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Rencontre avec Charlie Winston : “La scène électro actuelle me passionne”

Charlie Winston sort aujourd’hui Curio City, un 3ème album plus personnel dans lequel il tombe enfin le masque et se raconte.

Villa Schweppes : Que s’est-il passé depuis la sortie de votre 2ème album Running Still (2011)?

Charlie Winston : Eh bien ma tournée s’est terminée fin 2012 et j’ai emménagé à Londres où je me suis acheté une maison. Avant 2009 j’habitais Paris mais depuis toutes mes affaires étaient entreposées dans le garage de ma mère et celui de mon manager. Il était vraiment temps que je me trouve un chez moi ! J’ai fait construire un studio dans mon sous-sol, j’ai passé mon permis de conduire et je me suis marié ! Je me suis plus concentré sur ma vie personnelle durant ces deux dernières années.

L’univers que j’avais construit ne me correspondait plus

Que vous ont appris ces années en tant qu’artiste ?

J’ai beaucoup changé, je sais maintenant ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas autant dans ma vie personnelle que professionnelle. Ces dernières années, ma manière de faire de la musique a changé. J’ai eu envie de moins m’impliquer. Avant, mon personnage de Charlie Winston était toujours en première ligne. Cette fois-ci, je voulais que la musique ait une place plus importante. Ma chanson “Truth” est celle qui exprime le mieux ce que je ressens.


Oui, on a l’impression que dans Curio City vous tombez le masque. Est-ce juste ?

Je suis content que vous ayez ressenti cela parce que c’est exactement ce que je voulais que l’on ressente (rires). En fait, en retournant en Grande-Bretagne, en réapprenant à être Britannique, j’ai compris que cet univers que j’avais construit pour mes deux précédents albums ne me correspondait plus. En interview on me parlait toujours de “Hobo” mais ce n’était plus moi. .

Pourquoi décider d’assurer toute la production de cet album ?

Je me suis construit un studio vraiment cool ! J’avais déjà produit plusieurs albums donc je savais comment m’y prendre. Avec mon ingénieur du son, on a commencé à enregistrer des morceaux chez moi et c’était tellement facile, on faisait ce que l’on voulait. On s’est demandé “pourquoi engager quelqu’un pour jouer de la guitare alors que je peux le faire” ! J’ai juste pris un batteur parce que j’avais besoin d’un très bon son donc on l’a fait à l’extérieur.

Ma manière de faire de la musique a changé

Parlez nous de Curio City…

Dans Curio City, je raconte ce que j’ai ressenti en revenant m’installer à Londres mais je parle aussi de moi, ce garçon qui a grandi à la campagne et qui est aujourd’hui complètement citadin. Avant de me lancer, j’ai vécu une phase un peu étrange. . Mon contrat avec ma maison de disques était terminé. J’aurais pu tout arrêter. J’avais besoin de retrouver cette ville pour recommencer à écrire. En l’explorant, quartier par quartier, j’ai imaginé chaque chanson. Ma nouvelle ville est devenue un album. Donc ça m’a paru cohérent de lui donner ce nom. En plus j’adore les jeux de mots “Curio City pour Curiosity”.

Et pourquoi ce nouvel engouement pour la musique électronique ?

Quand j’ai commencé à écrire, j’ai aussi ressenti que j’avais besoin d’une influence électronique pour illustrer mon état d’esprit. Je trouve que l’électro est un genre très urbain. C’est d’ailleurs le film Drive qui m’a donné envie de mettre de l’électronique dans mon album.

Le cinéma est donc un domaine qui vous intéresse ?

Oui, je pense que si j’arrêtais la musique je me mettrais à la production de films. C’est un domaine qui m’attire vraiment. Peut-être plus tard !

Avez-vous peur que vos fans ne vous reconnaissent pas dans Curio City ?

Hum, c’est difficile à dire. Je ne peux pas dire que j’ai peur parce que cet album est le fruit d’un long travail donc j’en suis fier mais c’est vrai qu’étant donné que j’y ai mis plus de moi même, je me sens aussi plus vulnérable. Je pense que je vais perdre des fans mais probablement aussi en gagner.

Vous avez revisité votre folk en y ajoutant des accents électroniques. Quels sont les artistes qui vous ont influencé ?

Dernièrement, je me suis énormément inspiré de James Blake mais aussi de Alt-J. Ce groupe ne fait pas d’électro mais une musique très urbaine, c’est ce qui me plait. J’ai aussi écouté beaucoup de musique électronique française.

Aimeriez-vous collaborer avec un artiste en particulier ?

Oui, Caribou ! J’aime vraiment bien ce mec, son nouvel album est génial mais je pense que je suis trop pop pour lui. Je l’ai contacté la semaine dernière d’ailleurs pour lui demander de remixer mon dernier single “Lately”. Mais il est très occupé avec sa propre musique. Il a fait un album vraiment très dance et c’est intéressant parce que selon moi la dance d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle des années 90. Elle est moins crue, bien plus texturée. La scène EDM actuelle me passionne.


Quels sont vos projets pour 2015 ?

Ma tournée démarre en mars et va durer 2 ou 3 mois. En mai je vais aussi aller faire des concerts au Canada. Puis tout l’été et à la rentrée je vais faire des festivals. Je ne sais pas encore lesquels.

Dites nous quelque chose qu’on ne sait pas sur vous ?

Peu de gens savent que je joue de la trompette ! La semaine dernière, j’ai redécouvert une version de “Lately” sur laquelle j’en joue. C’est tellement atroce! Je joue aussi de l’harmonica, c’est mon frère qui m’a appris. Et quand j’étais jeune, je faisais du beat box (rires).

Curio City (AFishant Records/Atmosphériques) Disponible

Site officiel de Charlie Winston