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Réhabilitons le saxophone avec Etienne Jaumet

D’aucun lui conseillaient d’abandonner le saxophone. Etienne a persisté avec réussite et nous raconte les raisons de son amour du saxo.

Il y a une grande présence du saxophone dans ton disque et c’est vrai qu’il a été souvent mal considéré… (Etienne rebondit, ndlr)

Pas toujours mais les années 90 ont fait grand mal au saxophone parce qu’il a été trop utilisé et dans un contexte un peu mielleux et cliché et du coup il a été mis de côté par la suite. Et puis le déclin du jazz a fait qu’on le considère mal. Je me souviens que les gens me déconseillaient d’utiliser le saxo avec Zombie Zombie, on m’a souvent déconseillé le saxo et Versatile avait souvent peur que je l’utilise. Sur cet album encore, il y a un morceau avec beaucoup de saxo finalement mis de côté. Je voulais mettre encore plus de saxo. Il y a peut-être une peur de l’intellectualisation, de la jazzification. Le jazz, ça fait souvent peur.

Pourquoi tu reprends le saxo maintenant ?

Parce que je m’aperçois que les gens aiment bien. Même si je n’en joue pas tellement bien. Je rencontre tellement de bons saxophonistes que je me sens inférieur à eux. Mais ce qui compte c’est d’avoir quelque chose à dire.

Quels artistes pourraient réhabiliter le saxo ?

Moi j’ai commencé le saxo parce que je ne savais pas de quoi je voulais jouer alors mes parents m’ont conseillé d’écouter la radio jusqu’à ce que je trouve. Mon frère avait choisi la trompette alors ils m’ont guidé vers le saxophone en me disant que c’était complémentaire. J’ai commencé le saxo mais sans en écouter vraiment. Je suis passé par le Conservatoire où l’on nous faisait jouer des trucs très ennuyeux. C’est en voyant à la télé John Coltrane jouer My Favourite Things que j’ai eu un choc esthétique. Je me suis rendu compte que l’on pouvait emmener un instrument au-delà de ce à quoi il était destiné.

J’ai par la suite aimé des lignes de saxo comme Rafferty ou même chez Wham. John Zorn est un excellent exemple dans le jazz moderne. Il y a aussi Colin Stetson qui est beaucoup plus moderne. On peut même aller chercher le saxophoniste éthiopien, Guetatchew Mekuria qui est très intéressant.

Retrouvez Etienne Jaumet en rédacteur en chef invité du 13 au 16 novembre.