Après son show sur la plage Villa Schweppes à Mar A Beach, Clément Bazin nous parle de l’instrument principal de son live électronique : le steeldrum (ou steelpan), dont les percussions mélodiques sont tout droit venues des Caraîbes.
C’est ta première fois à Calvi ?
Clément Bazin : Première fois à Calvi mais deuxième fois en Corse. J’étais déjà venu aux Mardi Découverte avec un autre groupe, à côté d’Ajaccio.
Tu t’y produis donc en live, avec notamment un Steelpan qui t’accompagne partout. Tu peux nous raconter ton histoire d’amour avec cet instrument ?
Clément Bazin : C’est le premier instrument de musique auquel j’ai joué. J’avais 12 ans et c’est ma mère qui m’avait emmené dans une fête de quartier où il y avait un steelband, un orchestre de steeldrum. Ca vient de Trinité-et-Tobago, qui sont deux petites îles au sud des Caraïbes. C’est le dernier instrument acoustique inventé au monde et c’est très riche musicalement et culturellement, c’est vraiment un emblème là-bas. Il y a un passé de l’objet qui est vachement intéressant et fort.

de fou
Tu as eu l’occasion d’y faire un tour, pour t’imprégner un peu de la culture ?
Clément Bazin : J’y suis allé l’été dernier pour un festival de steelband. Tu avais des orchestres de partout dans le monde qui se réunissaient. C’était énorme. Là-bas, il y a un steelband par quartier. C’est un peu comme les clubs de foot en France. Tout le monde va écouter l’orchestre du coin répéter et encourager les musiciens.
A ce festival, tu étais le seul à apporter une touche électronique au steelpan ?
Clément Bazin : Effectivement il y en a pas des masses. Le son commence a se populariser, on en entend de plus en plus dans les musiques actuelles.
Il est effectivement porté par des artistes comme Jamie XX ou Mura Masa. Tu sais d’où vient cet engouement presque soudain pour cet instrument des Caraïbes ?
Clément Bazin : 50 Cent aussi dans “PIMP”. C’est un instrument qui est très connoté. Dès que tu l’entends, ça te met un imaginaire en place dans la tête immédiatement. Ca se fait connaître avec ce son que l’on entend partout mais à la base c’est un instrument bien plus agressif, plus urbain. Les gens se familiarisent avec l’instrument et moi qui en joue depuis que je suis gosse, ça me fait plaisir.
Tu es en tout cas le premier à en jouer sur scène et en faire ta pièce maîtresse dans un live électronique. Quels autres instruments interviennent sur scène ?
Clément Bazin : Pour Calvi je n’ai pas pu tout ramener, c’est assez compliqué avec le bateau, la jeep etc. J’ai deux steeldrum, un alto et un soprano, des éléments de percu, une SPD qui sont des pad de batterie électronique, deux synthés et une NPD, une boite à rythme avec des pads qui me permettent de jouer des samples, des voix et des drums avec le logiciel Ableton.
Tu as toujours fait de la musique dans des groupes ou en orchestre. À quel moment tu as eu envie de te lancer en solo ?
Clément Bazin : C’est vrai que j’ai longtemps joué dans des orchestres et dans des petits groupes. C’est la première fois que je suis solo. Avant ça j’ai joué pendant 3 ans avec Woodkid où j’avais ramené mon steeldrum. Se retrouver tout seul c’est un pas en plus.
Qu’est-ce que tu nous prépares pour les mois à venir ?
Clément Bazin : Cet été je fais beaucoup de festival. Sinon je bosse sur l’album qui sortira vers l’hivers prochain, début 2018.
On imagine que tu ne quitteras pas ton steeldrum ?
Clément Bazin : Ca va être très électronique encore mais il y a forcément du steeldrum mais je n’ai pas envie de mettre que ça en avant. On va également clôturer la tournée avec la Gaîté Lyrique le 30 novembre à Paris.