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Rencontre : À quelle sauce Superpoze nous mangera-t-il au Marquisards Festival ?

À l’occasion de la venue de Superpoze au Maquisards Festival les 23, 24 et 25 juin prochains à Saintes Maries de la Mer, nous lui avons posé quelques questions sur la musique qu’il compte nous y proposer.

Villa Schweppes : Ton dernier album, For We the Living, est sorti en février dernier. Tu traites de la fin du monde de manière musicale et esthétique. Quelle est l’histoire que tu as voulu nous raconter ?

Superpoze : En fait, je pars toujours de thèmes et de concepts pour m’aider à écrire mes albums. Ça me permet d’imaginer des moments de tensions, des moments de relâchement, etc. Pour raconter une histoire, il faut écrire, il faut employer des mots. Moi, je n’ai pas cherché à faire autre chose qu’un disque de musique. Comme j’aime écouter des albums en entier et faire des albums qui soient des oeuvres entières, j’emmagasine toujours des références pour m’aider à construire ma trame narrative et guider ma musique.

Quelles sont ces références, justement ?

Superpoze : Il y en a plein. Je pense notamment à Melancholia dans lequel on trouve une petite société qui est installée, qui a des bases solides, qui ne semble pas pouvoir être rompue et qui, d’un coup, éclate. Quand je regarde des films comme celui-là, je me dis : “Tiens, ça c’est une bonne idée musicale”. Il s’agit d’installer une forme de routine un peu électronique et de venir la briser d’un coup. Ça m’a inspiré le morceau “For We The Living”. Il y a une boucle d’une minute 30 et, ensuite, un piano qui vient l’éclater.

Tu étais dans quel mood au moment de faire cet album ?

Superpoze : Quand je commence à faire un album, je débute par des concepts qui sont purement musicaux et, ensuite, la musique que je fais moi-même m’évoque des choses qui me renvoient à ce que je suis entrain de vivre. On a tous des albums qui nous ont accompagné durant une rupture amoureuse ou à un moment de succès à l’école et qui, du coup, nous marquent. Ils deviennent vraiment la bande son de ces émotions là. Moi, je faisais cet album à une période pendant laquelle je lisais des choses au sujet de la fin du monde donc, forcément, j’ai fait un parallèle entre ma musique et les livres et films que je voyais à ce moment-là. Ce qui m’intéresse, c’est aussi d’être spectateur de ma musique. C’est comme ça que j’arrive à déterminer si j’ai réussi un morceau : quand je l’écoute, il faut que j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui l’ai produit. Il faut que j’arrive à en faire une entité autonome.

En studio, tu es seul dans ton processus créatif ou tu es épaulé ?

Superpoze : Je suis très seul. Pour mon premier album, Opening, je l’ai été de A à Z. Pour celui-ci, j’ai tout fait seul. J’ai juste été accompagné par Dream Koala sur un morceau où il chante et j’ai également été aidé par mon ingénieur son pour des prises de piano.

Tu n’as jamais eu besoin de quelqu’un pour te conseiller ? Une sorte de Directeur artistique qui serait là en cas de période de doute pour te guider ?

Superpoze : Non, j’ai seulement des amis de confiance à qui je fais écouter mes morceaux en studio. Quand on compose de la musique seul – ce qui est le cas pour beaucoup plus de gens qu’avant – il est important d’avoir des filtres. On peut avoir plein de bonnes idées, mais c’est important de demander l’avis à des amis musiciens. J’adore faire de la musique à plusieurs mais quand je la fais seul, elle a une autre couleur.

Le 23 juin prochain, tu te produis au festival Maquisards en live. Quel sera ton set up ?

Superpoze : C’est ce que je fais en ce moment. J’ai deux types d’éléments : des éléments classiques de live électronique qui sont du séquençage avec Ableton et qui permettent de reconstruire tous mes morceaux en direct. Et, par dessus, pour faire le lien de tous les morceaux et leur donner une nouvelle vie, j’utilise un piano, un synthé, un sampleur et un micro avec des effets.

J’aime bien donner des couleurs à chaque projet

Tu laisses une part d’improvisation dans ton live ?

Superpoze : Énormément. Sinon, quand tu fais beaucoup de concerts, à la fin, tu t’emmerdes (rires).

Tu bosses pas mal sur d’autres projets que les tiens (Pone, Lomepal, la BO du documentaire A Voix Haute). Comment tu t’organises pour travailler sur autant de choses ?

Superpoze : Je fais vraiment que ça. Je n’ai pas envie de sonner un peu cliché, mais je fais de la musique h24, j’adore ça. J’ai des grandes feuilles chez moi avec le nom de chaque projet et, dès que j’ai une idée, je la note et j’avance un peu sur tout en parallèle. J’aime bien donner des couleurs à chaque projet. C’est pour ça que je contextualise beaucoup. Je ne dis pas ça pour être prétentieux ou pour intellectualiser gratuitement ma musique. C’est juste qu’avoir des concepts, ça aide a avoir des couleurs précises et à bien cibler les travaux. À l’école, quand t’es petit, tu as ton sac pour le mardi et un autre pour le mercredi. Et bien, moi, c’est un peu pareil : j’ai différents outils pour mes projets.

Et contrairement à l’école, là, pour le coup, tu aimes toutes les matières.

Superpoze : (rires) Voilà.

On voit bien ta musique dans une BO de film. Ne serait-ce pas dans les tuyaux, à tout hasard ?

Superpoze : Ça l’est et ce n’est pas un secret ! Je pense faire une musique qui se prête bien pour le cinéma. Mais, pour l’instant, je ne peux rien annoncer… Sinon, je fais la musique d’une pièce de théâtre qui s’appelle Hunter et qui se jouera un peu partout en France et notamment à Paris, au théâtre de Chaillot, l’an prochain.

Merci Superpoze !

Retrouvez le producteur en live le 23 juin 2017 à la première édition du festival Maquisards aux côtés de Thylacine ou encore Tez Cadey.

Site officiel du Maquisards Festival