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Rencontre avec Irfane, l’autre moitié de Breakbot

Coincés dans les transports, nous n’avons pas eu la chance de rencontrer le grand barbu aux cheveux longs aka Thibaut Berland, mais seulement son acolyte Irfane. Peu importe, ce dernier est autant légitime pour nous parler de “Still Waters”, le dernier album de Breakbot puisqu’ils l’ont fait a deux. Il s’agit désormais d’un duo.

Villa Schweppes : Tu peux nous faire un petit bilan de ton année 2015 pour commencer ?

Irfane : Pour nous, cette année a forcément été marquée par les évènements, mais on ne va pas revenir dessus. Côté boulot, elle a été hyper productive. On a commencé à travailler très tôt sur l’album, début 2015. On s’est dit qu’il était temps de le finir puisqu’on avait déjà une dizaine de titres qui étaient quasiment prêts dans leur forme finale. On a la chance d’avoir le frère de Thibaut qui a un super studio avec du matériel à n’en plus finir avec notamment des synthés analogiques. Au début on bossait 2/3 jours par semaine pour retravailler les arrangements puis on s’est enfermés pendant 2 mois pour terminer l’album. Album que l’on a réussi à boucler avant l’été. Ensuite, on a bossé sur l’imagerie de l’album. On y a beaucoup réfléchi. On a voulu passer d’un monde illustré que l’on a pu connaître avec les précèdents albums, à un monde photo. Pour ça, il nous fallait trouver la bonne personne qui comprenne l’importance que l’on attache à l’esthétique du projet, mais aussi qui puisse donner les couleurs que l’on voulait, soit quelque chose de frais. Philippe Jarrigeon a réussi haut la main.

Cet album, on l’a réalisé ensemble, du début à la fin.

Comment ça se passe votre routine en studio avec ton acolyte ?

Irfane : Sur l’album précèdent, on pouvait effectivement parler de routine puisque Thibaut faisait les instru et il me les envoyait pour que je chante par-dessus. Cet album, on l’a réalisé à deux, du début à la fin. Ça nous a amené vachement plus de liberté dans notre façon de travailler. De temps en temps, j’avais une idée de mélodie et il suffisait qu’il se pose juste après au piano pour que l’on créé quelque chose. Certains morceaux sont venus à partir de jam de fin de journée où l’on était crevés, notamment pour “Turning Around”.

Pour la conscience populaire, Breakbot c’est uniquement Thibaut. Avec cet album, on peut plus parler d’un projet comprenant toi ET Thibaut ?

Irfane : Exactement. C’est la décision qu’on a prise. Au tout début on s’était posés la question de savoir si on allait changer de nom ou bien si on faisait un projet de groupe. En fait, ça nous aurait fait repartir de zéro alors que Thibaut avait déjà fait un super travail d’image. Il n’y a pas d’ego, c’est vraiment un projet musical donc ça ne me dérange même pas que Thibaut soit pour le moment un peu plus mis en avant que moi.

C’est quoi votre plus beau souvenir ensemble ?

Irfane : Je ne sais pas si c’est le plus beau souvenir mais, un des trucs fous qui a pu nous arriver, c’était de faire le tout premier live de notre tournée à Coachella. On n’était pas vraiment prêts, le show était beaucoup moins abouti que notre prochain live, mais ça reste évidemment un très bon souvenir.

Justement, votre prochaine tournée française débute le 12 février. Tout est prêt, cette fois-ci ?

Irfane : Cette fois-ci on est prêts. On met quelques dernières choses en place, et notamment les lumières et la scénographie qui prennent finalement beaucoup de temps. Auparavant, on était sur quelque chose d’hybride avec DJ + voix. Là, on a une bass, une batterie, une guitare : un vrai live band. C’est quelque chose de beaucoup plus ambitieux.

Comment les gens devront appréhender ce nouvel album, Still Waters ?

Irfane : Moi je trouve qu’il y a de toute façon la veine du son de Breakbot. C’est très reconnaissable, tout en ayant un côté plus chaud. C’est ce qu’on a essayé de faire en préférant le hardware (instruments de musique, ndlr) au digital (les logiciels, ndlr). Je trouve qu’il y a plus de variété entre les morceaux, c’est un vrai album.

Tu n’as pas peur que les gens disent qu’il n’y a pas de prise de risque ? C’est souvent ce que l’on vous reproche…

Irfane : Moi je trouve ça assez risqué, justement ! Par exemple, le single “2 Good 4 Me” est a des milliers de lieux de ce que les gens peuvent attendre de nous. Dans l’écriture et dans la production ça va être reconnaissable mais, en ce qui concerne le choix des morceaux, j’espère que les gens se diront que ce n’est pas un copier-coller du premier album, By Your Side. Il y a aussi la présence de Yasmine, une chanteuse que l’on a rencontrée à Hong-Kong il y a quelque années, ainsi que de ma copine Sarah qui chante sur deux morceaux. Elles amènent une petite touche féminine.

Still Waters, c’est aussi le nom d’un album des Bee Gees de 1997. Il y a une référence ?

Irfane : Pour les Bee Gees oui, parce qu’on adore. Mais pas pour le nom de cet album en particulier, parce que c’est clairement pas leur meilleur. Le terme “Still Waters ” nous a permis de lier l’univers graphique et le son. Ça vient de l’expression “Still waters run deep” (que l’on peut traduire paril faut se méfier de l’eau qui dort”, ndlr). C’est une phrase que je dis à un moment dans l’album et il y a un côté hyper aquatique, piscine, plage, soleil. Ça nous représente plutôt bien, finalement.

Y’a beaucoup de sorties qui sont attendues cette année chez Ed Banger. Est-ce qu’on va connaître un revival de l’âge d’or du label ? Vous vous êtes fait plutôt discrets ces dernières années…

Irfane : J’espère. Mais il y a eu des super sorties, et notamment celles de Boston Bun qui a su apporter une touche House/ Old School au label. C’est ce qui nous manquait : une autorité club. Je pense que Pedro (Busy P, ndlr) voulait avoir une espèce de reconnaissance underground et Boston Bun en est la parfaite illustration. Après, les gros artistes du label ne font forcément pas des albums tous les ans, on n’est pas des Selena Gomez. C’est du travail d’orfèvre, d’artisan. Cette année, on a la chance d’avoir un retour de Cassius, Mr. Oizo, Sebastian – qui produit pour Charlotte Gainsbourg – ou encore des deux Justice qui ont bien avancé sur leur prochain album. Il devrait sortir à la fin de l’année 2016 ou début 2017 et je vous garantis que ça va être chan-mé. Ce nouvel opus sera encore une nouvelle étape pour eux.

Pour terminer on va revenir sur un fait qui nous avait fait marrer. Ce match, PSG-Monaco où Thibaut a eu la maladresse de passer en avant match “Jump” de Van Halen, la musique de l’entrée des joueurs de l’Olympique de Marseille…

Irfane : (Rires) C’était carrément chaud et, en même temps, hyper drôle. Thibaut a ce côté un peu Gaston Lagaffe qui est plutôt attachant. Par chance, le stade était pratiquement vide au moment il a passé le morceau vu que c’était pendant les échauffements. On a reçu pas mal de menaces d’Ultra de l’Olympique de Marseille, mais je pense que si j’avais été Pape Diouff (l’ancien entraineur de l’OM, ndlr) j’aurais donné un season pass à Thibaut pour qu’il aille supporter l’équipe. Aussi, Kavinsky lui a offert un maillot de l’OM pour son anniversaire.

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