étaient souvent présent dans la boite en civil) sont venus organiser la sortie en tout sécurité.
Et la rencontre la plus folle à la porte ou dans le club ?
PP : Je n’étais finalement pas tellement à la porte au Palace. Je remplaçais juste Marilyn pendant sa pause. Mais je me souviens qu’en 1978 à La Main Bleue, quelqu’un a voulu forcer l’entrée en me menaçant d’un tesson de bouteille. Sinon, ce qui me faisait triper, c’était de voir arriver Jacques Chazot, Françoise Sagan et Yves Saint Laurent. Les fêtes que Fabrice Emaer organisait pour mon anniversaire restent aussi un bon souvenir.
Votre meilleur souvenir de fête au Palace ? Une anecdote ! Un cocktail sublime, un barman super drôle, un décor fou ?
PP : L’ex-barman était champion de taekwondo puis acteur. Il cassait des murs de brique sur la scène du Palace. Et aussi Wadeck Stanczak, une beauté dont j’étais folle. On me l’a offert en slip panthère pour mon anniversaire.
Vous n’avez vraiment pas dormi pendant 20 ans (ndlr le livre de Paquita Paquin s’intitule: “Vingt ans sans dormir”)?
PP : Une blague ! Et puis mes mémoires parlent des années 1968 à 1983, soit plutôt de quinze années de ma vie.
À quelle soirée auriez-vous adoré être invitée ?
PP : On avait un certain talent pour s’incruster, alors si on avait envie d’aller à une fête, on y allait !
Aujourd’hui, où vous trouve-t-on à 21 heures ?
PP : Chez des amis ou à la maison.
Et à 6 heures du matin ?
PP : Dans mon lit ou à mon bureau en train d’écrire.
Votre dernière nuit blanche ?
PP : Il y a un mois chez ma copine Marie Beltrami.
C’est quoi votre QG ?
PP : Je n’ai plus l’âge des QG mais on a eu “les lundis du Montana” à l’époque ou Marie Beltrami recevait au Montana.
Votre Top 3 des lieux où faire la fête à Paris ? Et pourquoi ?
PP : Faire la quoi ?
Votre meilleur acolyte pour sortir ?
PP : Vincent Darré ou Christian Louboutin : ils dansent comme des damnés !
À quel DJ confieriez-vous vos nuits ?
PP : Je reprendrai les recettes du disquaire Guy Cuevas qui alternait Wagner et I love to Love you Baby de Donna Summer. Ou alors Frédéric Sanchez mais ce n’est pas son métier (il crée des musiques de défilés). Et Bertand Burgalat, aussi.
La chanson qui vous ferait vous lever de la banquette pour danser ?
PP : Il y en a tellement !
Le morceau qui tourne en boucle dans vos oreilles en ce moment ?
PP : Pie Jesu du Requiem de Fauré.
La Nuit…
PP : Mes nuits sont plus belles que vos jours.
Vingt ans sans dormir 1968-1983, par Paquita Paquin aux éditions DENOËL (2005)